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"Une dame que j'avais aimée longtemps et que j'appellerai du nom d'Aurélia, était perdue pour moi. Peu importent les circonstances de cet événement qui devait avoir une si grande influence sur ma vie. Chacun peut chercher dans ses souvenirs l'émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l'ame par le destin; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre: - je dirai plus tard pourquoi je n'ai pas choisi la mort."
A la différence du narrateur, Nerval choisit la mort un jour de janvier 1855, laissant Aurélia inachevé. Le récit, qui ne dissocie pas le reve et la vie mais au contraire les réunit, affirme la quete de l'unité perdue par un Je qui raconte et commente tour à tour l'expérience qu'il entend dépasser dans une harmonie retrouvée.
Afficher en entierPandora et Aurélia sont de chair et de sang, de lumière et d'horizons : la première évoque un monde de théatre, la seconde nous plonge dans une quête au-delà de la vie, à la recherche d'une figure mystique et salvatrice. Plus qu'un voyage, c'est une véritable odyssée !
Voyant parmi les visions fugaces de femmes disparues, d'ancêtres regrettés, de paysages merveilleux et inconnus,Gérard de Nerval nous entraîne dans les méandres de son âme et de sa folie.
A travers son regard, nous vivons ses hallucinations, nous partageons ses mystères. Lire Gérard de Nerval, c'est voguer vers l'inconnu. Après, rien n'est plus comme avant. Vous pensiez être dans le réel ? Erreur, le réel n'est que la fusion du rêve et de la vie !
source Babelio.com
Afficher en entier« Les Nuits d'octobre », « Pandora », « Promenades et souvenirs », « Aurélia », parmi les derniers textes écrits par Nerval, donnent au champ de la prose une amplitude inédite. Issus de la pratique du feuilleton, libres de toute détermination générique, ils glissent, sans solution de continuité, de la promenade excentrique à la divagation hallucinée, de l'ironie à la mélancolie, de la fantaisie à l'aveu autobiographique, de la simple notation journalistique à l'engagement le plus entier de l'écrivain dans son livre. Chemin faisant, l'œuvre de Nerval, longtemps tenue pour marginale, se révèle, dans sa singularité aérienne, comme l'un des centres “ névralgiques ” de la littérature du XIXe siècle.
« Aurélia » est la dernière œuvre de Nerval, où, de nouveau, le rêve et la réalité se confondent, la maladie et la santé. C'est surtout un chef-d'œuvre littéraire, parce que, malgré l'apparence du délire, une conscience claire maîtrise le processus de la création. C'est une “ descente aux enfers ”, personnelle mais aussi littéraire (qui le rattache à une tradition). Le récit rend compte du labyrinthe intérieur où se perd l'auteur, de la mort de Dieu, d'une crise de civilisation (1855). “ Je résolus de fixer le rêve et d'en connaître le secret. ” Nerval ainsi espère pénétrer les secrets de l'autre vie, de la vie future : curiosité impossible à satisfaire, et qui se mêle à des amours chimériques, comme les “ événements terrestres ” aux “ événements surnaturels ”.
Quant à Aurélia, elle n'est personne : idole intouchable, allégorie de l'amour, fantôme : une image de rêve. Elle n'arrive pas à s'incarner. Nerval, en réalité, nous parle plutôt de femmes et d'événements qui lui rappellent Aurélia, dans ce récit où il approche au plus près de la mort. Dans le récit, la descente aux enfers se termine par une guérison ; non dans la vie du poète.
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