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Extrait ajouté par siegrid 2011-11-29T21:54:30+01:00

Althéa ou la Colère d’un roi

Karin Hann

EXTRAIT

Une demi-heure plus tard, enfin, le Roi se leva et quitta le salon au bras d'Anne d'Autriche à qui il proposa de faire quelques pas dans les jardins en attendant le feu d’artifice que l’on venait d’annoncer. Ce fut le signal que toute la cour attendait pour disposer. Les tables se vidèrent, chacun se dirigeant vers les terrasses pour goûter l'air tiède de cette belle nuit d'été. Pensive, Althéa demeurait assise sur sa chaise.

– Vous semblez tout à fait rétablie, j'en suis très heureux.

Althéa sursauta.

Elle n’avait pas vu le jeune homme s'approcher. Il marchait en direction de la porte au bras de sa belle et avait fait un détour pour venir saluer la jeune fille.

– Le lendemain de votre accident, j'ai demandé de vos nouvelles avant mon départ, et l'on m'a informé que vous dormiez toujours. Je vois que le repos vous aura été bénéfique.

– Je vais tout à fait bien, à présent. Et je suis heureuse de pouvoir vous remercier. Je vous dois la vie! répondit-elle avec un sourire émerveillé.

– La vie ? Rien que ça ! Quel sens du tragique ! railla la jeune femme brune qui les avait rejoint, en posant son bras sur celui du jeune homme. Marquis, je savais que vous aimiez les fleurs, j'ignorais que vous vous intéressiez aussi aux bourgeons !

Althéa se sentit humiliée et meurtrie. Elle sentit la colère l’envahir soudain.

– Les bourgeons deviennent à leur tour des fleurs lorsque celles-ci se fanent, madame, rétorqua la jeune fille.

– Touchée, chère Marianne ! s’amusa le marquis. De plus, cette jeune personne dit vrai :

je l’ai sauvée d’une noyade certaine. Mais vous semblez en effet parfaitement remise, dit-il à

l'intention d'Althéa. Il me serait délicieux de voir ainsi deux femmes se battre pour moi, mais je crois qu'il nous faut nous rendre sur les terrasses pour accompagner Sa Majesté, si nous ne voulons pas manquer le début du feu d’artifice ! Au plaisir, donc, de vous revoir, mademoiselle… Mademoiselle comment, au fait ?

– Althéa. Althéa de Braban-Valloris.

– C’est en effet le nom de très jolies fleurs, dit-il amusé, en s’inclinant. Au plaisir de vous revoir, mademoiselle Althéa.

Le marquis s’éloigna, tenant sa compagne par le bras, laquelle agitait nerveusement son

éventail. La jeune fille ne se sentait guère à l'aise, tremblant de tous ses membres.

Heureusement que Lucia n'avait pas assisté à la scène ! Quelles remontrances aurait-elle subi pour avoir osé répondre ainsi à une dame de la cour !

– Eh, bien, jeune fille, quelle sens de la répartie !

Althéa se retourna vivement et fut soulagée de voir qu'il ne s'agissait que de La

Fontaine, sortant de table lui aussi pour rejoindre les convives sur la terrasse.

– Beau sens du verbe ! Allons, je vois que mes leçons ont porté…

– Je n'allais pas laisser cette méchante femme...

– Oh ! Oh ! Que voilà du courroux pour une remarque qui n'est pas même une offense, car enfin, pour délicieux qu'il soit, il est vrai que vous n’êtes encore qu’un bourgeon ; un adorable bourgeon duquel naîtra une magnifique fleur au parfum certainement très enivrant...

– Ce n'est pas l'avis du marquis, protesta Althéa. Vous l'avez entendu comme moi dire : « il me serait délicieux de voir deux femmes se battre pour moi »...

– Sans doute, sans doute..., reprit La Fontaine amusé. Dites-moi, jeune fille, quand avezvous eu l'occasion de rencontrer le marquis de Mergenteuil avant ce soir ?

– C'est-à-dire... balbutia Althéa qui se sentait rougir de nouveau. J'ai fait une chute dans le canal, et c'est lui qui m'a sauvée de la noyade, le jour où nous avons reçu à Vaux la reine d'Angleterre.

