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Toutes les séries de Bernard Stiegler

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La construction et la constitution de l'Europe visent à créer un nouveau processus d'individuation psychique et collective au sein duquel puissent se co-individuer des processus d'individuation déjà existants : les nations européennes.

Parce qu'ont muté, du fait du développement technologique, les conditions générales de l'individuation à travers l'ensemble du monde industrialisé, il y a aujourd'hui à faire converger les processus d'individuation nationaux, en Europe et partout sur la Terre, vers des processus continentaux et supranationaux : la nation n'est plus un cadre autosuffisant pour assurer de bonnes conditions d'individuation à ses habitants.

Mais d'autre part, l'individuation psychique et collective industrielle issue du capitalisme contemporain est devenue autodestructrice. Car elle est rongée par le contre processus d'une ruineuse désublimation, induite par une baisse tendancielle de l'énergie libidinale que détruit sa captation par les médias de masse : c'est le " temps de cerveau disponible " devenu une marchandise comme les autres - ce dont parle M.

Le Lay sans vergogne, exhibant ainsi le règne d'une grande misère symbolique et d'une démotivation généralisée. Le modèle industriel dominant tend en effet à détruire cette vergogne dont les Grecs anciens, qui la nommaient aidôs, posaient qu'elle est, avec la justice (dikè), et comme principe sublime, la condition de toute constitution politique. L'Europe ne se constituera qu'à la condition de lutter contre ce qui, dans la société industrielle, conduit à la désublimation comme liquidation de toute vergogne.

Cette analyse est développée dans le présent ouvrage sur le plan d'une économie politique et par des considérations de politique industrielle : la protection de la vergogne n'est plus une simple question de morale, ou de " valeurs ", mais d'organisation des échanges symboliques, c'est-à-dire d'abord, de nos jours, d'organisation industrielle de la production et de la consommation. La démotivation qui a été engendrée du côté de la production comme de la consommation par la mise en œuvre, au XXe siècle, de techniques de calcul des performances et de recherche des motivations, sera le thème du second tome de cet ouvrage, Le motif européen, qui esquissera les bases d'une nouvelle théorie du motif à partir du concept d'individuation, et comme élément crucial d'une civilisation industrielle réinventée.

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Cet ouvrage est la poursuite d'une réflexion sur la destruction du narcissisme primordial qui a résulté de la canalisation de la libido des consommateurs vers les objets de la consommation, dont l'auteur a entamé l'analyse dans Aimer, s'aimer, nous aimer. Du 11 septembre au 21 avril, paru en 2003. Notre époque se caractérise comme prise de contrôle du symbolique par la technologie industrielle, où l'esthétique est devenue à la fois l'arme et le théâtre de la guerre économique. Il en résulte une misère où le conditionnement se substitue à l'expérience. Cette misère est une honte, celle qu'éprouve parfois le philosophe comme " un des motifs les plus puissants de la philosophie, ce qui en fait forcément une philosophie politique " (Gilles Deleuze). La " honte d'être un homme " est suscitée d'abord, aujourd'hui, par cette misère symbolique telle que l'engendrent les " sociétés de contrôle ". À cet égard au moins, cet ouvrage en deux tomes est un commentaire du Post-scriptum aux sociétés de contrôle de Deleuze. Pour comprendre les tendances historiques qui ont conduit à la spécificité du temps présent, il tente d'ébaucher les concepts d'organologie générale et de généalogie de l'esthétique.

3 livres
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La technique trans-forme l'horizon de toute possibilité à venir, de toute possibilité d'avenir. Le danger, écrivait Maurice Blanchot en 1969, "n’est pas dans le développement insolite des énergies et la domination de la technique, il est d’abord dans le refus de voir le changement d’époque et de considérer le sens de ce tournant".

Refus d’autant mieux enraciné et sûr de lui qu’à son origine même et jusqu’à maintenant, la philosophie, et derrière elle tout l’Occident, a refoulé la technique comme objet de pensée – en oubliant une figure : celle d’Épiméthée, le frère jumeau de Prométhée.

