Agathe Portail

Pour ce nouveau roman policier, Agathe Portail nous entraine une nouvelle fois au fin fond du terroir français pour une enquête policière dans une petit bourgade tranquille et calme en apparence. L'intrigue policière est très bien ficelée avec de nombreux éléments qui entrent en jeu, et dont certains apportent d'intéressantes réflexions d'actualité. On prend plaisir à essayer d'échafauder des hypothèses et malgré cela, la résolution apporte son lot de surprises et une fois l'affaire démêlée, toutes les pièces du puzzle s'imbriquent parfaitement bien. S'il n'y a rien à redire sur le fond, sur la forme, le bas blesse nettement! En effet, le major Dambérailh et son acolyte sont tellement lents et planplan, façon vieille école en voulant être trop carrés et rigoureux, que l'affaire traine en longueur. Certaines choses arrivent tardivement, on suit scrupuleusement tout logiquement, sans oublier les nombreux détails répétés qui accentuent cet aspect très nonchalant, peu vigoureux et très mollasson, à tel point que parfois le lecteur anticipe mieux que les enquêteurs. Une lecture qui pique dans le fond et la forme de manière différente!

Déterminée à m’offrir quelques jours de vacances supplémentaires par la voie littéraire, j’ai ainsi choisi de me plonger dans cette lecture avant de rejoindre mon petit havre de paix à Soulac sur mer… Et me suis volontiers laissée embarquer par cette intrigue qui démarre sans délai, cadavre à l’appui s’il vous plaît. Si elle n’a pourtant rien d’haletant dans la mesure où l’autrice a choisi de prendre son temps, l’intrigue est remarquablement maîtrisée et nous tient en haleine de la première à la dernière ligne, Agathe Portail ayant pris soin de distiller ses indices au fur et à mesure des chapitres.

Outre les personnages fort bien croqués que l’on se plaît à côtoyer, l’autrice fait la part belle au cadre de son récit, qu’elle a admirablement bien retranscrit. Je ne parle pas seulement des paysages, si bien dépeints qu’ils émoustillent tous nos sens au gré des pages qui défilent, je parle aussi du contexte, de ce milieu vigneron décrit avec minutie, que l’on découvre avec beaucoup d’intérêt jusque dans ses difficultés.

Servie par une plume fluide et agréable, un style teinté d’humour, vif et efficace, l’histoire est délicieusement orchestrée, se déroule à la manière d’un Cluedo moderne, et se lit avec plaisir et facilité.

(Chronique complète : https://deslivresetmoi7.fr/2021/08/chroniques-2021-lannee-du-gel-dagathe-portail.html)

Quittant le monde viticole pour découvrir l’apiculture, c’est avec plaisir que j’ai suivi Agathe Portail et son Major Dambérailh afin de poser mes bouquins dans la petite commune de Montraguil pour me laisser embarquer par une intrigue particulièrement bien construite et rondement menée en plus d’être fort documentée… Et pas si paisible qu’il n’y paraît : Un mort sur la ruche et voici que l’essaim s’emballe ! Si l’autrice prend toujours autant son temps, jamais l’ennui ne nous gagne, tant les pistes comme les suspects s’avèrent nombreux ! Dès lors il faudra tout le flair de notre Major préféré pour mener à bien cette affaire… Sans la jouer comme Peramel mais avec le soutien de l’Adjudant-chef Jules Louvain… Sans oublier sa truculente tante Daphné !

Et c’est ainsi qu’on avance pas à pas d’indice en rebondissement, tout en abordant des sujets tout à fait actuels jusqu’à un dénouement franchement réussi, pour une lecture entre tradition et modernité, servie par une plume toujours aussi fluide et plaisante, un style attrayant et efficace.

Chronique complète : https://deslivresetmoi7.fr/2022/01/chroniques-2022-piqures-de-rappel-dagathe-portail.html

Agathe Portail est une autrice que j'avais très envie de découvrir et de lire. J'ai beaucoup vu passer son précédent roman Piqûres de rappel et lorsque je suis tombée sur l'occasion de lire son tout nouveau grâce aux Booktrotteuses qui font voyager les livres, je n'ai pas hésité un instant pour participer. J'ai enfin pu découvrir la plume de Agathe Portail et je suis ravie. 

