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Tous les livres de Alain Bosquet

Albert Camus appelait Alain Bosquet « un esprit gi manifestement indépendant p. André Breton lui écrivait de New York, en 1942 : « Rien ne m'est plus précieux que de vous savoir tout près, dans cette ville. » Apprenant son départ de Berlin, en 1951, Gottfried Benn se lamentait : « La pensée que vous quittez Berlin m'est très douloureuse. Encore un de moins ici, qui pensait comme on pense soi-même : sans espoir et sans amertume. » Tristan Tzara lui déclarait en 1954 : « Il me plaît de voir en vous que la poésie n'est pas démunie d'une certaine clairvoyance et, surtout, d'un courage qui en fait la grandeur.

Saint-John Perse lui écrivait en 1959 : « Vous étiez fait, mon cher Bosquet, pour vivre aux grandes époques de mutation littéraire, qui ne sont pas toujours les plus perceptibles. Votre combativité et votre sagacité y auraient été pleinement à leur aise.

A la même époque, Samuel Beckett confiait à un ami : « Mon oeuvre en France n'a pas eu de défenseur plus persévérant et plus compréhensif qu'Alain Bosquet, et ceci depuis Molloy, quand j'étais inconnu. u Max Ernst se plaignait, en 1960

« Nous sommes bien tristes que tu nous laisses tomber pendant des mois. » Miguel Angel Asturias avait à son endroit des élans du nième ordre, par exemple, en 1971 : « Tu as le don de me révéler mon propre texte. N Laissons Paul Morand conclure, en 1972 : « Vous êtes un grand seigneur; rien de nouveau, mais plus que jamais. »

Dans ce premier volume de ses souvenirs littéraires, Alain Bosquet, qui a connu les écrivains les plus rares et les plus marquants, évoque ses rencontres, notamment avec Maurice Maeterlinck, Thomas Mann, Saint-John Perse, Henri Michaux, Jean Paulhan, André Breton, Louis Ar

Un ensemble de trois recueils. Le tourment de Dieu : Sur le ton familier qui convient aux sujets graves, le poète parle de l'agnosticisme, des imageries de la foi traditionnelle et d'une sorte d'expérience spirituelle pré-chrétienne.

L'humour y voile un mélange d'interrogation et de désarroi, sous un climat de paradis terrestre ou de création inachevée. D'un désarroi heureux : Le poète redescend dans sa propre histoire. Pour une identité : Replié sur ses souvenirs, le poète y cherche un sol plus stable.

Les faits sont simples : Berthe Turiansky est née à Odessa en 1889, d'un père juif, négociant en peaux et cuirs. Elle étudie le violon avec Léopold Auer, professeur du fameux Jascha Heifetz. Après un premier mariage malheureux et bref, elle épouse, en 1918, en pleine guerre civile, alors que la cité change de mains plusieurs fois, un velléitaire riche et désinvolte, poète à ses heures, Alexandre Bisk, descendant d'une famille alsacienne et belge venue construire les chemins de fer d'Ukraine, au milieu du XIX° siècle.

Berthe Bisk réussit à sauver son mari de la Guépéou ; elle quitte aussitôt la Russie pour la Bulgarie d'abord, pour la Belgique ensuite. En 1940, elle reprend le chemin de l'exil, s'installe un moment dans le sud de la France, et gagne aussitôt les États-Unis, où Alexandre Bisk, très détaché de son temps, se contente d'acheter et de vendre des timbres-poste rares. Élève, sur le tard, du sculpteur Alexandre Archipenko, elle n'est plus qu'une épouse dévouée et une mère qui attend l'hypothétique visite de son fils - l'auteur de ce livre. A la mort tragique de son mari, elle vient finir ses jours à Paris, où elle meurt en 1977 - l'an dernier.

Que peuvent être les relations entre une mère et son fils, pendant cinquante ans ? Pour un écrivain, une mère ne devient-elle pas fatalement un personnage de roman ? Quand ce qu'on ressent passe par les mots, tout n'est-il pas remis en cause ? Alain Bosquet, dans son roman le plus original et le plus puissant, explore ainsi ce qu'il appelle "l'enfer de la tendresse".

