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Tous les livres de François Dubet

François Dubet et son équipe de chercheurs se sont posé la question centrale qui traverse à la fois notre vie quotidienne et nos débats publics :

quelles inégalités nos concitoyens perçoivent-ils comme des injustices dans le monde du travail ? A chaque page, à chaque ligne, les témoignages affluent, se recoupent, nous touchent et nous dérangent. Pourquoi se sent-on méprisé ? Pourquoi se juge-t-on en situation précaire ? Pourquoi s'estime-t-on exploité tandis que d'autres jouissent de privilèges ? Pourquoi, enfin, se considère-t-on aliéné, empêché de se réaliser dans la vie professionnelle ? Cet inventaire de la souffrance au travail est complexe. Protester contre l'injustice, c'est dévoiler ce que justice veut dire, ou devrait vouloir dire. François Dubet et ses collègues analysent l'envers des plaintes qu'ils ont minutieusement recueillies : foi en l'égalité, reconnaissance du mérite, aspiration à l'autonomie. Par-delà le " livre noir " du travail, ils dessinent le contour des valeurs que nous partageons. Et ils rapportent le sentiment d'injustice aux réalités de la vie sociale. Ensuite, ils nous laissent juges, ils se gardent de nous dicter la politique à suivre. Un livre de référence, dont nul ne sortira intact.

Qu'est-ce qu'une école juste ? C'est une école qui distingue le mérite de chacun indépendamment de sa naissance ou de son origine sociale. Telle est la réponse la plus courante et peut-être la plus forte. Reste qu'en pratique, la compétition du mérite n'empêche pas les inégalités sociales d'hypothéquer les destins individuels et ne préserve nullement les perdants d'une humiliation d'autant plus cruelle qu'on les a persuadés de leur médiocrité. Or, en démocratie, la justice se mesure d'abord au sort réservé aux plus faibles. Cet essai se place résolument du point de vue des vaincus du système. " L'école des chances " exige un redéploiement de notre conception de l'égalité. Comment mieux traiter ceux qui ont moins ? Comment fonder une culture commune ? Comment conjurer le verrouillage des destins sociaux par le diplôme ? Comment respecter la personne quand on sanctionne l'élève ? Autant d'interrogations qui appellent un peu de courage et d'audace : l'avenir de l'école ne se tient pas dans son passé.

« Longtemps, le travail consistant à éduquer, à former, à soigner, s’est inscrit dans un programme institutionnel : le professionnel, armé d’une vocation, appuyé sur des valeurs légitimes et universelles, mettait en oeuvre une discipline dont il pensait qu’elle socialisait et libérait les individus. Les contradictions de la modernité épuisent aujourd’hui ce modèle. Cette mutation procède de la modernité elle-même, elle n’est pas la fin de la vie sociale. Plutôt que de se laisser emporter par un sentiment de décadence, dangereux parce qu’il n’imagine pas d’autre avenir qu’un passé idéalisé, il nous faut essayer d’inventer des figures institutionnelles plus démocratiques, plus diversifiées et plus humaines. » François Dubet. Cette réflexion s’appuie sur de solides enquêtes auprès des enseignants, des infirmières, des formateurs – bref, de ceux qui « agissent sur autrui ». Ce livre décapant nous invite à faire bon usage de la crise.

Deux sociologues nous expliquent qu’il faut en finir, de gré ou de force, avec ce qui fut longtemps la philosophie sociale de leur corporation : l’idée de société fondant la cohérence et l’unité des états-nations industriels et modernes. Ce système de pensée affirmait aussi l’unité de l’acteur et du système, de la subjectivité et de l’objectivité. Nous sommes aujourd’hui dans un monde éclaté que ni le travail, ni la culture ne mettent en harmonie avec lui-même ou n’inscrivent dans un discours cohérent. La société aujourd’hui n’est pas un univers qui nous est donné, c’est un univers qu’il nous faut penser et construire.

L'école, en France, n'a pas seulement changé de forme. Elle a changé de nature. Les valeurs républicaines, les contrats pédagogiques, les règles et les objectifs clairement identifiés sont en crise. De nouveaux publics scolaires brouillent les cartes, l'utilité des diplômes est incertaine, la culture juvénile puise au-dehors autant qu'au-dedans, l'universalité des principes cache mal la concurrence entre filières et entre établissements.

