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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T22:44:07+01:00

Tout bien considéré, je crois qu'ils se ramènent à ceci. Ce qui me fait peur, c'est l'Église en tant que chose sociale. Non pas seulement à cause de ses souillures, mais du fait même qu'elle est entre autres caractères une chose sociale. Non pas que je sois d'un tempérament très individualiste. J'ai peur pour la raison contraire. J'ai en moi un fort penchant grégaire. je suis par disposition naturelle extrêmement influençable, influençable à l'excès, et surtout aux choses collectives. je sais que si j'avais devant moi en ce moment une vingtaine de jeunes Allemands chantant en chœur des chants nazis, une partie de mon âme deviendrait immédiatement nazie. C'est là une très grande faiblesse. Mais c'est ainsi que je suis. je crois qu'il ne sert à rien de combattre directement les faiblesses naturelles. Il faut se faire violence pour agir comme si on ne les avait pas dans les circonstances où un devoir l'exige impérieusement ; et dans le cours ordinaire de la vie il faut bien les connaître, en tenir compte avec prudence, et s'efforcer d'en faire bon usage, car elles sont toutes susceptibles d'un bon usage.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T22:43:58+01:00

Peut-être aussi que ma vie prendra fin sans que j'aie jamais éprouvé cette impulsion. Mais une chose est absolument certaine. C'est que s'il arrive un jour que j'aime Dieu suffisamment pour mériter la grâce du baptême, je recevrai cette grâce ce même jour, infailliblement, sous la forme que Dieu voudra, soit au moyen du baptême proprement dit, soit de toute autre manière. Dès lors pourquoi aurais-je aucun souci ? Ce n'est pas mon affaire de penser à moi. Mon affaire est de penser à Dieu. C'est à Dieu à penser à moi.

Cette lettre est bien longue. Une fois de plus, je vous aurai pris beaucoup plus de temps qu'il ne convient. je vous en demande pardon. Mon excuse est qu'elle constitue, au moins provisoirement, une conclusion.

Croyez bien à ma très vive reconnaissance.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T22:43:46+01:00

Je ne puis m'empêcher de continuer à me demander si, dans ces temps où une si grande partie de l'humanité est submergée de matérialisme, Dieu ne veut pas qu'il y ait des hommes et des femmes qui se soient donnés à lui et au Christ et qui pourtant demeurent hors de l'Église.

En tout cas, lorsque je me représente concrètement et comme une chose qui pourrait être prochaine l'acte par lequel j'entrerais dans l'Église, aucune pensée ne me fait plus de peine que celle de me séparer de la masse immense et malheureuse des incroyants. J'ai le besoin essentiel, et je crois pouvoir dire la vocation, de passer parmi les hommes et les différents milieux humains en me confondant avec eux, en prenant la même couleur, dans toute la mesure du moins où la conscience ne s'y oppose pas, en disparaissant parmi eux, cela afin qu'ils se montrent tels qu'ils sont et sans se déguiser pour moi. C'est que je désire les connaître afin de les aimer tels qu'ils sont. Car si je ne les aime pas tels qu'ils sont, ce n'est pas eux que j'aime, et mon amour n'est pas vrai. Je ne parle pas de les aider, car cela, malheureusement, jusqu'à maintenant j'en suis tout à fait incapable. je pense qu'en aucun cas je n'entrerais jamais dans un ordre religieux, pour ne pas me séparer par un habit du commun des hommes. Il y a des êtres humains pour qui cette séparation n'a pas de grave inconvénient, parce qu'ils sont déjà séparés du commun des hommes par la pureté naturelle de leur âme. Pour moi au contraire, je crois vous l'avoir dit, je porte en moi-même le germe de tous les crimes ou presque. Je m'en suis aperçue notamment au cours d'un voyage, dans des circonstances que je vous ai racontées. Les crimes me faisaient horreur, mais ne me surprenaient pas ; j'en sentais en moi-même la possibilité ; c'est même parce que j'en sentais en moi-même la possibilité qu'ils me faisaient horreur. Cette disposition naturelle est dangereuse et très douloureuse, mais comme toute espèce de disposition naturelle elle peut servir au bien si on sait en faire l'usage qui convient avec le secours de la grâce. Elle implique une vocation, qui est de rester en quelque sorte anonyme, apte à se mélanger à n'importe quel moment avec la pâte de l'humanité commune. Or. de nos jours, l'état des esprits est tel qu'il y a une barrière plus marquée, une séparation plus grande entre un catholique pratiquant et un incroyant qu'entre un religieux et un laïc.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T22:43:34+01:00

En ce qui me concerne, je pense être au-dessous de ce niveau. C'est pour cela que je vous ai dit, l'autre jour, que je me regarde comme étant indigne des sacrements. Cette pensée ne vient pas, comme vous l'avez cru, d'un excès de scrupule. Elle est fondée d'une part sur la conscience de fautes bien définies dans l'ordre de l'action et des rapports avec les êtres humains, fautes graves et même honteuses, que certainement vous jugeriez telles, et de plus assez fréquentes ; d'autre part, et plus encore, sur un sentiment général d'insuffisance. je ne m'exprime pas ainsi par humilité. Car si je possédais la vertu d'humilité, la plus belle des vertus peut-être, je ne serais pas dans cet état misérable d'insuffisance.

Pour en finir avec ce qui me regarde, je me dis ceci. L'espèce d'inhibition qui me retient hors de l'Église est due soit à l'état d'imperfection où je me trouve, soit à ce que ma vocation et la volonté de Dieu s'y opposent. Dans le premier cas, je ne peux pas remédier directement à cette inhibition, mais seulement indirectement en devenant moins imparfaite, si la grâce m'y aide. À cet effet il faut seulement d'une part s'efforcer d'éviter les fautes dans le domaine des choses naturelles, d'autre part mettre toujours davantage d'attention et d'amour dans la pensée de Dieu. Si la volonté de Dieu est que j'entre dans l'Église, il m'imposera cette volonté au moment précis où je mériterai qu'il me l'impose.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T22:43:01+01:00

Je me décide à vous écrire... pour clore - tout au moins jusqu'à nouvel ordre - nos entretiens concernant mon cas. Je suis fatiguée de vous parler de moi, car c'est un sujet misérable ; mais j'y suis contrainte par l'intérêt que vous me portez par l'effet de votre charité.

Je me suis interrogée ces jours-ci sur la volonté de Dieu, en quoi elle consiste et de quelle manière on peut parvenir à s'y conformer complètement. je vais vous dire ce que j'en pense.

Il faut distinguer trois domaines. D'abord ce qui ne dépend absolument pas de nous ; cela comprend tous les faits accomplis dans tout l'univers à cet instant-ci, puis tout ce qui est en voie d'accomplissement ou destiné à s'accomplir plus tard hors de notre portée. Dans ce domaine tout ce qui se produit en fait est la volonté de Dieu, sans aucune exception. Il faut donc dans ce domaine aimer absolument tout, dans l'ensemble et dans chaque détail, y compris le mal sous toutes ses formes ; notamment ses propres péchés passés pour autant qu'ils sont passés (car il faut les haïr pour autant que leur racine est encore présente), ses propres souffrances passées, présentes et à venir, et - ce qui est de loin le plus difficile - les souffrances des autres hommes pour autant qu'on n'est pas appelé à les soulager. Autrement dit il faut sentir la réalité et la présence de Dieu à travers toutes les choses extérieures sans exception, aussi clairement que, la main sent la consistance du papier à travers le porte-plume et la plume.

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