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Ma femme trouve que dans la vie américaine tout ou presque est vraiment merveilleux. Elle adore que quelqu'un se charge pour elle d'emballer ses achats au supermarché. Elle adore les pichets d'eau glacée et les petites boîtes d'allumettes qu'on met gracieusement à sa disposition. Elle pense qu'un des sommets de la civilisation consiste à pouvoir se faire livrer des pizzas à domicile. Et je n'ai pas encore eu le cœur de lui révéler que toutes les serveuses des Etats-Unis prient leurs clients de passer une bonne journée.

Personnellement, même si j'aime beaucoup la vie américaine, même si j'en apprécie les côtés pratiques, je ne suis pas aussi inconditionnellement admiratif. Par exemple, prenez cette histoire de vous faire emballer vos achats d'épicerie. Un geste sympa, je le reconnais. Mais qu'est-ce que vous y gagnez sinon le plaisir de rester planté à la caisse en regardant quelqu'un emballer vos achats? On ne peut pas dire que ça vous procure de précieux moments de liberté. Je suis désolé d'insister un peu lourdement, mais si on me donnait le choix entre de l'eau glacée gratuite dans les restaurants et un vrai système de sécurité sociale, je sais où irait mon choix.

Cela dit, il y a des gadgets tellement formidables dans la vie américaine qu'il m'arrive parfois d'avoir du mal à maîtriser mon propre enthousiasme. Parmi eux je mettrai sans hésitation au premier rang le broyeur d'ordures ménagères. Un broyeur d'ordures ménagères réunit tout ce que doit être un bon robot ménager - chose rare -, autrement dit un appareil bruyant, amusant, extrêmement dangereux et qui accomplit si bien sa tâche qu'on se demande comment on a bien pu s'en passer. Si vous m'aviez dit il y a un an et demi que mon principal hobby deviendrait l'introduction d'objets divers dans le trou de l'évier, je vous aurais ri au nez. Et pourtant c'est le cas.

Je n'avais jamais utilisé de broyeur d'ordures auparavant. J'ai donc dû en tester les limites à force d'expériences, bonnes ou mauvaises. Une paire de baguettes en bois produit sans conteste la réaction la plus spectaculaire - à ne pas recommander, mais il y a toujours un moment où il faut mettre la mécanique à l'épreuve. Les écorces de melon, en revanche, produisent des gargouillis très riches, et provoquent moins de pannes. Le marc de café en quantité suffisante vous offrira un effet Vésuve très satisfaisant mais, pour des raisons évidentes, cette manœuvre spectaculaire ne doit être entreprise qu'en cas d'absence de votre épouse et à condition d'avoir une serpillière et un escabeau à portée de main. Le moment le plus passionnant avec un broyeur d'ordures se situe naturellement à l'heure de la panne, quand l'appareil se bloque. On doit alors plonger la main dans ses tripes pour essayer de le décoincer avec le sentiment enivrant qu'à chaque moment il peut reprendre vie pour modifier brutalement la fonction de votre bras et la faire passer de celle d'outil préhensile à celle de plantoir. Pour ce qui est de vivre dangereusement, vous n'avez rien à m'apprendre...

Tout aussi satisfaisant dans son genre, et d'une ingéniosité comparable, il faut citer ce gadget un peu moins connu: le bac à cendres de la cheminée. Il s'agit simplement d'une sorte de plaque en métal - une trappe en quelque sorte - encastrée dans le sol de la cheminée du salon et donnant accès à une fosse profonde doublée de briquettes. Ainsi, lorsque vous nettoyez votre cheminée, au lieu d'avoir à pelleter les cendres dans un seau en expédiant la suie au milieu du salon, vous les poussez dans le trou où elles disparaissent à tout jamais. Génial! Théoriquement ce cendrier doit se remplir à la longue, mais le nôtre semble être un puits sans fond. A la cave, une trappe de visite fixée dans le mur vous permet d'examiner le niveau des cendres accumulées. Périodiquement je vais y jeter un coup d'œil. Ça n'est pas vraiment indispensable mais cela me donne une bonne excuse pour descendre au sous-sol - les sous-sols étant numéro trois sur la liste des merveilles de la vie en Amérique: ils réussissent à être tout à la fois extraordinairement spacieux et complètement inutiles. [...]

