Commentaires de livres faits par Antadriel
Extraits de livres par Antadriel
Commentaires de livres appréciés par Antadriel
Extraits de livres appréciés par Antadriel
Xerxès ( accablé ) :
Il est mort !
Iota ( sans conviction, d'un ton neutre ) :
Il est mort, oui.
Icarus ( regarde le cadavre et se baisse légèrement comme si il voulait soutirer à ce dernier quelque chose ) :
Médicalement, c'est vrai, oui. Voyons maintenant si notre projet peut se poursuivre. Espérons tous que nous pourrons poursuivre l'expérience, oui. Espérons, c'est tout ce que nous pouvons faire.
La pièce transpire de sérénité, d'une blancheur à la limite de l'éblouissement. À gauche, trois cages, l'une est vide, les autres servent de résidence à deux personnes visiblement très frêles. Au centre, une table d'opération. Des lumières braquées sur le corps inerte qui gît là. Des instruments posés un peu partout, il y en a même par terre. Les trois scientifiques sont là, amorphes, à regarder la dépouille comme si quelque chose allait se produire.
Xerxès :
Vous croyez que... Je veux dire..
Iota :
Il aurait déjà dû revenir, ce n'est pas possible.
Icarus ( frappe son poing sur la table ) :
Non, laissez-lui encore un peu de temps.
Xerxès :
Icarus a peut-être raison. Qui sait, de l'autre côté, le temps s'égraine peut-être différemment. D'aucuns ne savent comment est agencé..
Iota ( tousse brièvement, puis termine la phrase de Xerxès, l'air railleur ) :
L'autre côté ?
Icarus ( rajoute ) :
Cela restera peut-être à jamais sans nom.
Le corps est soudainement pris de convulsions violentes. Les trois scientifiques se baissent en même temps et l'observent.
Icarus ( d'un pragmatisme absolu ) :
Matricule 01 est décédé, mais semble suffoquer. Les résultats se concrétisent, on dirait bien.
Iota ( regardant les différentes machines, dont l'électrocardiogramme. ) :
Pas de battements, pas de rythme cardiaque. Rien, rien de rien. Le cœur est mort. Le cortex cérébral également. Il n'y a que le tronc qui présente encore une certaine activité électrique.
Xerxès :
Merde, fais chier..
Icarus ( frappe la table d'opération comme auparavant, mais à plusieurs reprises. ) :
Je ne comprends pas, rien ne cloche, pourtant. J'ai vérifié et revérifié tous les calculs. Il n'y a aucune erreur, aucune.
( déconcerté ) :
Jetez-moi ce macchabée, et en vitesse.
Les deux autres scientifiques s'exécutent. Le corps convulse toujours. Par moment, on dirait même qu'il essaie de pousser des gémissements, la bouche grande ouverte, de la salive s'échappant et coulant sur son cou. Il est traîné jusqu'à la porte. Iota l'ouvre et Xerxès continue de tirer le cadavre. Les lumières s'éteignent puis se rallument, mais sont plus tamisées qu'auparavant. Il n'y a plus personne, excepté les deux autres cobayes. Ils ne font rien, ne causent pas, n'échangent aucun geste.
s’écoule sur un visage éteint.
Le mien. Cela aurait pu être celui d’un ou d’une
autre, et non, et comme par hasard ce fut le
mien, qui est pourtant bien petit, bien modeste,
bien innocent,
tout mignon. Même un peu trop.
Quoique, sous un autre angle, on parvient à la
poésie, à la philosophie, à l’art pour l’art,
celui pour les
personnes du sexe opposé au mien qui me
proposent de participer à la fête, de nous
réjouir collectivement.
Tiens, je croyais que le jour s’était
levé et que les murs garderaient certaines
traces. Le mur détient pas mal de signes qui
renvoient au passé, à
l’histoire des anges-gardiens
qui veillent sur nos demeures de sédentaires à
fardeau foncier, de
voleurs de nuits qui se faufilent dans les
appartements et qui remplissent leurs sacs
d’une multitude de rêves
incolores tandis que je m’habille selon mon
goût habituel :
Sucré-salé.
Depuis, mon esprit n'est toujours pas revenu. Je l'attends encore.
Des trains
transportant jours et nuits,
jours après nuits, nuits après jours...
Des trains
transportant nuits et jours,
sans relâchement,
sans empressement,
des chargements
de malheur.
D'éclats mordorés aux persiennes closes
Le printemps bâille.