Qu’un changement radical de point de vue et d’attitude soit requis suscite d’autant plus de créativité qu’il est inéluctable. Ressentiment et dénégation sont des facteurs de pourrissement en même temps que des tendances irréductibles, que Nietzsche et Freud mirent au cœur de leurs méditations voici un siècle. Jamais celles-ci n’auront été si diversement illustrées qu’aujourd’hui : les réactions provoquées par les bouleversements techno-scientifiques, immédiates ou médiates et médiatisées, "épidermiques" ou calculées, sont le véritables péril et doivent être impérativement surmontées.

Le temps présent est emporté dans le tourbillon d’un processus de décision dont les mécanismes et les tendances demeurent obscurs, et qu’il faut s’efforcer, autant que faire se pourra, de rendre intelligibles au prix d’un effort d’anamnèse aussi bien que d’attention méticuleuse à la complexion de ce qui arrive. Un tel “emportement du temps” devrait ouvrir à l’évidence d’un avenir. Or, jamais l’imminence d’une impossibilité à venir n’a semblé si grande : c’est que le temps rencontre un mur – le “mur du temps” –, et la tentative de ce livre est aussi tâtonnante que résolue : le tâtonnement (avec la main qui le permet), figure de l’expérience épiméthéenne face au mur comme devant la Loi, est l’objet même de la réflexion, conduite à travers l’histoire des techniques, l’anthropologie, la mythologie et la philosophie.

3 livres
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L'évolution du système techno-scientifique mondial forme la base du devenir des sociétés humaines et constitue une individuation au sens défini par Simondon. Mais le devenir en quoi consiste cette individuation n'est possible qu'à la condition de se transformer en avenir par son insertion dans le processus d'une individuation psychique et collective. C'est ce que j'ai développé dans La technique et le temps. Après la publication de Aimer, s'aimer, nous aimer. Du 11 septembre au 21 avril, il m'a parfois été dit que le ton de mes ouvrages était devenu " pessimiste ", et que j'avais, en fin de compte, modifié ma compréhension de la question de la technique et de la technologie. Or, j'ai toujours écrit que le devenir du système technique nécessitait, pour devenir l'avenir de la société où il se produit, un double redoublement épokhal, c'est-à-dire une double interruption du cours ordinaire des choses : dans ce processus complexe qu'est l'individuation psycho-sociale, une mutation technique suspendant un état de fait dominant - ce qui est la première épokhè, la première suspension de l'ordre établi -, il faut que la société opère une seconde suspension pour que se constitue une époque à proprement parler, ce qui signifie : pour que s'élabore une pensée nouvelle se traduisant dans de nouveaux modes de vie, et, autrement dit, que s'affirme une volonté nouvelle d'avenir, établissant un nouvel ordre - une civilisation, une civilité réinventées. Dans le présent ouvrage, il s'agit d'examiner ce qui empêche que s'accomplisse ce double redoublement comme invention de nouveaux modes de vie. Cet empêchement induit une décadence des démocraties industrielles. L'hypothèse générale est que le modèle industriel mis en œuvre depuis le début du XXe siècle, et qui repose sur la partition production/consommation, est devenu totalement caduc, et conduit dans une impasse le capitalisme et les démocraties où il se développe. Un signe de cette impasse et de la déchéance qui s'y produit est la crétinisation des consommateurs délibérément organisée par les chaînes de télévision. Une pensée n'a de sens que si elle a la force d'ouvrir à neuf l'indétermination d'un avenir. Mais cet avenir ne peut donner de nouveaux modes de vie que si ces vies constituent de nouveaux modes d'existences : la vie humaine est une existence. Or, la situation présente est caractérisée par le fait que cela ne se produit pas, et qu'à la création nécessaire de ces nouveaux modes d'existence s'est substitué un processus adaptatif de survie d'où disparaissent les possibilités mêmes d'exister, rabattues sur de simples modalités de la subsistance - où l'on vend " du temps de cerveau humain ". C'est ce que j'ai appelé la misère symbolique, que j'analyse ici comme prolétarisation généralisée. L'homme peut sans doute subsister sans exister. Je crois cependant que cette subsistance n'est pas durable : elle devient rapidement psychiquement et socialement insupportable, parce qu'elle conduit inexorablement à la liquidation du narcissisme primordial. Et cette liquidation conduit elle-même à celle de la loi. C'est-à-dire de ce qui constitue la condition d'un démos : la différence du fait et du droit. Le modèle industriel caduc liquide ainsi le politique, et il fait de la démocratie une farce dont ne peuvent surgir que mécréante et discrédit.