D'après les résumés de ces deux précédents romans, Agathe Portail a créé un personnage qui revient dans chacun d'eux. C'est un major de police, Géraud Dambérailh, qui va mener l'enquête avec son équipe. J'aime bien quand un personnage prend place, et que l'on suit dans de nouvelles aventures. Cela permet de mieux connaître l'enquêteur, de le suivre dans sa vie privée. Forcément, je m'y attache et j'aime le retrouver. Alors, par contre, c'est ma première rencontre avec le major Dambérailh, je n'ai pas lu les précédents romans. J'ai parfois une petite appréhension quand je prends un livre avec un protagoniste qui est déjà apparu avant, d'avoir loupé certaines infos importantes et de ne pas tout comprendre. Mais ça n'a pas du tout été le cas, j'ai rencontré ce personnage sans rien savoir de lui, et je n'ai pas du tout été perdue. 

Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire en elle-même, c'est une énigme, ce serait dommage de trop en dévoiler. Agathe Portail nous plonge dans le Bordelais, dans le milieu de la tonnellerie. La famille Opras composée d'une fratrie, un frère Philippe, sa soeur Myriam et Pol, leur frère de coeur. Philippe est mariée à Laure, Pol est fiancé. Sa relation avec sa soeur Myriam est forte, il est son dentiste, mais depuis qu'il a rencontré Aline, il a pour projet de partir s'installer au Canada. Ce qui sème la zizanie dans la fratrie Opras, car ils sont tous trois très liés. 

Leur monde va s'effondrer lorsque Myriam va disparaitre. Son mari Laurent vient signaler cette disparition à la gendarmerie, mais cela tombe plutôt mal car les inspecteurs sont sur une affaire de meurtre atroce et du coup, ne prend pas trop cas de la disparition de Myriam. Katia Gaut a en effet été retrouvée assassinée, retrouvée dans d'atroces circonstances. En même temps, s'ajoute une affaire de vandalisme assez étrange. Tout cela va mobiliser les enquêteurs. Ils vont surtout se demander si il peut y avoir un lien entre ces trois faits qui se sont passés en même temps. Qui pouvait en vouloir à la jeune femme, Katia... Myriam a-t-elle simplement disparu, partie ou autre chose de pire... C'était une artiste, une chanteuse mezzo-soprano qui a eu beaucoup de succès, mais qui suite à un malencontreux accident, a dû arrêter sa carrière. Est-ce ce que cela a un rapport avec sa disparition.... Plein de questions se posent pour les enquêteurs et pour nous-mêmes, les lecteurs. 

Et les réponses, on ne les aura qu'à la fin. Le suspense est très bien mené, il s'installe petit à petit, prend de l'importance, devient complexe, puis les indices nous mettent sur des pistes, sur d'autres, les pièces se mettent en place comme un puzzle, et on arrive à un final que je n'avais pas vu arriver. Je me suis fait complètement avoir et j'aime beaucoup lorsque cela fait cet effet. J'ai été vite prise dans l'histoire de cette famille, me suis attachée à ses membres, je voulais lire plus vite pour savoir et en même temps ralentir pour rester plus longtemps. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du major Dambérailh, il est lui aussi très attachant, et il est accompagné de sa tante Daphné, à qui il arrive plein d'aventures, qui est très fantasque. Elle apporte des touches d'humour dans l'histoire, ce qui fait parfois du bien quand l'ambiance est plus lourde. J'ai beaucoup aimé ce personnage. Apparemment elle fait partie elle aussi des personnages récurrents, ça promet de bons moments avec elle. 

J'ai beaucoup aimé le style d'Agathe Portail, il est très fluide, elle sait mener le suspense, elle fait de belles descriptions, qui n'alourdissent pas la lecture mais savent créer l'ambiance. La narration est double. Au début du roman, elle se décline à la première personne du singulier, je suis rentrée dans la tête des victimes et ait vécu leurs peurs et émotions. Et lorsque l'enquête démarre, la narration est à la troisième personne du singulier, ce qui est très appréciable car ça permet de garder une certaine distance avec les personnages et avec les drames. Le livre est construit sous forme de calendrier, il commence un mardi pour se terminer le jeudi de la semaine suivante. Agathe Portail pose bien les personnages au début, ils sont nombreux, mais elle a mis un arbre généalogique au début du livre qui permet d'avoir en un seul coup d'oeil d'avoir tous les noms et de se repérer dans leur rôle. Ils sont chacun tellement marquants qu'il est très difficile de les mélanger. 