Alain Bosquet va à la recherche de son père, Alexandre Bisk, né à Kiev en 1884.

Il conte d'abord les moments qu'ils ont vécus ensemble: la vie à Bruxelles, dans les années trente, les rencontres à New York deux décennies plus tard, l'affection, les affrontements, l'exil, l'âge mûr. Après le témoignage direct, les scènes reconstituées: une réalité ancienne, faite de fragments, à la Belle Epoque, en compagnie de Rainer Maria Rilke, puis la Révolution d'Octobre, la condamnation à mort, la fuite de Russie...

Retrouver son père est banal. Il faut savoir le reperdre et en faire son double. Alain Bosquet le réinvente dans une troisième partie. Les deux hommes seront contemporains et intemporels.

À trente-cinq ans, Bernard Léry ne trouve plus de sens à sa vie facile de peintre de second ordre. En art, la tradition l'ennuie et l'abstraction lui paraît peu durable. Aime-t-il encore sa femme, Sabine ?

Être un Occidental miné par la conscience : voilà son drame profond. Un jour, sans raison précise, il prend l'avion pour le Mexique. Ébloui par une nature exubérante, une humanité cruelle et surtout le commerce des dieux précolombiens, il se dissout dans ce mélange de passivité et d'éblouissements sans cesse renouvelés. Quand il en émerge, rien n'est résolu.

Peut-être lui faut-il, intérieurement, tuer Sabine pour se retrouver. De son côté, la jeune femme, petite bourgeoise normale, est arrivée à la même conclusion : si Bernard mourait, elle qui a connu tous les dégoûts et toutes les médiocrités, pourrait refaire sa vie. Ils se revoient au Mexique. Une certaine splendeur tellurique et mystérieuse les rassure-t-elle ? Ils réapprennent, humblement, à s'accepter : ils seront ce qu'ils ont toujours été, deux êtres parmi d'autres, à moins que le destin tragique...

Ce roman de l'insatisfaction - et aussi de foi dans l'image - Alain Bosquet l'a écrit de façon classique, concrète, harmonieuse et claire. Mais il a voulu que son unité s'accommode de ruptures de ton : à chaque chapitre son indépendance. Il réhabilite aussi, face aux innovations du roman, le droit à la légende et à la cosmogonie. La Confession mexicaine ajoute à toutes les préoccupations actuelles une conviction poétique qui prône peut-être un renversement des valeurs. C'est au lecteur d'inventer son Mexique.

Alain Bosquet réinvente aujourd'hui l'enfant qu'il fut jadis. Ce gosse qu'il tutoie, Tolia, qu'il interpelle comme s'il s'agissait d'un autre lui-même, en culotte courte. Quand ils ont dû fuir Odessa et la Révolution, ses parents se sont réfugiés en Bulgarie, à Varna, puis à Sofia.

Dans ces villes lointaines, où il se sent un étranger sans savoir pourquoi, ce fils unique, passionnément épris des mots, des timbres, des atlas, s'est bâti un univers clos sur des chimères bien à lui, à peine troublé par les agissements inexplicables des adultes et la bizarrerie de rares camarades, cruels ou inquiétants.

Rêves et solitude ont fait de lui un être à part, en marge d'une société où les siens eux-mêmes trouvent difficilement leur place. Aussi, quand son père le conduit à Bruxelles, chez ses grands-parents, voyage fascinant, presque initiatique pour un Tolia de dix ans, il découvre soudain les autres, en même temps qu'un pays dont il faut tout apprendre.

Du passé familial qu'on lui dévoile par bribes aux premiers éveils de la sexualité, et de l'intelligence réfléchie, l'adolescent qui naît en lui amasse les expériences avec le savoir. Une nouvelle vie commence.