Tous les livres de Bernard Stiegler

Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une "baisse de la valeur esprit".

Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes? En 1939, seulement 45% des Français écoutent la radio, et la télévision n'existe pas encore. En ce début de XXe siècle, les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu'ils aillent, du lever au coucher. Un capitalisme s'est imposé, que l'on dit tantôt "culturel", tantôt "cognitif", mais qui est avant tout jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire du siège de l'esprit un simple organe réflexe: un cerveau rabattu au rang d'ensemble de neurones, un cerveau sans conscience.

En 2005, le Medef réunissait son université d'été sous la bannière du " réenchantement du monde". Ce livre propose de le prendre au mot: réenchanter le monde, c'est nécessairement revisiter et réévaluer le rôle de l'esprit dans l'organisation de l'économie.

Qu'est-ce qui lie le théâtre au peuple et à ses ' passions ? La catharsis théâtrale est-elle leur purgation ou au contraire leur réveil ? En quoi et comment le public se constitue-t-il en peuple par le théâtre ?

Bernard Stiegler a proposé à Jean-Christophe Bailly et à Denis Guénoun de s'interroger, d'écrire et de débattre dans le cadre des rencontres de Rennes en novembre 2005, sur ces problématiques qui n'ont jamais été aussi sensibles dans une époque où le théâtre et la création sont remis en question. Une époque qui réduit trop souvent le public à l'audience. Un questionnement qui porte notamment sur l'évolution des rapports entre l'es­pace de la scène et le politique.

Aujourd'hui nous vivons un nouveau stade de la longue histoire de l'évolution technique de l'humanité : le stade du capitalisme hyperindustriel.

Depuis le XXe siècle, l'homme n'a cessé de vivre les bouleversements des conditions de la temporalité, c'est-à-dire aussi bien de son individuation. Ce nouveau stade induit déjà une profonde transformation de nos existences. Loin de disparaître, l'industrialisation se poursuit et se renforce, elle investit de nouveaux champs, invisibles, qui vont des nanostructures jusqu'aux fondements neurologiques de l'insconscient, en passant par les biotechnologies : les champs de l'hypermatériel, où la matière est toujours déjà une forme (comme au niveau quantique), où la forme est toujours déjà une information (c'est-à-dire un état transitoire de matière produit par un matériel) et où l'" immatériel " apparaît pour ce qu'il est : une fable qui enfume les esprits.

Bernard Stiegler formule à nouveaux frais les enjeux des technologies culturelles et cognitives, mais aussi des biotechnologies et des nanotechnologies. Elles ne vont pas sans péril pour l'humanité, pour le " devenir non inhumain " de l'espèce humaine, comme il l'écrit. Demain, l'homme sera-t-il désemparé de lui-même, de sa conscience et de sa libido, ou saura-t-il exister avec les technologies de l'hypermatériel ? S'il se laisse subsumer, s'il laisse son désir être capté par les puissantes machines et réseaux qui cherchent déjà à instaurer un psychopouvoir, l'une des conséquences pourrait bien être l'auto-destruction du capitalisme, déjà bien engagé sur cette pente.

Bernard Stiegler n'est pas un technophobe. Il n'en est que plus autorisé à nous alerter.

Mon devenir-philosophe en acte, si cela eut lieu, et je crois bien sûr que cela eut lieu, fut l'effet d'une anamnèse produite par une situation objective dans le cours accidentel de mon existence.

L'accident consista en cinq années d'incarcération que je passai à la prison Saint-Michel de Toulouse puis au centre de détention de Muret, entre 1978 et 1983 - années évidemment précédées par un passage à l'acte, c'est-à-dire par une transgression. Or, ce furent cinq années de pratique philosophique, de phénoménologie expérimentale, et de passage aux limites de la phénoménologie, après ce " passage à l'acte " qui n'avait, en soi, strictement rien de philosophique.