Je pourrais continuer à répertorier et à célébrer sur des pages et des pages toutes ces menues gloires de la vie ménagère américaine - les frigos qui crachent des cubes de glace, les placards dans lesquels on peut se promener debout, les salles de bains pleines de prises électriques -, mais je ne le ferai pas. La place me manque. Et puis je viens de me rendre compte que Mrs. B. est sortie faire les courses, or il y a un bout de temps que j'aimerais voir ce qu'un broyeur peut faire avec un carton de jus de fruit. Je vous raconterai.

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Notre ami l'élan

Ma femme vient de crier à l'instant que le repas est sur la table - personnellement je le préfère dans l'assiette, mais passons... Donc cette chronique risque bien d'être plus courte que d'habitude. Parce que, voyez-vous, dans notre famille, si on n'est pas à table dans les cinq minutes suivant l'appel on hérite seulement de bouts de cartilage et du morceau de ficelle grisâtre entourant le rôti. Mais au moins, dans ce pays - et c'est l'un des avantages de la vie en Amérique aujourd'hui - on peut manger de la viande de bœuf sans risquer de marcher de travers et de se cogner dans les murs en sortant de table.

Je suis retourné en Angleterre récemment et j'ai remarqué que des tas de gens ont recommencé à manger du bœuf. J'en conclus que tous ces gens n'ont pas dû suivre l'excellente émission Horizon en deux parties de la chaîne ESB, ni lu le tout aussi excellent article de John Lanchester dans le New Yorker sur le même sujet. Si c'était le cas, je vous assure qu'ils s'abstiendraient de manger du bœuf pour le reste de leur vie - et qu'ils regretteraient amèrement d'en avoir avalé ne fût-ce qu'une bouchée entre 1986 et 1988, ce qui est mon cas: les gars, nous sommes tous sacrément mal barrés!

Toutefois, mon propos aujourd'hui n'est pas de vous faire trembler pour votre avenir - cela dit, je vous conseillerai de faire votre testament tant que vous pouvez encore tenir un stylo - mais plutôt de suggérer des solutions autres que l'abattage de toutes ces pauvres vaches. Je suggère qu'on expédie ici tout ce bétail contaminé, qu'on le lâche en liberté dans les forêts qui couvrent le nord de la Nouvelle-Angleterre depuis le Vermont jusqu'au Maine, et qu'on laisse nos chasseurs s'en occuper. D'après moi, cette solution aurait l'avantage de distraire ces derniers tout en assurant la tranquillité de ces pauvres élans.

Dieu seul sait pourquoi un homme peut avoir envie de tirer sur un animal aussi inoffensif et timide que l'élan, n'empêche qu'ils sont des millions à vouloir le faire. Les aspirants chasseurs sont si nombreux que certains Etats organisent un tirage au sort pour attribuer les permis. Le Maine a reçu 82 000 demandes pour 1 500 permis disponibles. Plus de 20 000 personnes n'habitant pas l'Etat ont dépensé gaiement 20 dollars (non remboursables) pour avoir le droit de participer à la loterie.

Les chasseurs vous diront que l'élan est un animal des bois rusé et féroce. En fait, c'est un gros bœuf dessiné par un bambin de trois ans. Rien de plus. De tous les animaux de la forêt il est sans conteste la créature au design le plus invraisemblable et à la naïveté la plus touchante qui soient. L'élan est un animal énorme et d'une gaucherie royale. Il court comme s'il n'avait jamais bien compris qu'il possède quatre pattes. Même ses bois sont ridicules. D'autres bêtes sont équipées d'une ramure aux bouts pointus dont le profil majestueux inspire le respect à leurs adversaires. Les élans, eux, sont nantis de bois qui ressemblent à des gants de cuisine.