– Adonis vous aurait-il fait débotter ?

– Non, il m'a poussée dans l'eau pour prendre une friandise cachée dans ma poche. Sans le marquis... de Mergenteuil, je n'aurais jamais réussi à regagner la rive. La robe d'amazone que vous m'avez offerte est très belle, oncle Jean, mais elle rend toute nage impossible !

– Et voilà comment le marquis de Mergenteuil est devenu votre chevalier ! reprit vivement le poète en observant sa jeune amie.

Althéa se troubla cette fois tout de bon. Comment La Fontaine savait-il qu'elle le nommait ainsi dans ses pensées les plus secrètes ?

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:11:09+02:00

L'hiver s'étirait sur la capitale et, si l'odeur des ordures qui jonchaient le sol était amoindrie par le froid, la neige fondue transformait les rues en de véritables bourbiers sur lesquels on épandait la paille afin d'éviter l'enlisement des voitures. Avant de regagner Cressac, Althéa souhaita passer un peu de temps à Saint-Germain auprès de son amie. Arthorius devait continuer à prodiguer ses soins à Mathieu jusqu'à la guérison totale de la plaie, sur laquelle il étalait à présent une pâte constituée de pétales de lys marines dans l'alcool et de miel de sapin pour parfaire la cicatrice.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:11:00+02:00

Lorsque Mathieu sut qu'Althéa allait courir un tel risque, il fronça les sourcils, mais le visage dur qu'elle lui présenta fit qu'il s'abstint de tout commentaire. Une fois le prisonnier au parloir, elle devait glisser un poinçon à son valet Laforêt qui ne le quittait pas. Il était plus aisé de passer une arme au valet qu'à son maître, car Fouquet était l'objet d'une surveillance constante, tandis que Laforêt avait la confiance de Saint-Mars. Jamais le gouverneur de la prison n'avait soupçonné une seule fois ce gentil garçon d'espionner ou de faire parvenir des lettres au surintendant. Une fois Laforêt armé, il était censé maîtriser la sentinelle, tandis qu'Althéa ouvrirait la porte aux autres, placés en embuscade autour de la forteresse, à charge pour certains membres du groupe d'avoir déjà neutralisé les quatre gardes de l'entrée par une attaque surprise.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:10:48+02:00

Althéa prit place non loin de la marquise, cherchant en vain Mathieu du regard. La pièce fut féerique, entrecoupée de concerts et de ballets : plus de cent personnages dansèrent le triomphe de Bacchus sous les applaudissements d'une foule consciente de vivre un moment d'exception. Rêveuse, elle songea à la magnifique fête de Vaux et au triomphe des Fâcheux... Comme ce temps paraissait loin ! Et la fête de Nicolas, pour superbe qu'elle fût, semblait une répétition en miniature de ce que la jeune femme avait devant les yeux.

Elle rejoignit le couple royal qui se dirigeait à présent vers un autre « salon » du parc, spécialement créé pour le dîner du roi et de sa suite rapprochée. Là, une débauche de fleurs, de boules de cristal retenues par des écharpes de gaze argentées, en l'honneur de la marquise, constituaient un décor qui paraissait givré.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:10:36+02:00

Les trois jeunes gens contournèrent l'orangerie et s'éloignèrent dans les jardins, malgré le gel qui durcissait le sol et le froid qui commençait de leur engourdir les mains. Trois quarts d'heure plus tard, précédé par la garde royale et les chevau-légers, le carrosse de la marquise de Montespan ramenait le roi ainsi que la duchesse de Cressac à Saint-Germain, sous des couvertures de fourrure, avec des chaufferettes sous les pieds. La conversation fut plaisante, la marquise ayant le trait d'esprit assez prompt et le roi la volonté de plaire à ces dames.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:10:26+02:00