J'ai aussi aimé les belles valeurs que fait passer l'autrice au travers de ses personnages. Des valeurs sur la famille, sur les liens entre ses membres, sur la loyauté, sur l'amour familial, la confiance en soi et en l'autre, plein de valeurs qui nous touchent, qui façonnent la vie de chacun. L'autrice a rendu ses personnages très humains, très réels, chacun de nous pourrait être l'un d'eux. Ce qui fait qu'on s'attache encore plus et qu'on a du mal à les quitter. 

J'ai vraiment aimé ce roman. Comme je le disais plus haut, je découvre Agathe Portail, et cela m'a donné maintenant très envie de lire ses deux précédents romans. Afin de la retrouver elle mais aussi de retrouver le major Dambérailh, j'aimerais en apprendre plus sur lui, sur son passé, sur sa vie. Je vais donc noter de ce pas ses deux autres livres dans ma wishlist et suivre Agathe Portail de près pour ne plus louper une seule de ses sorties. 

Bien sûr, je ne peux que vous conseiller ce roman, que vous connaissiez déjà ou pas Agathe Portail. Il n'est pas obligatoire d'avoir lu ses deux précédents romans pour lire celui-ci. Cela ne gêne aucunement la compréhension. Vous passerez un bon moment rempli de détente et de suspense. 

5 juin 2017, Domaine de Haut Méac, le cadavre d’une jeune femme est découvert dans la chambre froide par le boulanger, un peu trop curieux, venu livrer son pain.

Flashback : retour au 2 juin. Un groupe d’amis arrive à Haut Méac pour y passer quelques jours ensemble. Nous faisons donc connaissance avec Pierre et Juliette, de Léonie et Corentin, de Clara, de Vincent et d’Olivia, mais aussi avec les propriétaires du domaine : Bernard et Alexane Mazet, et les parents de Bernard, Jacques et Colette. Suite à un léger quiproquo, Daphné Dambérailh qui habite une ancienne abbaye, va finalement accueillir Vincent. Elle loge par ailleurs une jeune femme : Elise. Dans ce bref retour en arrière, l’auteur prend le temps de présenter les protagonistes, leurs liens, leurs relations, qui ne sont pas si idylliques qu’on aurait pu le penser au premier abord ; elle place le décor, un domaine viticole en pleine difficulté financière. Et nous voici de retour au 5 juin où l’enquête menée par le major Dambérailh, neveu de Daphné Dambérailh.

Après un premier chapitre qui nous fait entrer directement dans l’intrigue avec la découverte de la victime, le rythme proche de la langueur (à cause de la chaleur ?) des chapitres suivants laisse penser qu’on va s’ennuyer et se perdre dans les détails. Et au final, non. L’auteur joue avec le rythme et avec nous par la même occasion. On se laisse bercer par une douce torpeur lorsqu’une révélation inattendue nous en sort soudainement. Pas de rythme effréné dans la résolution de l’affaire qui pourtant est « bouclée » relativement rapidement.

Pas de technique ultra sophistiquée digne des « Experts » (la brigade manque cruellement de moyens), mais des recoupements de témoignages et des pistes suivies à partir d’indices ténus. Un côté très réaliste en somme, y compris lors du rebondissement final (qu’on voit venir à mon avis). L’auteur donne corps à ses personnages en instillant suffisamment de détails personnels pour qu’ils soient attachants, y compris les suspects.

j'ai beaucoup aimé

Roman policier. L'histoire parle d'une famille qui gère une entreprise de tonnellerie. Myriam, la soeur de Philippe disparaît : elle est tuée. Se pose la question du pourquoi et de qui l'a assassinée.

Ce meurtre devient de plus en plus complexe.

L’histoire se déroule dans une propriété viticole familiale de Haut Méac dans la région bordelaise. Après un épisode de gel qui a lourdement détruit les vignes de leur domaine, le couple Mazet décide de louer les chambres du château.

Quelques jours seulement après l’accueil de leurs premiers clients, un groupe de copains trentenaires, un jeune boulanger venu faire livrer le pain découvre le corps d’une femme dans la chambre froide du château. Le chef de la brigade, le major Dambérailh entamera alors une enquête pour identifier la victime et découvrir le meurtrier…

🗝 J’ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman policier! Je n’avais encore jamais lu un livre d’Agathe Portail et la découverte était de taille! Sa magnifique plume m’a fait voyagée dans la région bordelaise, région que je ne connaissais absolument pas et que j’ai pris plaisir à découvrir! J’ai été charmée par le cadre splendide du domaine, je n’ai eu aucun mal à imaginer le paysage ravissant de la flore qui borde le domaine, les vignes …

🕵🏻 L’aspect policier de l’histoire m’a également conquise. L’autrice est extrêmement douée, j’ai eu l’impression de lire les bons vieux polars d’Agatha Christie. J’ai été complètement surprise par le dénouement de l’intrigue. Je n’ai à aucun moment deviné qui était le meurtrier, et juste pour cela je tire mon chapeau à l’autrice!