François Dubet, Danilo Martuccelli et leur équipe d'enquêteurs ne se sont pas limités à ce constat qui aurait pu alimenter un essai en chambre, un de plus. Sur plusieurs années, ils ont observé et questionné les écoliers, les collégiens, les lycéens afin de décrire et comprendre quelle est leur expérience de l'école, quelles relations ils nouent avec les adultes, professeurs ou parents. Cette école n'est pas seulement " inégalitaire " : elle produit des itinéraires différents et des individus différents. Elle n'est plus une institution qui fabrique des sujets conformes mais un espace où naissent des projets multiples. La nostalgie de l'âge d'or républicain n'est plus de mise. Ce livre, qui revisite l'école de l'intérieur, nous oblige à penser son actualité, donc sa transformation.

" Longtemps, j'ai cru vivre dans une société", dit François Dubet, mais la représentation traditionnelle de la société s'épuise sous les coups de la mondialisation et de la modernité elle-même. Ainsi, la société n'est plus conçue comme le progrès de l'intégration d'une structure sociale, d'une culture nationale homogène et d'une souveraineté politique toute puissante. Désormais, les individus, de plus en plus mobilisés, sont chargés de faire ce que la société ne fait plus pour eux. Les sociétés ne disparaissent pas pour autant. Elles imposent des formes de domination. Elles continuent à déterminer les épreuves que les individus affrontent. Elles sont le cadre fondamental de la critique sociale et des mouvements sociaux. C'est ce " travail des sociétés" qu'il nous faut comprendre afin de construire les représentations et les forces politiques qui nous permettent de vivre ensemble. A travers une démonstration précise, claire et très pédagogique, cet essai magistral de François Dubet poursuit, après Le Déclin de l'institution, son travail sur la sociologie des sociétés. Une réflexion qui bouscule fortement les théories actuelles, en décrit les limites et les dépasse en proposant un nouveau modèle, un outil pour repenser l'avenir.

La galère, c'est d'abord l'expérience de ces jeunes dominés par l'incertitude, le flottement des projets, les longues périodes d'oisiveté entrecoupées de petits boulots, la délinquance présente et peu spectaculaire, le risque de destruction du sujet lui-même. Cependant la galère n'est pas uniquement le produit de la crise économique et du chômage; elle apparaît au crépuscule de la société industrielle, lorsque tout un monde se défait morceau par morceau dans ses formes d'intégration, ses rapports sociaux et ses modes d'action collective.

De Seraing, ville industrielle wallonne dominée par la culture ouvrière, aux Minguettes à Venissieux avec ses jeunes immigrés, en passant par Orly, Sartrouville, Champigny et Clichy, François Dubet restitue l'expérience de la galère, la manière dont elle se construit chez les jeunes et dont elle est perçue par les adultes. Hors des catégories de la sociologie classique de la délinquance, la galère est une action de classe dangereuse faite de désintégration, d'exclusion et de rage. Les régulations traditionnelles se sont épuisées, les mécanismes d'intégration scolaire et professionnelle se sont durcis et surtout, la conscience de classe ouvrière ne parvient plus à donner sens à l'ensemble d'une expérience de domination.

Mais la galère n'est pas une pure destruction. D'elle surgissent parfois de nouvelles formes de protestation et de mobilisation. C'est là que naît le mouvement des jeunes immigrés et que sont esquissés les traits d'un nouveau visage d'une action contestataire au sein même de la mise hors jeu de cette jeunesse.

En une vingtaine d'années, la " question sociale " s'est effacée au profit des " problèmes sociaux ". Un siècle et demi d'antagonismes dont l'entreprise était le champ clos est désormais révolu.

Hier, la " lutte des classes ", les conflits qui à la fois divisaient et unifiaient le " monde du travail " formaient l'épine dorsale de la vie collective. Aujourd'hui, " ceux du dedans " et " ceux du dehors ", les inclus et les exclus se juxtaposent sans se rencontrer ni se combattre.

