Tous les livres de Déborah Lévy-Bertherat
Hélène est la petite nièce de Daniel Roche, l'auteur, sous le pseudonyme de H. R. Sanders, d'une fameuse série de romans d'aventures à succès, La Marque noire. Quand elle s'installe à Paris pour y étudier l archéologie, l'écrivain lui prête sa chambre de bonne.
Elle est alors amenée à fréquenter ce personnage un peu loufoque qu'elle n'apprécie guère et dont elle n'a jamais lu les livres. Son ami Guillaume en est, lui, un lecteur fanatique et tente de l'initier à sa passion.
En se prenant au jeu des histoires de La Marque noire, celle-ci va bientôt être happée par une aventure d'un tout autre genre : elle va mettre au jour des pans enfouis de l'enfance et de la jeunesse de Daniel et, dans le sillage, exhumer un secret lourd qui remonte aux heures sombres de l'Occupation.
Les lecteurs de H. R. Sanders attendent quant à eux le vingt-quatrième volume de la série, dont les rumeurs prétendent qu'il sera le dernier.
En explorant avec finesse les blessures profondes d'une mémoire tentée par le vertige de l'imaginaire, Déborah Lévy-Bertherat rend ici hommage aux sortilèges ambigus de la fiction.
Un roman d'une grande efficacité narrative, qui mêle avec brio, sur fond d'évocations de souvenirs d'enfance et de guerre, le motif romanesque des retrouvailles amoureuses et celui de l'usurpation (involontaire) d'identité. Madeleine retrouve soixante ans après son premier fiancé qu'elle croyait mort à la guerre d'Indochine, mais il s'avère que le vieux René qu'elle serre dans ses bras est un autre... Un traitement très fin et subtil du malentendu tragique entre des êtres qui étaient voués à s'aimer et que la vie a destiné à se perdre.
Deux femmes partagent une chambre d'hôpital. L'une est kabyle et musulmane, l'autre française et juive. Leur seul point commun est le cancer du sein dont elles doivent toutes les deux être opérées le lendemain. Au cours de la nuit, à travers les paroles et les silences, le passage des soignants et des proches, elles vont se découvrir, se rencontrer. Leurs histoires se tissent, leurs fantômes se croisent, comme celui de Marie Curie, qui hante l'hôpital.
Au petit matin, quand elles se séparent, chacune garde en elle, comme une greffe, quelque chose de l'autre. Est-on assez nu dans la maladie, assez dépouillé de tous ses masques, pour atteindre, au fond de soi-même et de l'autre, un noyau commun d'humanité ?
Dans un style acéré et limpide, Déborah Lévy-Bertherat nous livre ici un récit poignant, qui frappe par sa pudeur et sa sincérité.
À Hambourg, en 1903, Irma Levy vient au monde à l’Altenhaus, un asile de vieillards qui est aussi la porte d’entrée du cimetière juif. Dernière-née du couple qui tient l’hospice, elle y grandit entre une mère vouée au soin des anciens, un père chargé des funérailles et des pensionnaires plus ou moins excentriques. Adolescente à l’humour insolent et à l’esprit frondeur, elle se démarque de ses sœurs en refusant de suivre la voie que la tradition assigne aux filles. La tourmente de l’Histoire bouscule la famille, qui se disperse par le monde. Irma, restée en Allemagne, suivra sa mère au camp de Theresienstadt. Elle y travaillera comme infirmière et en reviendra miraculeusement vivante. Cette épreuve l’aura-t-elle enfin assagie ?
Dans ce texte vibrant où le romanesque se mêle au conte, Déborah Lévy-Bertherat redonne chair aux disparus, et pose avec pudeur la question de l’héritage familial et historique.
« Elle a décidé de reconstituer cette histoire d’une façon très personnelle, presque intime, tout en reconnaissant qu’on ne peut jamais connaître la vie de ses ancêtres. Ce qui revient comme un leitmotiv dans tout le roman, c’est que nous sommes vivant, nous sommes sur la terre des vivants et que cela nous donne un devoir de vivre. » Agnès Mannooretonil, RCF : "Effervescence"