Elle dit l'amour, comme peu de femmes ont su le dire : sans les trémolos grandiloquents d'une poétesse de 1820 ni le désespoir d'une fantasmagorie en mode chez les surréalistes. Sa nature la porte à un point de sensibilité où l'émotion se transmet au lecteur, qui l'assume parce que, sans effort, il peut s'y retrouver. Elle est originale dans ses élans, en permettant à l'autre de les partager sans peine. Le cœur a ses déraisons et ses attaches, qu'il faut exprimer, mais à la manière moderne : les arbres et les fleuves peuvent en être, non seulement les témoins, mais aussi, plus mystérieusement, les garants. Nous vivons à une époque où la poésie est affaire de recréation de la Création. Maria Banuș, sans jamais avoir recours à l'ésotérisme, nous le confirme : le poème qui compte, aujourd'hui, est celui qui laisse quelque place à l'irréductible.

(extrait de la préface d'Alain Bosquet)

Un simple amateur de poèmes a-t-il le droit de juger – oh, pas même : essayer de définir, dans la modestie – un poète traduit, et dont il ne lit pas la langue ? Cela semble incongru et bien prétentieux. Je m’y résous pour trois raisons : j’aime ce qu’écrit Mihai Beniuc, j’ai entrepris de réunir une volumineuse anthologie de poésie roumaine à quoi je travaille depuis bientôt quatre ans, et mon ami très cher Guillevic est entre nous l’intercesseur. Voilà des excuses, qui sont d’amour. Il en est peut-être une autre, plus importante : je pense qu’un poète moderne, qui a lu Rimbaud, Hölderlin, Maïakovski, Lorca, est presque toujours accessible, car il va à l’essentiel, à ce point très précis où la poésie se fait conceptuelle et devient une offrande de vérités inouïes, quelle que soit la langue particulière dont elle se revêt.

(Préface par Alain Bosquet)

Cent poèmes dont le thème essentiel est la solitude du poète lui-même. Alain Bosquet en parlant de lui ne dit pas «je», mais «il». Le poète voudrait se mouvoir parmi les éléments, les souvenirs, les verbes, les objets, comme quelqu'un qui se maîtrise mais échappe à lui-même. Cette façon d'explorer la solitude est une recherche de la sérénité.

Le cheval applaudit • Le livre du doute et de la grâce • Poèmes, un • Poèmes, deux • Sonnets pour une fin de siècle • Un jour après la vie présenté par Alain Bosquet

À propos

«Je publie des poèmes depuis quarante ans. Ils correspondent à un besoin que, loin des métaphysiques, je dois qualifier de corporel. Les sens, les nerfs et l'illusion de me libérer de ma peau y participent. Je les nourris de concepts ou d'images, d'idées transmissibles ou de rapports qui demeurent, même pour moi, des énigmes. S'ils suivent un élan, ils naissent aussi d'une volonté à combattre la volonté : on aime s'investir d'un pouvoir extérieur à soi. Je discerne dans cette longue pratique deux sollicitations, ou complémentaires ou contradictoires. L'isolement et l'orgueil exigent du poète une écriture sans compromis : tout y est réinvention, du mot à l'économie de l'espace, en passant par le rythme inouï et la désobéissance souveraine. Le poème devient une forme de l'absolu, proféré mais secret. Je m'y recrée et espère vous y recréer, par une contagion dont je suis le maître et la victime. Je m'y donne ; je vous y prends. Quelquefois, à cette ascèse je préfère un chant qui en rappelle d'autres. Je ne bannis pas la rime qui me rapproche des hommes, sans avoir à les malmener. Alors, une solidarité séculaire me console de tout ce qui dans mon anatomie - j'y tiens - m'apparaît comme fragile. Le bouvreuil emprunte les ailes du passereau pour mieux organiser, non plus son vol, mais le leur, soudain double. La rime me porte et me confère une étrange liberté. [...]» Alain Bosquet, juin 1983