On doit toujours être prêt à philosopher à mort, comme le fait Socrate, et philosopher dans le mourir qu'est une vie ; mais " une vie ", cela veut dire ici une existence et une facticité, c'est-à-dire une accidentalité. Par exemple, la condamnation à mort de Socrate est un accident qu'il faut : dont Socrate va faire en sorte qu'il le faille, dont il va faire un défaut qu'il aura fallu. La vocation philosophique, s'il y en a, se donne comme chez Proust dans le futur antérieur d'un après-coup, comme endurance de l'après-coup.

L'après-coup traverse et structure ce que ces cinq années de prison furent pour moi - mais aussi les vingt qui les suivirent, et qui m'ont conduit aujourd'hui devant vous comme devant la loi.

Avec la fin du « siècle de l'automobile » et de « l'ère » du pétrole, ce sont aussi la télévision, les industries de programme et les industries culturelles en général qui sont entraînées dans une crise profonde, subissant la désaffection d'une partie croissante de la population.

L'ensemble du système consumériste s'avère aujourd'hui caduc. Dès son origine, Ars Industrialis a soutenu que le consumérisme constitue un processus autodestructeur, soumettant les technologies d'information et de communication à l'hégémonie d'un marketing irresponsable et empêchant la formation d'un nouvel âge industriel. Car au cours de la dernière décennie, un autre modèle comportemental est apparu qui dépasse l'opposition de la production et de la consommation, dont le logiciel libre et les licences creative commons sont les matrices conceptuelles et historiques.

Ce nouveau modèle constitue la base d'une économie de la contribution. Il permet d'espérer qu'après la domination de la bêtise systémique à laquelle aura conduit le consumérisme, les technologies numériques seront mises au service d'une nouvelle intelligence collective et d'un nouveau commerce social — pour autant qu'émergent une volonté politique et une intelligence économique nouvelles, et que s'engage la lutte pour en finir avec la mécroissance.

Faisant allusion à l'ouvrage de Ségolène Royal, "Désirs d'avenir", le philosophe B. Stiegler analyse la crise politique actuelle de la France et y trouve, entre autres causes, une crise du désir : perdu dans la société de consommation, le citoyen n'a plus de désir. A quelles conditions une nouvelle puissance publique, consciente des enjeux de civilisation, peut-elle restaurer ce désir ?

Le biopouvoir que Michel Foucault s'est si puissamment attaché à décrire n'est plus ce qui trame notre époque : l'enjeu est désormais le psychopouvoir, où il s'agit moins d'" utiliser la population" pour la production que de la constituer en marchés pour la consommation.

Foucault décrit la genèse de l'État s'acheminant vers la révolution industrielle avec la conquête du pouvoir par la bourgeoisie et les conditions de formation du capitalisme typique du me siècle, tel que l'aura analysé Marx, où la première préoccupation est la production. Or, la seconde moitié du XXe siècle rencontre de tout autres questions : il s'agit d'organiser la révolution des modes d'existence humains, voire leur liquidation, comme modes de consommation éliminant les savoir-vivre dans ce qui devient une économie industrielle de services dont les industries de programmes sont la base.

La science de cette nouvelle mobilisation totale est moins la cybernétique, comme le croyait Heidegger, que le marketing. Le psychopouvoir apparaît de nos jours pour ce qu'il est : ce qui fait des enfants les prescripteurs de leurs parents, et de ces parents, de grands enfants - le marketing détruisant ainsi tout système de soin et, en particulier, les circuits intergénérationnels. Il en résulte une destruction systématique de l'appareil psychique juvénile.

Les psychotechnologies monopolisées par le psychopouvoir sont des cas de ce que Platon, critiquant l'usage de l'écriture par les sophistes, appelait un pharmakon : un poison qui peut aussi être un remède. Au début du XXIe siècle, la reconstitution d'un système de soin exige de renverser la logique du psycho-pouvoir pour mettre en œuvre une politique de l'esprit. Cela requiert l'élaboration d'une pharmacologie qui analyse les caractéristiques des psychotechnologies contemporaines et d'une thérapeutique qui les mette au service d'un nouveau système de soin.

