Commentaire de Ploudillon

J’avais besoin d’une lecture rafraichissante qui m’emmènerait me vider la tête dans un agréable lieu ; c’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers la suite des aventures de Flora sur la paisible et vivifiante île de Mure.

Tout comme le premier tome, ce fut une lecture très plaisante, bien que j’aie trouvé cette suite très légèrement en dessous.

J’ai au début eu un peu de mal à véritablement rentrer dedans et à me sentir concernée, notamment à cause de quelques redondances dans le texte. L’auteure nous fait quelques rappels dans les grandes lignes du tome précédent, ce qui est appréciable quand cela commence à faire un moment qu’on l’a lu ; cependant cela devient vite rébarbatif, avec des répétions des mêmes éléments formulés différemment dans un court laps de temps.

Ma lecture a par ailleurs été freinée ici et là dans les premiers chapitres par des maladresses de phrases et des paragraphes un peu fouillis qui venaient contredire ce que l’on avait lu à peine quelques pages auparavant. J’ai retrouvé ce sentiment de confusion ponctuellement dans la suite du roman, notamment avec une phrase que j’ai dû relire plusieurs fois pour être sûre de ne pas avoir manqué un verbe – mais non, elle était juste très mal construite. Problème de traduction, de manque de relecture de la maison d’édition peut-être ?

Fort heureusement, cette gêne est tout de même restée rare et le plaisir de lecture de lecture n’a pas été très entamé.

Nos personnages ont bien évolué depuis « Une rencontre au bord de l’eau », et continuent ici, même si ce n’est pas toujours dans un sens agréable. En effet, pendant une bonne partie de l’histoire, Joel semble plutôt nous offrir une belle régression, qui peut parfois s’avérer réellement frustrante, mais que l’on comprend et concède une fois la lecture plus avancée et le récit pris dans son ensemble. Ce déclin rend d’autant plus fort et significatif le bond en avant et les progrès qu’il accomplit par la suite, donnant lieu à des situations vraiment touchantes.

Même si elle reste le personnage principal du livre, pour moi Flora n’en est pourtant pas le plus intéressant ni le plus remarquable. Se montrant fréquemment agaçante et/ou à côté de la plaque, son histoire n’est de plus pas la plus palpitante face à ce que vivent les protagonistes qui l’entourent : Joel, Colton, Fintan, Lorna ou bien Saif.

Saif qui vit ici l’histoire la plus prenante et la plus mouvementée. J’ai failli dire également « la plus riche en émotions », mais cet argument-là est tiraillé avec le couple Fintan-Colton. Le médecin de l’île occupe dans ce tome une place bien plus importante que Flora, dont les soucis paraissent un peu superficiels à côté des bouleversements qu’a vécu Saif pour en arriver là, et qu’il vit ici au fil des pages. On éprouve une grande tendresse envers cet homme qui a tant subi, tant attendu, et qui traverse avec courage de nouvelles difficultés d’un nouvel ordre.

Pour rester côté personnages mais en essayant de ne pas trop en dire, j’ai trouvé excellent la façon dont tout du long l’auteure a réussi à me « monter » contre un personnage, à me faire m’interroger sur quelles crasses il pouvait bien être en train de cacher, pour au final, au moment où on ne s’y attend pas du tout, complètement retourner la situation, et nous faire comprendre ce retournement d’un simple échange de regards. Je me suis bien faite avoir, et j’ai trouvé ça top.

Cette histoire se termine avec un énorme chamboulement pour la majorité des personnages (et pour nous), accompagné d’autres bouleversements conjoints pour certains d’entre eux, et j’ai vraiment hâte de lire la suite pour découvrir comment ces situations vont évoluer, et comment chacun d’eux va tenter de gérer ces événements…