Alain Bosquet, disparu en 1997, a voulu que ce livre soit posthume. À la fois journal et bilan, il y regarde la mort en face, comme peu d'hommes ont eu le courage de le faire. C'est l'effroyable portrait d'un mourant. Il dit le corps qui se défait, la douleur, la maladie, les nuits infernales, la peur. Dieu n'est qu'une médecine douce. Et d'ailleurs le vrai créateur, c'est lui-même, le poète. Il note les souvenirs que sa mémoire retrouve en désordre. Ce peut être Utah Beach, le 9 juin 1944, ou le grâcieux genou d'une joueuse de tennis, dans les années 30. « La mémoire n'est pas sérieuse ! » Il révise sa bibliothèque et pense qu'il faut en jeter les neuf dixièmes. Et il donne les noms. De même pour les papiers, les photos, les objets. Il a beaucoup condamné, haï le monde. Maintenant, il écrit : « Je ne m'aime pas : c'est une vieille histoire. Je m'estime de moins en moins. » Un départ se termine par des remerciements sarcastiques. Superbe tirade d'un écrivain pour qui les mots et l'écriture ont été l'ultime fidélité.

Ces trente-cinq poètes, que présente Alain Bosquet, sont tous nés après 1900. Les uns, comme Robert Penn Warren le romancier des "Fous du roi", Edmond Roditi, Tennessee Williams l'auteur dramatique, Robert Lowell, sont déjà connus. D'autres, plus jeunes, appartiennent à la "Nouvelle Vague" qui se nomme en Amérique la Beat Generation : Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Gregory Corso. Tous, à des titres divers, méritent d'être connus - ne serait-ce que pour le témoignage qu'ils portent sur le désarroi profond de la poésie, depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Les derniers écrits d'Alain Bosquet, avant sa mort, le 17 mars 1998. Ce qui rend ces poèmes émouvants : comme un adieu à soi-même et au siècle, mais qui garde ce ton d'autodérision lucide dont le poète avait le secret.

Cent cinquante sonnets, groupés en trois parties : Internes, Externes, Suspendus, auxquels s'ajoutent des fragments. L'auteur montre que la prosodie rigoureuse du sonnet peut se plier tour à tour au pittoresque et à l'ironie, au réalisme et au surréalisme. Alain Bosquet semble d'ailleurs prendre ses distances avec son univers surréalisant. Ce qui reste ici de cocasse dans la vision et d'imprévu dans les images est entièrement au service d'une interrogation sur le quotidien, sur notre civilisation, sur le sens de la vie. On est souvent proche du pamphlet, mais cela n'exclut pas quelque espoir secret et parfois d'admirables tendresses.

Présentation d'Alain Bosquet de l'œuvre de Saint John Perse

Poèmes,....

Je vous présente

Ma poésie: c'est une île qui vole de livre en livre

à la recherche de sa page natale, puis s'arrête chez moi, les deux ailes blessées, pour ses repas de chair et de paroles froides.

J'ai payé cher le voisinage du poème!

Mes meilleurs mots se couchent dans l'ortie;

mes plus vertes syllabes rêvent, et c'est d'un silence jeune comme elles.

Offrez-moi l'horizon qui n'ose plus traverser un seul livre à la nage.

Je vous donne en retour ce sonnet:

c'est là que vivent les oiseaux signés par l'océan;

puis ces hautes consonnes d'où l'on observe les tumeurs au cerveau des étoiles.

Fabricants d'équateur, a quel client, a quel nomade qui ne sait lire ni aimer, avez-vous revendu mon poème, ce fauve souriant qui a chaque syllabe me sautait a la gorge?

Mon langage est en berne depuis que mes syllabes se sont sauvées en emportant, comme on emporte des cadeaux de noces, toutes mes aubes de rechange.

Mon poème, j'ai beau te congédier comme un valet qui depuis vingt-cinq ans vole mes neiges manuscrites;

j'ai beau te promener en laisse comme un caniche qui craint de piétiner l'aurore;

j'ai beau te caresser, un équateur autour du cou qui dévore une a une mes autres images,

à chaque souffle je te recommence,

à chaque souffle tu deviens mon épitaphe.

