Extraits

Je feins le détachement, étire mes bras au-dessus de ma tête en soupirant.

— Aaaaah… noooon… J’avais ma paie des quatre derniers jours dans mes poches ! Il va falloir que tu me dépannes les tickets de métro !

Allez, Zander, dépanne-moi, sois un mec bien, file-moi un ticket, une accolade, et ce qui s’est passé restera un chouette souvenir, bizarre, mais chouette, d’une certaine façon. Fais pas le con, Zander, fais pas le…

— Pour quoi faire ?

Puta madre. Il a fait le con et je me prends une droite mentale.

— Faut que j’aille bosser, monsieur Jean…, tenté-je de répondre avec le plus de calme possible.

— Pour quoi faire ? répète-t-il.

J’avale lourdement ma salive. Je fais l’erreur de croiser le regard de Zander, et je n’arrive plus à me décrocher de ses prunelles bleu glacier. Impossible de filouter, maintenant.

— Écoute, c’était sympa, cette nuit. Bizarre, mais sympa, d’accord. Mais là faut que j’y…

— Tu ne vas pas partir, Javier, coupe Zander.

— Il y a une règle, dans cette maison, Javier, susurre Zander.

D’un doigt, il descend lentement le long de mon dos. Lorsqu’il arrive au niveau de mes reins, il pose sa main, la fait pivoter et la laisse s’engouffrer le long de ma raie. Je me tends, mon air reste bloqué dans mes poumons. Jusqu’où compte-t-il aller comme ça ?

— On n’y jouit pas par sa propre main. Pas sans que je le demande, en tout cas.

— C’est cruel, Zand…