En France, les enfants passent plus de trois heures et demi par jour devant leurs écrans. Autrement dit, plus de 1200 heures par an à regarder la télévision, à surfer sur Internet, à jouer sur leur console ou à envoyer des SMS. Et seulement 900 heures sur les bancs de l'école. Devant cette nouvelle donne, les parents s'inquiètent : maîtrisant mal, eux-mêmes, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, leurs craintes sont parfois exagérées, mais loin d'être complètement infondées. Faut-il interdire les écrans ? Ou au moins limiter leur accès ? La violence à la télévision ou dans les jeux vidéo influe-t-elle sur les comportements ? Nos enfants deviennent-ils dépendants ? Les écrans constituent-ils un frein à leur développement intellectuel et émotionnel ? Influencent-ils leur réussite scolaire ? Pour répondre à ces questions, Bernard Stiegler, philosophe, considère que l'usage des écrans par la jeunesse pose désormais " un véritable problème de santé publique ". Face à lui, Serge Tisseron, psychiatre, psychanalyste, travaille depuis des années sur les effets des images violentes sur les enfants. Deux approches, deux points de vue, pour vous aider à savoir que penser de ces écrans, nouveaux " amis " de vos enfants.

L’automatisation, liée à l’économie des data, va déferler sur tous les secteurs de l’économie mondiale. Dans vingt ans, pas un n’aura été épargné. Les hommes politiques sont tétanisés par cette transformation imminente, qui va marquer le déclin de l’emploi – et donc du salariat. Faut-il s’en alarmer ? N’est-ce pas aussi une vraie bonne nouvelle ? Et si oui, à quelles conditions ?

Dans un dialogue très politique et prospectif avec Ariel Kyrou, Bernard Stiegler s’emploie à penser le phénomène qui, nous entraînant dans un déséquilibre toujours plus grand, nous place au pied du mur. La question de la production de valeur et de sa redistribution hors salaire se pose à neuf : c’est toute notre économie qui est à reconstruire – et c’est l’occasion d’opérer une transition de la société consumériste (la nôtre, celle de la gabegie, de l’exploitation et du chômage) vers une société contributive fondée sur un revenu contributif dont le régime des intermittents du spectacle fournit la matrice.

Cela suppose de repenser le travail de fond en comble pour le réinventer – comme production de différences redonnant son vrai sens à la richesse. Dans l’Anthropocène que domine l’entropie, et qui annonce la fin de la planète habitable, le travail réinventé doit annoncer et inaugurer l’ère du Néguanthropocène – où la néguentropie devient le critère de la valeur au service d’une toute autre économie.

Le 19 juillet 2014, le journal Le Soir révélait à Bruxelles que selon des estimations américaines, britanniques et belges, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie, la Pologne et les États-Unis pourraient perdre entre 43 et 50 % de leurs emplois dans les dix à quinze prochaines années. Trois mois plus tard, le Journal du dimanche soutenait que trois millions d’emplois seraient condamnés à disparaître en France au cours des dix prochaines années.

L’automatisation intégrée est le principal résultat de ce que l’on appelle « l’économie des data ». Organisant des boucles de rétroactions à la vitesse de la lumière (à travers les réseaux sociaux, objets communicants, puces RFID, capteurs, actionneurs, calcul intensif sur données massives appelées big data, smart cities et robots en tout genre) entre consommation, marketing, production, logistique et distribution, la réticulation généralisée conduit à une régression drastique de l’emploi dans tous les secteurs – de l’avocat au chauffeur routier, du médecin au manutentionnaire – et dans tous les pays.

Pourquoi le rapport remis en juin 2014 au président de la République française par Jean Pisani-Ferry occulte-t-il ces prévisions ? Pourquoi le gouvernement n’ouvre-t-il pas un débat sur l’avenir de la France et de l’Europe dans ce nouveau contexte ?

L’automatisation intégrale et généralisée fut anticipée de longue date – notamment par Karl Marx en 1857, par John Maynard Keynes en 1930, par Norbert Wiener et Georges Friedmann en 1950, et par Georges Elgozy en 1967. Tous ces penseurs y voyaient la nécessité d’un changement économique, politique et culturel radical.