On vient de réunir en un volume presque toute l'œuvre poétique d'Alain Bosquet depuis 1955 : reprise de recueils anciens (" Quel royaume oublié " (Mercure de France, 1955), " Premier Testament " (Gallimard, 1957), " Deuxième Testament " (Mercure de France, 1959), " Danse mon sang " (Falaize, 1959) ; additions considérables de poèmes inédits : " Troisième et Quatrième Testaments ", " Venez, venez, l'absence est une volupté ". Non qu'Alain Bosquet commence en 1955 sa carrière de poète. Ses débuts remontent à 1942, sous l'égide d'André Breton, aux côtés duquel il s'est trouvé, pendant la guerre, aux États-Unis. Mais ces dix années d'exercice poétique forment un tout et incitent à situer un poète qui appartient à la génération des Jean-Claude Renard et Yves Bonnefoy et qui est connu aussi comme romancier et comme critique. Jean Cassou, poète lui aussi et critique ailé, définit cet univers poétique, que marque, par-delà les " enfances surréalistes ", l'influence philosophique d'un Samuel Beckett et d'un Cioran. Comme ses deux amis, Alain Bosquet est étreint par le vertige du néant qu'il écarte avec les feux et les jeux du langage.

De la poésie Je vous présente ma poésie : c'est une île qui vole de livre en livre à la recherche de sa page natale, puis s'arrête chez moi, les deux ailes blessées, pour ses repas de chair et de paroles froides. J'ai payé cher le voisinage du poème ! Mes meilleurs mots se couchent dans l'ortie ; mes plus vertes syllabes rêvent, et c'est d'un silence jeune comme elles. Offrez-moi l'horizon qui n'ose plus traverser un seul livre à la nage. Je vous donne en retour ce sonnet : c'est là que vivent les oiseaux signés par l'océan ; puis ces hautes consonnes d'où l'on observe les tumeurs au cerveau des étoiles. [...]

Après le «il» de Notes pour une solitude (1970) et le «tu» de Notes pour un amour (1972), ce nouveau recueil de poèmes chante le «nous» et le «vous», c'est-à-dire la solidarité. Le dernier volet d'une trilogie qui unit à la recherche d'une identité à la fois l'imagination et la ferveur.

Des livres sacrés de l'Inde, du Mexique ou du Tibet, aux grand contemporains de la poésie universelle (plus de trente pays représentés), en passant par quelques classiques incontestables, Alain Bosquet a choisi, pour notre plaisir et pour le sien, cent poèmes ou textes qu'il tient pour les plus beaux du monde.

Alain Bosquet soutient brillament la gageure, en nous révélant aussi une trentaine d'oeuvres méconnues et en retraduisant lui-même certains « géants malmenés ». Cependant, il n'entend pas imposer mais, tout simplement, proposer à notre curiosité ce butin poétique, fruit de quarante ans de lectures passionnées.

A. Pouchkine : La Dame de Pique

Nicolas Gogol : le Nez

M. Lermontov : Tamagne

I. Tourgueniev : Les Chanteurs

F. Dostoïevski : Douce

L. Tolstoï : La Mort d'Ivan Ilitch

N. Leskov :Le Chasse-diable

A. Tchekhov : Tristesse

M. Gorki : Au Fil de l'Eau

A. Kouprine : L Capitaine Rybnikov

L. Andreïev : La Pensée

I. Bounine : Le Monsieur de San Francisco

A. Remizov : L'Incendie

A. Tolstoï : Les Bandits mondains

Boris Pasternak : L'Enfance de Luvers

I. Ehrenbourg : Djo

I. Babel : L'Histoire de mon Pigeonnier

M. Zochtchenko : Pourquoi chantait le Rossignol ?

V. Nabokov : Le Printemps à Fialta

M. Cholokhov : Le Destin d'un Homme

Emily Dickinson a foi en sa spontanéité et ne lui veut pas d'obstacles : à cet égard, elle est la première à avoir utilisé le vers libre et le poème sans ponctuation .... Elle refuse l'explication rationnelle, elle s' approprie le mot, et elle accepte ce risque suprême : elle renonce à comprendre ce qu'elle a écrit ... c'est en employant des mots magiques parce qu'inexpliqués qu'elle-même, à toucher à l'inconnu de l'expression, dans son état le plus pur : celui du moment où elle découvre les mots ...