Mais surtout, cet animal se distingue par son manque d'intelligence, sa stupidité pratiquement insondable. Si vous rencontrez par hasard sur la route un élan échappé du bois, il vous fixera en louchant pendant une longue minute avant de détaler brusquement sur le macadam, ses sabots galopant dans huit directions différentes à la fois. Peu importe qu'il dispose de vingt mille kilomètres carrés de forêt dense et sûre de chaque côté de la route! N'ayant pas la moindre idée de l'endroit où il se trouve ni de ce qui se passe exactement, il poursuivra obstinément son chemin sur la route nationale jusqu'au cœur du Nouveau-Brunswick avant que sa démarche dégingandée ne le conduise, par hasard, sous les arbres du bas-côté. Là, il s'arrêtera immédiatement, complètement abasourdi, avec une expression perplexe signifiant: «Tiens, une forêt? Comment diable ai-je bien pu atterrir ici?»

Les élans, en fait, sont si monumentalement crétins que lorsqu'ils entendent approcher un véhicule il leur arrive souvent de se précipiter hors de la forêt sur la chaussée pour se mettre à l'abri. Chaque année, en Nouvelle-Angleterre, un millier d'entre eux se font massacrer par des camions ou des voitures. Sachant qu'un élan pèse près d'une tonne et que sa forme semble étudiée pour qu'un capot de voiture fauche ses pattes maigrelettes et expédie la carcasse à travers le pare-brise, vous imaginez que cette sorte de collision est généralement fatale à l'automobiliste aussi. Lorsqu'on connaît la tranquillité et le vide des routes qui traversent les forêts septentrionales, lorsqu'on mesure le faible risque pour qu'une bête émerge du bois aux rares moments où passera un véhicule, ces statistiques paraissent vraiment étonnantes.

Mais ce qui semble plus étonnant encore, étant donné l'absence de malice de l'élan et son instinct de survie singulièrement émoussé, c'est qu'il est une des créatures les plus anciennes d'Amérique du Nord. A l'ère où les mastodontes se promenaient sur la terre, l'élan était déjà là. Les mammouths laineux, les tigres aux dents de sabre, les lions des montagnes, les loups, les caribous, les chevaux sauvages et même les chameaux qui prospéraient sur les territoires de l'est des Etats-Unis ont progressivement été frappés d'extinction. Mais pas l'élan. L'élan, lui, a poursuivi son petit bonhomme de chemin sans se soucier des glaciations, des chutes de météores, des éruptions volcaniques ou de la dérive des continents. Pourtant, au début du siècle, on estimait qu'il ne restait pas plus d'une douzaine d'élans dans tout le New Hampshire et probablement plus un seul dans le Vermont. Aujourd'hui on évalue leur population à 5 000 dans le New Hampshire, 1 000 dans le Vermont et près de 30 000 dans le Maine.

C'est en se fondant sur ces solides statistiques que la chasse a été progressivement réintroduite pour contrôler une croissance qui risquait de devenir gênante. Mais il y a deux problèmes. Le premier, c'est que ces chiffres ne représentent qu'une estimation empirique. A l'évidence, les élans ne se sont pas présentés à la queue leu leu pour être recensés. D'éminents naturalistes pensent qu'on a surestimé leur population de 20 pour 100, ce qui laisse penser qu'au lieu de réduire le nombre des élans de façon sélective on est plutôt en train de les massacrer sans discernement. L'autre problème, encore plus pertinent à mon sens, c'est qu'il y a quelque chose de choquant dans le fait de chasser et de tuer un animal aussi bêtement anodin qu'un élan. Tirer sur un élan n'est pas un exploit. J'en ai déjà rencontré dans la nature et je peux vous garantir qu'on n'aurait presque aucune peine à s'en approcher pour les abattre avec un journal. Que 90% des chasseurs arrivent à se payer un élan au cours d'une saison témoigne de la facilité avec laquelle on peut chasser cet animal. Voilà pourquoi je suggère que les Anglais nous expédient tous leurs pauvres bovins contaminés. Cela fournirait à nos chasseurs le défi qui leur manque tout en épargnant nos malheureux élans. Envoyez-nous vos vaches folles! Adressez-les à Bob Smith. Il est sénateur du New Hampshire et, s'il faut en croire son passé électoral, on n'a rien à lui apprendre sur les maladies mentales.