Le temps de ce changement est venu, et le présent ouvrage est consacré à en analyser les fondements, à en décrire les enjeux et à préconiser des mesures à la hauteur d’une situation exceptionnelle à tous égards – où il se pourrait que commence véritablement le temps du travail.

L’impression que la déraison domine désormais les hommes accable chacun d’entre nous. Que la rationalisation qui caractérise les sociétés industrielles conduise à la régression de la raison (comme bêtise ou comme folie), ce n’est pas une question nouvelle : Theodor Adorno et Max Horkheimer nous en avertissaient déjà en 1944 – au moment où Karl Polanyi publiait La Grande Transformation.

Cette question a cependant été abandonnée, tandis qu’au tournant des années 1980, la rationalisation de toute activité, rapportée au seul critère de la « performance », était systématiquement et aveuglément orchestrée par la « révolution conservatrice » – imposant le règne de la bêtise et de l’incurie.

Tout en mettant en évidence les limites de la philosophie qui inspirait l’École de Francfort, le post-structuralisme laisse aujourd’hui ses héritiers désarmés devant ce qui s’impose comme une guerre économique planétaire et extrêmement ravageuse.

Naomi Klein a soutenu que la théorie et la pratique ultralibérales inspirées de Milton Friedman reposaient sur une « stratégie du choc ». L’« état de choc » permanent règne cependant depuis le début de la révolution industrielle – et plus encore depuis le temps où s’applique ce que Joseph Schumpeter décrivit comme une « destruction créatrice », caractéristique du modèle consumériste.

À partir des années 1980, sous l’impulsion de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, l’état de choc technologique a été suscité par un marketing planétaire ne rencontrant plus aucune limite, imposant la prolétarisation généralisée, et détruisant l’économie libidinale : ainsi s’est installé le capitalisme pulsionnel où la destruction créatrice est devenue une destruction du monde.

L’état de choc est ce que le post-structuralisme n’aura pas pensé, principalement en raison de deux malentendus : 1. quant au sens de la prolétarisation (que Marx pense avant tout comme une perte de savoir induite par un choc machinique), 2. quant à la nature de l’économie libidinale (au sein de laquelle Freud, à partir de 1920, distingue la libido de la pulsion).

Pourquoi notre monde est-il en train de devenir fou ? Bernard Stiegler signe un livre fondamental sur les ressorts d’une société qui a vendu le souci d’humanisation au diable d’une technologie aveugle. Avec la connexion planétaire des ordinateurs, des smartphones et des foules, les organisations sociales et les individus qui tentent de s’approprier l’évolution foudroyante de la technologie arrivent toujours trop tard – à tel point qu’ils sont à présent au bord de l’effondrement. C’est ce que l’on appelle la disruption. Cette immense puissance installe un immense sentiment d’impuissance qui rend fou.

(Source : Actes Sud)

La mémoire permet d'acquérir des informations, de les conserver et de les récupérer au moment opportun. L'oubli semble l'ennemi de la mémoire parce qu'il est renforcé par le passage du temps et aggravé par différentes maladies. Pourtant, « mémoire et oubli » sont loin de représenter deux fonctions antagonistes. Ils partagent au contraire les mêmes objectifs : gérer de façon optimale la montagne de souvenirs qu'engendre la vie quotidienne. Les contributions de la philosophie et de la neuropsychologie ont formalisé différents processus dont les neurobiologistes s'appliquent à décrire la physiologie intime. Pour leurs parts, les historiens et les sociologues explorent la mémoire au niveau de groupes sociaux en s'intéressant à la construction du grand récit qui unit une communauté. Enfin, l'intelligence artificielle s'intéresse aux larges bases de données et à la façon dont elles sont administrées.Résolument transdisciplinaire, ce livre, première production de l' « Observatoire B2V de la mémoire », a pour enjeu de fournir des perspectives croisées sur ce duo « Mémoire et oubli ». C'est la seule façon de comprendre la complexité et l'importance de la mémoire au plan individuel et collectif, ainsi que ses changements dans une société disposant de moyens de communication amplifiés.

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