Le rang auquel elle s'élève n'est rien d'autre qu'une grâce qui lui permet de se détacher, sans souffrir, des choses terrestres ... C'est son mérite insigne de ne pas exploiter en elle ce qui la subjugue sans la vaincre ; elle n'insiste jamais ; elle ne raconte pas ; elle n'élève pas la voix ; elle reste timide, brève, attachée à l’essentiel, ennemie de toute hystérie oratoire et de tout romantisme verbeux."

Emily Dickinson (1830-1886) est née et morte à Amherst, dans le Massachusetts. de son vivant, seules six poèmes furent publiés.

Après quelques pages de réflexions sur les significations contradictoires du sacré dans la poésie moderne où le poète affirme que l'athéisme reste sa seule arme contre l'idolâtrie, Alain Bosquet offre une série de poèmes qui frôlent tous, de façons diverses, les frontières de la mystique ou de son refus. Il s'agit de vers libres, d'une langue directe. Le poète trouve un équivalent du sacré antique dans la moderne confusion de l'imagination. Et il se souvient sans doute tout autant des formes litaniques des vieux livres que des feux d'artifice surréalistes. Par son inspiration, ce recueil montre un renouvellement complet de la poésie d'Alain Bosquet.

«L'aphorisme est le genre littéraire le plus ingrat. Il ne se pare pas de musique ou de rêve, comme le poème. Il n'a pas de personnage pour le soutenir, comme le récit. Il est nu, bref, péremptoire. Ou bien, il va à l'évidence insoupçonnée, avec une précision de mitrailleuse. Ou bien, il assène des contre-vérités vénéneuses mais aguichantes : quelques mots lui suffisent. Il faut en écrire mille pour en garder dix. Paul Valéry en faisait graver au fronton des édifices publics : vrais, terribles, sans preuves. L'aphorisme fait réfléchir, mais parfois de travers. Par exemple, dans ce recueil : "Un pas pour vivre, un pas pour regretter la vie", "Identité : misérable complot", "Ni rose ni raison", etc.» Alain Bosquet.

D'habitude, j'écris des poèmes graves, douloureux, complexes. J'ai réuni ici ceux qui s'opposent au réel : à chaque âge le poète s'arrête un court instant, et affirme que les arbres sont des oiseaux, ou que dans la prairie invisible de son rêve un cheval tout à coup se met à applaudir.

Alain Bosquet

Poésies Complètes (1945-1994).

Un poète traverse un siècle ; un siècle traverse un poète : sans cette osmose, une œuvre serait peu crédible. Alain Bosquet ajoute : " il faut que le poème écrive son poète. " Il refuse de dissocier l'absurde de l'absolu, et la fable du réel.

Ces entretiens avec Salvador Dali ont été publiés pour la première fois en 1966. Ils reproduisent une série de conversations tenues dans un même lieu, un hôtel de luxe parisien, comme il les aimait et où il jouait beaucoup plus au pitre, au matamore, au génie philosophique, qu'au peintre proprement dit. Il se plaisait alors dans une atmosphère qu'on peut qualifier d'agoraphile. Il nous a dit, vers 1975 " Je veux qu'il y ait un faux Dali avec une vraie signature de Dali dans chaque épicerie des cinq continents, depuis Santiago du Chili jusqu'a Katmandou. " Cette flagellation ne peut rien, aujourd'hui, contre les trente ou quarante - pas plus - toiles qu'il a laissées, ou l'art s'allie si bien avec le défi sans cesse renouvelé. Salvador Dali n'est-il pas une sorte de Sigmund Freud allongé sur le dos d'une girafe en feu ? A. B.