Les marginaux des banlieues, les minorités, les jeunes qui " galèrent " ne sont pas exploités. Ils sont ignorés et méprisés. Ils n'accèdent plus à la représentation politique. Ils sont relégués à la périphérie de nos villes.

Périodiquement, " ceux du dehors " se rappellent à " ceux du dedans ". La violence, les émeutes trahissent la brutalité de l'exclusion subie et l'ampleur des frustrations éprouvées, notamment par les jeunes privés d'avenir.

Au-delà de la crise, dans quel type de société entrons-nous ? Quels en sont les acteurs et les enjeux ?

Ce livre est l'aboutissement d'une dizaine d'années d'enquêtes sur le terrain, menées dans les banlieues, les cités ouvrières, les écoles. Il veut décrire et comprendre. Il veut dévoiler l'autre visage d'une France qui n'est plus industrielle ni républicaine.

Il y a deux manières de concevoir la justice sociale. La première, l'égalité des places, vise à réduire les inégalités entre les différentes positions sociales. La seconde, l'égalité des chances, cherche à permettre aux individus d'atteindre les meilleures positions au terme d'une compétition équitable. Aujourd'hui, en France comme ailleurs, cette dernière conception tend à devenir hégémonique. Mais, si elle répond au désir d'autonomie des individus, l'égalité des chances s'accommode de l'existence et même du développement des inégalités. Contre l'air du temps, François Dubet plaide en faveur du modèle des places : celui-ci combat résolument les inégalités et accroît la cohésion de la société. En montrant comment on peut promouvoir la justice sociale sans tout sacrifier à la compétition méritocratique, ce brillant essai œuvre à la reconstruction intellectuelle de la gauche.

François Dubet est professeur de sociologie à l'université de Bordeaux II et directeur d'études à l'EHESS. Il a récemment publié au Seuil L'École des chances (2004), Injustices (2006) et Le Travail des sociétés (2009).

Depuis les années 1980, les inégalités se creusent partout en Amérique du Nord et en Europe. Au même moment, on observe un reflux des États-providence. Même si chacun le déplore, nous désirons de moins en moins l’égalité concrète. Mais ce ne sont pas seulement les crises et les inégalités qui affectent les liens de solidarité, c’est aussi la faiblesse de ces liens qui explique que les inégalités se creusent. Pour beaucoup, il serait temps de se débarrasser du politiquement correct qui empêcherait d’appeler les choses par leur nom : les « races », les « racailles », les « assistés », etc. En dépit de leurs principes affichés, les sociétés « choisissent » l’inégalité.

Ce livre montre que l’aggravation des inégalités procède d’une crise des solidarités entendues comme l’attachement à des liens sociaux qui nous font désirer l’égalité de tous, y compris de ceux que nous ne connaissons pas. Il est urgent d’inverser l’ordre du triptyque républicain : « Fraternité, Égalité, Liberté ».

Selon une pensée commune, l'école contribue à créer des sociétés meilleures. Bien des sociétés pourtant ouvrent à la fois des écoles et des prisons. La croyance en une capacité quasi-miraculeuse de cette institution à transformer à elle seule la société, pas plus que le déterminisme de la simple reproduction sociale, ne résiste donc aux faits. En revanche, la manière dont les sociétés utilisent les qualifications scolaires et l'emprise des diplômes sur les positions sociales déterminent le rôle et la place de l'école dans la société. Les sociologues François Dubet, Marie Duru-Bellat et Antoine Vérétout ont cherché à comprendre comment, en comparant les sociétés et les systèmes éducatifs d'une trentaine de pays.

La massification des systèmes scolaires depuis les années 1960 a été portée par trois promesses. L’école démocratique de masse devait être plus juste et moins inégalitaire que la vieille école républicaine. Cette école devait aussi développer les compétences, favoriser la croissance et être utile à tous les élèves. Enfin, elle devait favoriser la confiance et l’adhésion aux valeurs de la démocratie. Ce livre se propose de tirer les leçons du long processus de massification, et le bilan est pour le moins nuancé.

