Tous les livres de Alexandre Kojève
Résumé
Propose une approche de la question de l'autorité qui marie la phénoménologie et l'histoire de la philosophie. Associe quatre théories philosophiques avec quatre types d'autorité humaine, la théologie et l'autorité de Dieu, Platon et l'autorité de la Justice, Aristote et l'autorité du Savoir, Hegel et l'autorité de la force du Maître.
Quatrième de couverture
La Notion de l'autorité a été écrit en 1942, peu avant l'Esquisse d'une phénoménologie du droit (publié en 1981 dans la même collection), avec lequel il entretient d'étroits rapports.
«Chose curieuse, le problème et la notion de l'autorité ont été très peu étudiés», note Kojève en ouverture de ce qu'il appelle lui-même un «exposé sommaire». «L'essence même de ce phénomène a rarement attiré l'attention.» Soixante ans après, le constat garde sa validité, en dépit de quelques contributions notables. C'est ce qui fait le prix de cet essai d'élucidation philosophique. Kojève procède à la décomposition du phénomène, en dégageant quatre types purs d'autorité humaine qu'il met chacun en correspondance avec une théorie : le Père (la scolastique), le Maître (Hegel), le Chef (Aristote), le Juge (Platon). Les formes concrètes de l'autorité représentent des combinaisons de ces types purs.
Loin des circonstances qui ont présidé à son élaboration, et que François Terré rappelle dans sa présentation, ce petit livre arrive à point nommé dans le débat d'aujourd'hui autour de la disparition de l'autorité dont la nature reste toujours aussi énigmatique.
Réflexion qui embrasse le champ entier du droit dans le souci de lui assigner un fondement rigoureux à partir duquel en reconstruire l'histoire. De par ses conditions d'engendrement, le droit se diviserait logiquement et historiquement en deux : le droit de l'inégalité (droit aristocratique) et le droit de l'égalité (droit bourgeois), dont la synthèse sera le droit absolu ou droit citoyen.
Le noyau de cet ouvrage est formé par les notes prises de janvier 1933 à mai 1939 au cours que fit Alexandre Kojève à l'École pratique des Hautes Études, sous le titre La philosophie religieuse de Hegel, et qui était en réalité une lecture commentée de la Phénoménologie de l'Esprit. Chaque année de cours est complétée par le résumé publié dans l'Annuaire de l'École des Hautes Études. De plus, les trois premières leçons de l'année 1937-1938 et toute l'année 1938-1939 sont données dans leur texte intégral. Enfin, en guise d'introduction, on trouvera la traduction commentée de la section A du chapitre IV de la Phénoménologie de l'Esprit, parue dans Mesures (14 janvier 1939).
Considéré parfois comme le malin génie ou le deus absconditus de la philosophie française d'après-guerre, tant ses leçons paradoxales et provocatrices auront attiré les brillants esprits d'alors (de Lacan à Queneau, en passant par Bataille, Merleau- Ponty et Michel Leiris), le jeune Kojève (1902-1968) s'inscrit pourtant d'abord dans la philosophie russe et ses débats. Et, parmi ces derniers, il y est souvent question de bouddhisme.
La Russie, en effet, s'est toujours réfléchie comme une frontière ou comme un point de passage et de mélange entre l'orient et l'occident, entre l'Europe et l'Asie.