Commentaires sur ses livres

J'ai découvert le premier roman de Fanta Dramé grâce à la sélection 2024 du Prix Harper Collins Poche pour lequel je fais partie du jury.

C'est après le décès de sa grand-mère que Fanta va aller pour la première fois dans le village mauritanien de son père. Lorsqu'elle va rentrer à Paris de nombreuses questions lui viennent sur ses origines et rien de mieux que de raconter le parcours d'émigré de ses parents et principalement son père.

Elle va raconter avec une grande tendresse l'histoire de cet homme qui décide de quitter ce qu'il a toujours connu pour pouvoir travailler en France et ainsi faire vivre les siens. Le choc des cultures, la barrière de la langue nous sont comptés avec pudeur et réalité souvent violente. Les liens historiques entre la France et l'Afrique sont au cœur de ce roman.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture vers laquelle je ne serai pas aller naturellement, il faut le reconnaître. Le style est très agréable à lire. Par le prisme de son père Fanta raconte son histoire qui est celle de millions de français issus de l'immigration. C'est la perte d'un être cher qui sera le déclencheur, Fanta va redécouvrir ses origines au-delà de ce qu'on a pu lui raconter depuis petite. Elle sera aussi surprise que nous par les confidences que son patriarche n'avait alors encore jamais faites.

Un livre qui fait du bien et qui ouvre les esprits. L’autrice y raconte le témoignage de son père qui a quitté clandestinement sa terre natale africaine dans l’espoir d’un meilleur avenir en France. C’est court, bien écrit et émouvant. Un récit parmi tant d’autres, comme le dit elle-même l’autrice. C’est raconté avec simplicité et ça vous laisse une bonne impression bien que le roman manque parfois de précision.

Coup de coeur ! Un hommage familial, une redécouverte de soi et un retour aux sources. C'est une rencontre avec l'héritage de son père que nous offre l'autrice, et par conséquent, le sien, aussi. J'ai adoré la plume, qui mêle douceur et émotion, humour et analyse sociologique personnelle. Bien sûr, j'en ai appris énormément sur la culture mauritanienne, mais aussi sur l'ésotérisme musulman, dont je n'avais qu'une vague idée. Cette quête identitaire est un texte intime magnifique qui nous emporte sur les traces de nombreuses personnes et qui nous permet de remettre en contexte leur arrivée en tant qu'émigrants. Et c'est surtout un vibrant hommage à son père, à son parcours, et à ce qu'il a vécu pour offrir à ses enfants un avenir dans l'ère moderne.
Ma chronique complète est dispo ici : https://sorbetkiwi.fr/index.php/ajar-paris-de-fanta-drame/

Ajar Paris est un bel hommage à la famille de l'autrice. C'est un récit tendre où le père a une place importante. Pourtant je n'ai pas été touché au delà de cette tendresse.

On suit un récit en deux parties. L'enterrement de la grand mère déclenche la volonté de Fanta Dramé de raconter l'histoire de sa famille et la venue de son père en France. Et pour moi, ça s'est arrêté là.

J'ai trouvé l'histoire bien raconté, sans pathos. C'est peut-être là que le bat blesse. Pour moi c'est le récit d'une histoire parmi tant d'autre qui aurait pu arriver à n'importe qui. Je n'ai pas eu assez d'éléments pour m'attacher à cette famille. le fait que le récit soit entre la biographie et l'autobiographie ne m'a pas emporté.

Pourtant je le redis, c'est un bel hommage à son père et une belle déclaration d'amour. Mais peut-être qu'elle ne concerne que le cercle familial.

Fanta Dramé convoque une histoire familiale de déracinement dans ce premier roman Ajar-Paris dont les accents intimes sont omniprésents. Elle choisit de raconter l’histoire d’une jeune femme, française, qui à la faveur du décès de sa grand-mère remonte le fil du trajet migratoire de son père.

Arrivé en 1975 de sa Maurétanie natale, et notamment de la petite bourgade d’Ajar, cet homme cultivé et profondément croyant que rien ne prédestinait à quitter son foyer va conquérir lentement, âprement, avec une témérité sans faille, le droit d’être français tout en gardant la culture de ses ancêtres.
Brins d’histoire

Le décès de sa grand-mère, figure tutélaire de sa famille, va contraindre la narratrice à aller découvrir la ville de ces ancêtres pour honorer la promesse qu’elle lui avait faite. Selon les finances de la famille, elle avait bénéficié de vacances au pays, mais c’était à Dakar, là où une partie de sa famille s’était implantée et où son père avait investi dans une belle villa. Mais, pour le fils aîné de cette femme, il n’était pas question de ne pas l’enterrer dans la terre ancestrale.

Alors, la narratrice, portant le même prénom que l’écrivaine, parfaitement parisienne, va être confrontée, brutalement, au mode de vie et à la culture de ses ancêtres naturels. Et, cela donne des passages savoureux où le choc des cultures est décrit avec humour !

De cette confrontation, Fanta, professeure, décide d’écrire l’histoire de cet homme, son père, avant qu’il ne soit trop tard, lui qui par pudeur, n’a jamais rien raconté,pourtant conteur merveilleux des histoires des autres;

De ce fil chronologique, Fanta Dramé tire un roman certes sensible et touchant, mais aussi édifiant de la dureté vécue, de l’opiniâtreté qu’il a fallu, de la réalité, enfin, contée, sans détour, dans sa crue réalité. Et, comme le souligne Faïza Guène dans la préface, il a urgence à raconter la force et la dignité de ces hommes et ces femmes qui ont choisi, souvent, de s’effacer derrière la réussite de leurs enfants pour qu’enfin connaissance, reconnaissance et respect fondent le regard porté sur eux.

Présentation complète ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/08/24/fanta-drame-ajar-paris/

Après avoir dévoré ce roman d'une seule traite, je n'ai qu'une envie, remercier l'auteure de nous partager le parcours de son père, celui d'un homme ayant quitté son pays dans l'espoir de trouver une vie meilleure en France. Au-delà du fait que ce roman a une dimension profondément humaniste et qu'il est porté par une plume particulièrement juste, il a su me toucher et me faire réfléchir sur une réalité que je connais que trop peu.