L’école démocratique de masse a sans doute réduit les inégalités scolaires, mais elle a surtout transformé le mode de production de ces inégalités en accentuant la compétition dégageant les vainqueurs et les vaincus de la massification. La multiplication des diplômes a également creusé les écarts, depuis les plus rentables jusqu’à ceux qui n’apportent plus grand chose. Enfin, avec la massification, les plus diplômés adhèrent aux valeurs démocratiques et libérales, pendant que ceux qui le sont moins perdent confiance, s’abstiennent ou choisissent les forces populistes et autoritaires.

En définitive, la massification scolaire a été très favorable aux vainqueurs, beaucoup moins aux vaincus. Or les inégalités scolaires ne sont pas seulement une injustice ; leurs effets menacent la cohésion sociale et la démocratie elles-mêmes. L’égalité des chances ne peut pas être notre seul idéal de justice.

Qu’est-ce qui change, qu’est-ce qui semble immuable ? Cette question se pose particulièrement à propos de la jeunesse qui semble tour à tour radicalement différente ou bien toujours la même au delà des modes. Il est d’autant plus malaisé de répondre à cette question que les images, les angoisses et les espoirs, projetés sur la jeunesse effacent souvent la « réalité » des expériences juvéniles, et que celles-ci ne sont pas homogènes en fonctions des conditions sociales, des sexes et des parcours des individus.

En comparant diverses figures des expériences juvéniles au fil des cinquante dernières années, ce livre n’essaie pas seulement de nous dire ce qui a changé chez les jeunes, mais aussi ce qui changé dans la société. Au cours de trois générations, la recherche d’une individualité de plus en plus singulière et autonome se heurte à l’émergence de nouvelles inégalités et surtout, de nouvelles manières de produire ces inégalités. Les dimensions relativement stables de l’expérience juvénile se heurtent à des épreuves profondément différentes.

Qu’il s’agisse d’inégalités de traitement en fonction du sexe, de la race, de la sexualité, de la religion, de l’origine, des handicaps, de la santé… les discriminations sont aujourd’hui perçues et combattues comme la figure centrale des injustices. S’il est indispensable de les décrire et de les mesurer, il faut aussi que l’on sache mieux comment elles sont vécues par celles et ceux qui les subissent. L’écart est grand, en effet, entre les inégalités objectives et la manière dont les personnes les ressentent et, surtout, dont elles les tiennent pour justes ou injustes.

Pourquoi moi ? s’efforce de rendre compte de ce vécu plus divers qu’il n’y paraît. De l’« expérience totale » qui fait de la discrimination le cœur de l’identité et du rapport au monde des individus à la distanciation que d’autres parviennent à installer grâce à un ensemble de stratégies et de tactiques, se déploie un espace de discriminations vécues de façon plus ou moins intense.

Ces expériences sont déterminées par le jeu complexe des conditions sociales. Ainsi les plus discriminés ne sont pas nécessairement ceux qui éprouvent les sentiments d’inégalité les plus aigus. La comparaison entre l’école et l’hôpital montre que les discriminations sont perçues de façon très différente dans ces institutions pour lesquelles la diversité des cultures et des personnes ne constitue pas le même enjeu.

Les discriminations et les luttes qu’elles entraînent révèlent de profondes transformations de notre vie sociale et de nos subjectivités ; non seulement elles dévoilent des injustices intolérables, mais elles montrent comment les individus essaient de se construire comme les sujets de leur liberté et de leur identité quand l’ordre social perd de son unité et de son ancienne légitimité.

À quoi sert vraiment un sociologue ? Producteur de savoir, le sociologue peut-il se soumettre à un principe d’utilité ? Est-il contestataire, idéologue, expert… ? Si prompt à se demander à quoi servent les autres, le sociologue s’est-il lui-même posé la question ?

Observateur aguerri des grandes questions sociales (école, mouvements sociaux, banlieue, justice), François Dubet nous invite à partager son regard de sociologue.

Sans héroïsme ni forfanterie, le sociologue contemporain peut apparaître sous les traits modestes d’un acteur de terrain, se confrontant à la prose du monde, proposant à la société ses services, enquêtant, vérifiant, conseillant souvent, critiquant parfois. Mais lorsque les mythes religieux et les contrats sociaux ne suffisent plus à expliquer comment tiennent, se forment et se transforment les sociétés, le sociologue peut aussi répondre au besoin des sociétés modernes de se connaître et d’agir sur elles-mêmes.