La gorge serrée, il fit quelques pas vers la cheminée et fut tiré de ses réflexions par un profond soupir. Doucement, il s'approcha du berceau dans lequel sommeillait le petit duc endormi depuis sa dernière tétée et l'image de cet abandon confiant l'apaisa. Saint-Evrard avait longtemps souhaité un héritier qui reprendrait ses terres et son titre, sans que jamais les sentiments n'entrassent dans ces considérations. Son père et sa mère s'étaient chargés de le faire élever convenablement, dans les valeurs inhérentes à son rang, mais il ne gardait de son enfance aucune chaleur. Il sentait aujourd'hui que son fils, lui, recevrait tout son amour et peut-être davantage, puisqu'il chérirait Althéa à travers lui. Cadeau inestimable et miracle de la vie, il devenait aussi la seule part d'elle que Savinien pouvait aimer sans limite.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:10:07+02:00

La Cour avait pris le deuil, et partout dans le royaume, on chantait des requiem pour le repos éternel d'Anne d'Autriche, qui venait de s'éteindre au matin du 20 janvier après avoir pieusement recommandé son âme à Dieu. Leurs Majestés ne paraissaient pas trop affectées. Certes Louis s'attristait de ce trépas, mais la piété maternelle s'accommodait mal de ses ardeurs amoureuses. Marie-Thérèse, écrasée par la grandeur et le rayonnement de sa belle-mère, espérait secrètement que cesseraient enfin les comparaisons entre les deux reines qui ne tournaient jamais à son avantage. L'atmosphère à la Cour oscillait entre affliction et soulagement.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:10:02+02:00

La lourde porte grinça sur ses gonds pour s'ouvrir lentement. Althéa frissonna. Elle pénétrait dans le sanctuaire du désespoir. Après un salut aux gardes que Belinde côtoyait régulièrement, elles furent fouillées, ainsi que leur panier, puis commencèrent leur distribution. Elles rapportaient du linge propre qu'elles échangeaient contre le sale. Il leur incombait aussi de défaire les lits et d'y mettre des draps frais. Un garde les accompagnait dans chaque cellule et restait en faction devant la porte durant toute la durée des opérations. Lorsque ce fut le tour de la cellule de Fouquet, Althéa retint son souffle. Sitôt le verrou refermé derrière elles, elle se précipita vers Nicolas qui la serra contre lui dès qu'il l'eut reconnue.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:09:50+02:00

Le mois de mars infligeait ses premières giboulées aux pavés parisiens déjà boueux du dégel et les quelques éclaircies entre les averses ne duraient jamais assez longtemps pour inciter à la promenade. Pelotonnée selon son habitude sous son édredon, Althéa écoutait la pluie tinter sur les carreaux. Des semaines qu'elle réfléchissait à cette conversation qu'ils avaient eue tous trois chez Arthorius. Des jours entiers à se demander comment retrouver le prisonnier. Depuis cette nuit, elle savait enfin ce qu'elle devait faire. Le plus dur, lui semblait-il, serait de convaincre Mathieu. Aussi avait-elle décidé de se rendre sans plus tarder chez Arthorius, sitôt après dîner, sachant que le vieux médecin visitait des malades en matinée. Elle se leva, fit sa toilette et sonna Amélie pour que cette dernière l'aidât à s'habiller. Puis elle partit prier à Notre-Dame et acheta du ruban sur le chemin du retour. Enfin elle se rendit chez le vieux médecin qui l'accueillit très chaleureusement.

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Extrait ajouté par Djczq 2015-04-23T18:09:33+02:00

Elle leva les yeux, et ce qu'il y vit le terrorisa. Il comprit qu'il ne lutterait pas contre une détermination aussi farouche. Ce besoin de retour venait de bien trop loin. Il datait de plusieurs années, de ce jour de 1661 où une petite fille avait été arrachée trop brutalement à son enfance, déracinée de son domaine enchanté. Vaux était ce qui la faisait vivre et tenir, et elle en avait été privée bien trop longtemps. Elle appartenait à cette terre qu'il lui fallait retrouver. Elle y puisait sa force, et Dieu sait s'il lui en fallait ! Elle irait avec ou sans lui, il en était certain. Tout cela se lisait dans ces prunelles magnifiques dont il ne parvenait à se détourner.

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