Maintenant, veuillez m'excuser: il faut que j'aille voir si mes enfants m'ont laissé quelques lambeaux de viande autour de cette ficelle grise.

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Voici une statistique trouvée dans l'Abstract of the United States qui pourra vous intéresser: chaque année, 400 000 Américains sont victimes de blessures provoquées par des lits, matelas ou oreillers. Réfléchissez-y un instant: cela représente plus de la population de l'agglomération de Coventry, presque 2000 accidents de lit, matelas ou oreiller par jour. Le temps de lire cette chronique et quatre Américains auront été en quelque sorte agressés par leur literie.

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Les victimes de billets de banque et pièces de monnaie (30274) se situent presque à égalité avec celles de ciseaux (34 062). Je parviens à la rigueur à concevoir qu'on arrive accidentellement à avaler une pièce de monnaie-«Eh ! les gars, vous voulez voir mon nouveau tour ?»-, mais j'ai vraiment de la peine à imaginer par quel concours de circonstances le maniement d'une liasse de billets pourra justifier un voyage aux urgences. Il y a vraiment des gens qui gagneraient à être connus !

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La semaine passée, un journaliste du New York Times s'est précisément livré au même exercice dans un article relatant certains quiproquos linguistiques qu'il commentait soigneusement. Par exemple, il rapportait que le fils d'un de ses amis avait parlé de la pièce de Shakespeare Omelette puis expliquait en gloussant ce qu'il avait réellement voulu dire- ce dont je vous épargnerai.

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Il vous suffit de regarder n'importe quelle chaîne de télévision ou de parcourir les rayons surchargés de n'importe quel drugstore pour comprendre que les Américains revendiquent comme un droit légitime la pleine forme permanente. J'ai remarqué que même le shampooing promet de «changer notre vie».

C'est un étrange phénomène chez les Américains. Ils déploient une énergie incroyable pour dire «Non à la drogue !» et puis ils se précipitent pour en acheter des Caddie entiers dans les drugstores. Les Américains dépensent près de 75 milliards de dollars chaque année en remèdes de toutes sortes, et sur le petit écran les produits pharmaceutiques sont présentés avec une fougue qui vous laissent parfois pantois.

On diffuse actuellement à la télé un spot où une charmante dame d'un certain âge se tourne vers la caméra pour déclarer d'une voix suave: Vous savez, quand j'ai la diarrhée, j'aime être à mon aise. (Mon commentaire: Pourquoi attendre d'avoir la diarrhée pour cela ?)

Dans une autre pub, on voit un gars au bowling- les hommes sont presque toujours au bowling dans les spots- se mettre à grimacer après avoir raté son coup et murmurer à son partenaire:

-Encore ces sacrées hémorroïdes !

Comme par miracle, son copain a un tube de crème contre les hémorroïdes dans sa poche. Pas dans son sac de sport ni dans la boîte à gants de sa voiture, mais sur lui, dans sa poche de chemise, d'où il peut le sortie en moins de deux pour offrir sa tournée ! Extraordinaire !

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Afin d'éviter les risques de surchauffe, nous vous conseillons d'installer votre ordinateur dans un endroit frais et sec. Le bas de votre réfrigérateur est l'endroit idéal.

Ouvrez la boîte en carton et examinez attentivement le contenu. (ATTENTION: ne pas ouvrir la boîte si elle contient des pièces endommagées ou manquantes, sous peine d'annuler la garantie. Renvoyez toutes les pièces manquantes dans leur emballage d'origine avec une note expliquant ce qu'elles sont devenues et nous vous les remplacerons dans un délai de douze mois ouvrables.)

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Autodépannage.- Vous pouvez vous attendre à avoir des tas de problèmes avec votre ordinateur. Cette section vous expose quelques-uns des problèmes les plus courants, ainsi que leurs solutions.

Problème: Mon ordinateur ne veut pas se mettre en marche.

