Tous les livres de Françoise Ega
Dans la France des années 1960, des jeunes filles et des femmes débarquent par centaines des Antilles pour être placées comme domestiques dans les demeures de familles bourgeoises et blanches.
Françoise Ega, arrivée à Marseille au milieu des années 1950 depuis la Martinique, s’emploie comme femme de ménage pour témoigner de cette exploitation crasse. Elle consigne cette expérience dans un journal de résistance quotidienne, émouvant et saisissant de réalisme, qui remonte à l’histoire impériale française et aux origines de la division sexuelle et raciale du travail. Tout à la fois chronique du refus de l’aliénation, enquête sociale, histoire intime et manifeste politique, ce texte est une contribution essentielle aux réflexions actuelles sur les rapports de classe, de genre et de race.
A travers un récit plein de sincérité et de fraicheur, une jeune femme, martiniquaise, nous raconte son enfance et son adolescence et nous fait participer à la vie d'un village. Tout y est vu avec les yeux de l'enfant, ses étonnements naïfs, ses interprétations parfois fort drôles... L'adulte martiniquais, lui-même, ne semble jamais sortir complètement du monde enchanté de l'enfance.
Une irrésistible bonne humeur se dégage de ces souvenirs malgré des situations souvent catastrophiques : d'abord un typhon, puis la mort du père, puis la cabane détruite par une colère du Mont Pelé, enfin la mère et ses enfants ignorés par la famille aisée. Mais sous le soleil et dans le décor enchanteur de la Martinique, on lutte sans amertume contre ces malheurs.
Vous aimerez ces familles qui se jalousent, se chamaillent pour, en dernier ressort, s'entraider devant le danger qui a pour nom cyclone ou quimboiseur (jeteur de sorts).
Année 1939, Telliam, un jeune Martiniquais s'installe à Fort-de-France avec Chabine, une jeune fille sans instruction. C'est alors que la seconde Guerre mondiale éclate. Telliam et ses amis s'enrôlent avec enthousiasme pour aller défendre la " Mère Patrie ". Quand ils arrivent en France, c'est le froid, le racisme qu'ils découvrent et qui va les rapprocher. De leur côté, les femmes restées à la Trénelle doivent apprendre à se battre. Et quand la guerre finira, rares seront ceux qui en reviendront, et rares seront celles qui en sortiront indemnes...
Et quand l'alizé ne souffle plus à la Trénelle, les passions couvent encore et des enfants naissent, symbole de la vie qui continue.