En bref je vous recommande vivement ce roman policier contemporain pour un bon moment de détente!

L'Année du Gel a été publié par les éditions Calmann-Lévy en 2019 et par les éditions J'ai Lu en janvier 2022. Le style est vif, enlevé, plaisant à lire: "La gare déserte vibra à l'approche du train de 20h15. Le bitume du quai sentait fort et des plaques lisses plus foncées luisaient, comme si elles n'étaient pas encore sèches. Deux voies seulement se croisaient au centre de la gare. Une petite cahute couverte de tags maladroits faisait face au bâtiment qui abritait les guichets." (Page 61)..."Il lui apparut que personne n'était entré dans la pièce où il retrouva les draps et la couverture poussés au pied du lit et les volets mi-clos. La panique commença à tracer un sillon au fond de son estomac. Il la sentait rouler comme un galet pris dans les remous de l'Allier. Il lui semblait que on angoisse ne cessait de s'étirer, de repousser les parois de son corps comme les pieds d'un bébé déforme le ventre de sa mère." (Page 92). Le ton est léger, empreint d'humour: "Il leva les yeux sur la porte écaillée qui l'isolait visuellement du couloir. Phoniquement parlant, c'était une passoire. Que la porte soit ouverte ou fermée, il profitait du concert de jérémiades qui s'élevaient du guichet, du boucan de Géraldine Amblevert qui occupait le bureau d'à côté et qui avait le don de taper sur son clavier d'ordinateur comme une forcenée, tout comme des bruits de la chasse d'eau qui gargouillait toutes les dix minutes." (Page 30).

Fil rouge: les effets de la chaleur accablante: ceux qui ne supportent pas et se liquéfient dès qu'ils mettent un pied dehors; ceux qui lézardent au mépris des coups de chaud; ceux qui fuient en restant à l'ombre le plus possible =>"Le manque d'air et la déshydratation rendaient fou." (Page 98).

Bernard Mazet, dans une tentative de sauver son domaine viticole mis à mal par un épisode de gel qui a dévasté ses vignes, se décide à ouvrir des chambres d'hôte. Une bande de copains trentenaires s'installe pour quelques jours de vacances bien mérités

Chaque matin, au chant du coq, Fabien, le boulanger du village, monte au domaine viticole du Haut Méac porter du pain frais. Ce matin du 5 juin ne fait pas exception. Tout se déroule comme d'habitude jusqu'au moment où, par curiosité, Fabien ouvre la chambre froide. Et là, c'est l'horreur: le cadavre d'une femme qu'il ne connaît pas gît.

Etant donné que la porte était fermée de l'extérieur, la thèse de l'accident ne tient pas la route. Mais qui a tué la douce et timide Clara? Un de ses amis? Mais pour quel motif? Un rapport avec sa situation de mère célibataire? Pourquoi ne pas avoir parlé de son fils à ses amis? A priori, la personnalité effacée de la victime ne donne pas matière à un crime...A moins qu'elle ne détienne un secret...

L'Année du Gel offre un bon moment de lecture: le ton léger et les pointes d'humour dissimulent à peine la noirceur d'âme d'un tueur sans scrupules. Agathe Portail nous dresse le portrait d'un univers âpre, sans concession, où la passion du vin se heurte aux dures lois du marché. Des hommes et des femmes souvent prêts à tout pour sauver leur patrimoine, tant la concurrence se fait de plus en plus impitoyable. En plus, à aucun moment je n'ai soupçonné l'identité de l'assassin. Serez-vous plus perspicaces que moi??

Patagonie - 2015 - barrage avec Sandra et benoit - autochtones gaucho Alma et Danilo

Début pas facile, puis l'attention est captée et comme dans un polar, on court, on veut connaitre la fin.

L'empreinte après la lecture reste prégnante mais... Pourquoi ces personnages locaux remplis de rancune par les injustices traversées. Vie dure, personnage quasi héroïque dans la colère ou au contraire l'acceptation !