Solution: Assurez-vous que votre ordinateur est bien branché. Vérifiez que le bouton est bien dans la position marche. Vérifiez que les fils électriques ne sont pas endommagés. Creusez pour mettre au jour les câbles souterrains dans votre jardin et vérifiez qu'ils ne sont pas endommagés. Prenez votre voiture, suivez les lignes électriques et vérifiez les pylônes. Assurez-vous que les câbles à haute tension ne sont pas tombés par terre.

Problème: Mon clavier n'a pas de touches.

Solution: Tournez-le sur l'autre face.

Problème: Ma souris refuse de manger du fromage et de faire tourner sa petite roue.

Solution: Mettez-la sous régime protéiné ou appelez votre animalerie.

Problème: J'ai un message qui revient constamment à l'écran: «Non-système général. Défaut de protection.»

Solution: C'est probablement parce que vous essayez de vous servir de votre ordinateur. Mettez votre appareil sur arrêt et tous ces messages agaçants disparaîtront.

Problème: Mon ordinateur, c'est de la camelote et il ne sert à rien.

Exact, et encore bravo ! Vous êtes prêt à optimiser votre système en achetant notre modèle Anthrax/3000 turbo-overclocking, ou à retourner à l'encre et au papier.

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J'aurais également plaisir à discuter avec quelques-unes des 263 000 personnes blessées par plafond, mur ou cloison intérieure. Je suis sûr qu'une victime de plafond doit avoir une bonne histoire à raconter. De même, j'écouterais avec intérêt l'une de ces 31 000 personnes victimes d'«articles de toilette».

Mais, en fait, les gens que je voudrais vraiment rencontrer, ce sont les pauvres malheureux (142 000) conduits aux urgences pour «accidents provoqués par leurs propres vêtements». De quoi diable peuvent-ils bien souffrir ? De fractures multiples du pyjama ? D'un hématome du survêtement ? L'imagination me manque...

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Alors j'aimerais vous poser une question: si la technologie actuelle permet d'offrir à mon fils une gamme apparemment illimitée de chaussures scientifiquement élaborées et efficaces sur le plan biomécanique, comment se fait-il que le clavier de mon ordinateur soit aussi merdique ? Et je parle tout à fait sérieusement.

Ce clavier possède 102 touches, presque le double de ma vieille machine à écrire, ce qui paraît à première vue d'une grande générosité. Entre autres luxes typographiques, je peux choisir parmi trois sortes de guillemets et deux sortes de points. Je peux orner mon texte d'accents circonflexes, de cédilles et de tildes, de barres obliques qui vont vers la droite et d'autres vers la gauche, et Dieu sait quoi d'autre. Je dispose de tant de touches, en fait, qu'à droite du clavier il y a toute une population de boutons dont l'utilité m'échappe totalement. Parfois j'en effleure un sans le faire exprès et je découvre par la suite que plusieurs paragraphes d# mon t9xte resse+mbl? à c*ci, ou que j'ai écrit une page et demie en utilisant une police de caractère intéressante, bien que non reconnue par l'imprimante, baptisée Frappadingue. Mais autrement je ne vois pas à quoi tout ça peut bien servir. Sans compter que certaines touches font double emploi tandis que d'autres, semble-t-il, ne servent à rien. De ce point de vue celle que je préfère est la touche pause qui, lorsqu'on appuie dessus, ne fait strictement rien- ce qui pose la question métaphysique de son utilité en ce bas monde. Il y a aussi toutes ces touches situées de façon légèrement loufoque. La touche supprime, par exemple, est immédiatement en dessous de la touche remplacer frappe, de sorte qu'il m'arrive souvent de découvrir, à ma plus grande satisfaction, que mes pensées les plus récentes ont dévoré, tel Pacman, tous mes textes précédents. Il m'arrive aussi souvent de frapper simultanément deux touches qui font apparaître une boîte de dialogue du genre: «Cette option est l'option Superinutile. Êtes-vous certain de vouloir vraiment la sélectionner ?» suivie du message: «Êtes-vous vraiment certain de ne pas vouloir sélectionner l'option Superinutile ?» Enfin passons. J'ai compris depuis longtemps que l'ordinateur n'était pas mon ami.

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