Extraits

La forêt était sombre. L'épais branchage des grands arbres noirs obscurcissait le ciel et Amandine, ainsi plongée dans les ténèbres, se sentait de plus en plus mal à l'aise à mesure qu'elle avançait. Lorsqu'elle s'approcha du pied de la montagne, elle s'assied contre un arbre pour se reposer un peu. Le chaton, lui, sauta hors du sac et alla s'étirer.

-Je... je vous présente toutes mes excuses, Votre Honneur, bredouilla mademoiselle Jollidodue tandis que mademoiselle Bâtonsec se précipitait que ses élèves pour s'efforcer de les démêler les unes des autres. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer, mais il doit bien y avoir une explication...

-Mademoiselle Jollidodue, dit le grand Maître d'un ton grave, vos élèves sont les sorcières de l'avenir. En cet instant, permettez moi de vous dire que cet avenir me paraît plutôt sombre...

-Merci beaucoup, répondit Amandine, ravie de voir Octavie si aimable avec elle -elles ne s'étaient plus adressé la parole depuis l'histoire du cochon-, c'est très gentil à toi.

-Mais c'est tout naturel, lança Octavie en esquissant un sourire diabolique tandis qu'elle retournait à l'intérieure de l'école.

Mademoiselle Bâtonsec posa un regard perçant sur les élèves qui se recroquevillèrent aussitôt sur leurs bancs. Personne n'aurait osé émettre la moindre objection, même si certaine en avait éprouvé l'envie.

-Bon, je ferais bien d'aller voir la mère Jollidodue, à présent, dit Amandine lorsqu'elle fut redevenue entièrement visible.

-Je t'accompagne jusqu'à sa porte, proposa Paméla.

-Eh bien, je l'ai échappé belle! dit-elle au chaton blotti contre son épaule. Je vais te déposer dans ma chambre et, ensuite, j'irais réviser mes potions pour demain. Ce n'est pas le moment de rater mon examen! Sois sage et laisse les chauve-souris tranquille, d'accord?

-Sinon quoi?

-Je te change en grenouille! Et,, crois moi, ça me ferait de la peine de devoir en arriver là.

Octavie éclata d'un rire strident.

-C'est trop drôle! s'exclama-t-elle. Toi? Me changer en grenouille? Alors que tu ne connais même pas les sortilèges de débutantes?

Mortifiée, Amandine rougit.

-Allez, vas-y! poursuivit Octavie Pâtafiel. Vas-y donc, puisque tu es si maligne! Change moi en grenouille! Allez, j'attends!

Les sorcières de première année descendirent alors dans la cour de récréation pour convaincre leur chatons ébahis de prendre leur première leçon de vol. Quelques-uns parvinrent sans trop de mal à s'agripper au manche, mais l'un d'eux semblait nettement plus doué que les autres: fièrement assis sur son balais, il se léchait une patte avec désinvolture, comme si la haute voltige avait pour lui aucun secret. Ce chat là appartenait à une certaine Octavie Pâtafiel, une jeune sorcière qui s'était toujours distinguée par une habitude hautaine et volontiers méprisante à l'égard à l'égard de ses camarades.

-Ne sois pas stupide, tu sais très bien t'y prendre avec les animaux. D'ailleurs, tu ne risques pas de lui marcher sur la queue, à ton chaton, puisque tu le tiendras dans tes bras. Mademoiselle Jollidodue te le donnera directement sans le poser par terre, alors, tu vois, tu n'auras rien à craindre.

Le règlement de l'école était d'une extrême sévérité. En fait, on ne pouvait pas faire grand chose sans s'attirer de remontrances. Quand aux examens et aux contrôles, ils étaient si fréquents qu'on avait l'impression d'en passer un par semaine.