Ni apologiste, ni pessimiste, François Dubet lève le voile sur la suspicion dont on voudrait frapper la sociologie et nous livre un témoignage de l’intérieur, au-delà des sentiers battus.

La sociologie ne se fabrique pas seulement dans le secret des laboratoires et le dialogue avec les grands auteurs. Qu'elle le veuille ou non, elle est une activité intellectuelle autant que scientifique engagée dans le monde social et ses problèmes. Dans ce livre, François Dubet retrace le parcours au long duquel il s'est efforcé de construire un point de vue sur la vie sociale. Ce parcours est ponctué par des recherches qui composent les chapitres de ce livre : les mouvements sociaux, la banlieue, l'éducation, la justice sociale, la sociologie de l'expérience. L'auteur s'efforce de montrer comment la sociologie, qui se pose sans cesse les mêmes questions, construit des réponses qui relèvent autant des choix théoriques que de la nature des conflits, des débats et des expériences que la sociologie doit dégager des routines sociales de la vie. Ce retour sur expérience résume une trentaine d'années de recherche ; il se présente aussi comme une réflexion sur l'activité de sociologue et les mutations de notre société. La sociologie y apparaît moins comme une doctrine que comme une " aventure " intellectuelle et une manière de définir l'action sociale par des choix de méthode.

Les discriminations reposent sur une double injustice. D'une part, elles portent atteinte au principe d'égalité des individus. D'autre part, elles dénient la valeur de identités. Chez ceux qu'elles frappent, ces exclusions provoquent un désir d'égalité, un effort pour être "comme les autres", ou, au contraire, une revendication d'existence, une manifestation publique de dignité. Demande d'égalité invisible, d'une part; besoins de reconnaissance et d'identité, de l'autre. Mais comment pouvons-nous être à la fois égaux et différents?

Tous pour un, un pour tous, il fut un temps où la solidarité de classe ressemblait peu ou prou à la devise des Mousquetaires. Or, plus encore qu’elles ne se creusent, les inégalités sociales se transforment et changent de nature. Alors que les inégalités de classes structuraient les conflits, les mouvements sociaux, la vie politique, les identités collectives et les principes de la solidarité, aujourd’hui, les inégalités se multiplient et s’individualisent. Nous sommes tous inégaux et singuliers.

Comme le constate François Dubet, les inégalités nous séparent plus qu’elles nous rassemblent. Nous nous sentons privilégiés, défavorisés, discriminés ou méprisés « en tant que » : en tant que salarié, en tant que précaire, en tant que jeune, vieux, femme, immigré, etc. Ces inégalités multiples sont d’autant plus douloureuses que l’adhésion à l’idéal de l’égalité des chances, nous conduit à être responsables de ce qui nous arrive et à penser que les autres « méritent » les inégalités qu’ils subissent.

C'est à l’analyse de ce nouveau régime des inégalités qu’est consacré cet essai, ainsi qu’à la façon dont il met la politique au défi. Car l’enjeu est crucial, en particulier pour la gauche : comment le camp qui fédérait et représentait des inégalités de classes relativement homogènes, peut-il parvenir à représenter ces inégalités singulières ? Comment reconstruire de la solidarité ? Sans prétendre répondre à la question, François Dubet démontre que seul un travail sociologique peut permettre de comprendre la société actuelle et ses défis.

Depuis vingt ans, les enquêtes internationales se succèdent : notre système éducatif est de ceux où les parcours scolaires sont le plus fortement déterminés par le milieu social. La France a laissé se développer des établissements-ghettos où l’on ne se mélange plus, où l’on empêche les enfants d’apprendre les uns des autres et les uns avec les autres. Parce que la ségrégation est devenue le fléau de l’école, nous avons besoin d’une révolution de la mixité. Preuves à l’appui, fort des expériences réussies, ce livre démontre que cette révolution est possible, à peu de frais et avec des résultats tangibles. Il est urgent de réinventer l’école contre les séparatismes sociaux qui la détruisent.

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