Tous les livres de David Mangin
L'objectif est d'essayer de comprendre le phénomène mégapolitain.
Selon les géographes, une mégapole est une agglomération de plus de 10 millions d'habitants, à ne pas confondre avec la mégalopole.
Cette dernière est un espace urbanisé polynucléaire formé de plusieurs agglomérations dont l'extension fini par les faire se rejoindre. L'ouvrage se veut didactique sur les processus de fabrication actuelle de la mégapole parisienne : "comprendre pour agir".
Mais il veut aussi défricher de nouvelles questions souvent mises de côté. Par exemple, se soucier des transports, notamment de cette nouvelle ligne de métro, le fameux "grand huit", sans se préoccuper des modes de développement et des immobilités résidentielles, c'est raisonner sans visibilité, ni choix politiques. Mais encore faut-il raisonner dans le bon sens.
C'est aussi l'enjeu de cet ouvrage : proposer des scénarios, des options, des process pour avoir une chance que les projets émergent, car, plus que jamais "It's the economy, stupid " ! Paris, ville monde, capitale du XIXe siècle, grâce à la force de ses industries, de ses réseaux, de ses transformations haussmanniennes.
Mais Paris a débordé ses fortifications militaires successives. Paris a annexé les communes limitrophes. Paris s'est nourri des campagnes proches.
Mais la ville ne retrouve-t-elle pas des enceintes avec les grandes rocades que sont l'A86 et l'A104 - des barrières physiques, politiques et psychologiques. Cette prise de conscience d'un grand territoire est au coeur du devenir de Paris et des questions ici abordée.
Désormais omniprésent, l'étalement urbain composé à la recomposition des villes remodèle la géographie fabriquant des territoires hybrides, ni urbains, ni ruraux. A partir de l'analyse du cas français, mais considérant aussi l'Amérique, l'Asie et l'Afrique, l'ouvrage étudie les effets conjoints des infrastructures routières, des lotissements pavillonnaires et des centres commerciaux.
Attentif aux conséquences morphologiques, économiques et sociales, l'auteur révèle les convergences planétaires autour d'un urbanisme de secteurs et d'une ville franchisée. Ce qualificatif doit s'entendre dans le sens commercial des villes saisies par les logiques du marketing mais aussi dans l'acceptation domaniale du terme, à savoir la privatisation progressive d'espaces toujours plus vastes. David Mangin dénonce ces environnements sécurisés, de moins en moins publics et gratuits, qui prolifèrent insidieusement en centre-ville autant qu'en périphérie. Il s'emploie ici, comme dans ses projets, à défendre le principe de la "ville passante" fondé sur l'idée d'une moindre dépendance automobile, d'une forte hétérogénéité des architectures et d'une véritable diversité d'usages.