Frederic Adam-Foucault

avis très mitigé, certes la thématique est difficile a aborder mais je n'ai pas accrochée, il m'a manqué quelque chose pour vivre l'aventure pleinement.

Un auteur qui a vraiment quelque chose à dire, à raconter, ce n'est pas si courant...Ca se dévore, ça se lit d'une traite... C'est un livre qu'on ne lâche pas après l'avoir ouvert...

On y apprend beaucoup sur la prostitution masculine à Paris au début de ce siècle et les difficultés à en sortir. Les scènes de sexe qui se succèdent nous attirent ou nous répugnent et ponctuent avec réalisme cet univers qu'on méconnait.

L'écriture est crue, presque bestiale, et c'est probablement ce qui m'a fait accrocher à ce livre. Un roman underground qui ne mâche pas ses mots et qui nous promène dans la capitale française, au gré des péripéties de son protagoniste Arnaud. On ressent d'ailleurs de la tendresse pour ce personnage. On craint pour lui, et on a envie de l'aider. Il nous ouvre les yeux sur les misères du monde, et la façon dont certains en profitent.

On aime ou on déteste, mais ce livre ne laissera personne indifférent.

J'avais été happé par le premier roman « L'instant X » de Frédéric Adam-Foucault tant le thème de la précarité et de la prostitution m'avait interpellé. Ce sont des choses que l'on préfère ne pas voir. J'ai lu les deux livres dans la foulée. L'Auteur est fidèle aux thèmes qui font pousser des cris d'orfraies aux personnes bien pensantes, pour lesquelles la digestion des petits gâteaux à l'heure du thé doit être compliquée à l'évocation des sujets traités. Il s'agit d'un livre underground à ne pas mette entre les mains de non-initiés.

Dans ce roman, à nouveau, il ne mâche pas ses mots et aborde différents thèmes sociétaux. de la violence conjugale à l'homophobie familiale, ou la toxicomanie pour les plus lourds, ou la filiation, l'homoparentalité, le rapport au couple et l'amitié sont aussi d'autres points importants du livre. Les protagonistes nous plongent dans la face sombre de leurs vies, de leurs agissements, de leurs traumas, mais aussi dans leurs réussites, leurs doutes, et les liens qui les unissent. On s'attache très vite à eux, ce qui contribue à apprécier le livre.

On retrouve Arnaud quinze ans après l'avoir laissé dans ses galères parisiennes. Par chance, la précarité n'est plus qu'un lointain souvenir. Il brigue de hautes fonctions dans la publicité. Il a pris en maturité, et tant que les raisons de sa réussite restent inconnues, tout va pour le mieux dans son univers bourgeois. Or, lorsque revient Karine, sa meilleure amie, après une absence de 10 ans, et un gamin du même âge environ, cela suscitera de nombreuses interrogations. En quittant son mari, et la violence avec laquelle il la traite nous fait craindre pour elle. On apprend qu'elle avait quitté Paris pour entrer en cure de désintoxication, et se reconstruire. Son retour est l'opposée : elle est abimée, va devoir réapprendre l'autonomie et l'indépendance. Peut-être pas au meilleur endroit étant donné son passé de toxicomane, mais l'amitié et la tendresse de ses proches vont l'accompagner.

Chaque personnage a ses secrets. La plupart sont inavouables, pour l'être aimé, ou dans les relations sociales, mais tant que les choses fonctionnent, chacun les tait et en prend son parti. Or, le retour de Karine, bouleverse cet équilibre. Son enfant est aussi celui d'Arnaud. Franck et Vincent le découvrent assez tôt et vont manigancer pour protéger le jeune cadre.

Franck, qui était le premier amour d'Arnaud a lui aussi ses secrets. Depuis leur rupture dans « L'instant X », je m'attendais à le détester à nouveau, or, il n'est plus la gamin influencé par sa mère. Il profite de la vie (trop) souvent de manière chimique, entre sexe et défonce le week-end en club. Il est peut-être le personnage le plus underground et déroutant de cette histoire, pourtant, les descriptions faites autour de cet homme sont assez réalistes. Il ne faut pas grand-chose pour se retrouver sur un dance-floor ou à une chemsexpartie puis se retrouver confronté à la réalité du quotidien, souvent à l'opposé des boules disco. C'est somme toute assez cohérent du monde de la nuit parisienne.

En termes de secrets, j'avoue que le personnage de Vincent est assez difficile à cerner. J'ai refermé le livre en me demandant ce qu'il pouvait bien cacher. En effet, il est le seul sur lequel on n'apprend pas grand-chose, sinon qu'il est protecteur et très amoureux. Malgré les péripéties, et les coups bas qu'il orchestre, il reste fidèle à l'amour voué à Arnaud et le soutient quoi qu'il arrive, même lorsque tout devient périlleux.

Le rythme du livre est assez bien calibré. On passe d'un personnage à l'autre avec beaucoup de facilité. Tout s'accélère avec la fugue d'Élise, la soeur d'Arnaud, et d'autres thèmes viennent s'ajouter comme la mort des parents, sa propre place en tant qu'enfant, les valeurs que l'on souhaite transmettre…Ce second roman aide à la compréhension d'Arnaud, de son vécu, ses traumatismes familiaux. On retrouve ce qui nous a touché dans le premier livre.

J'ai particulièrement apprécié les passages relatant l'influence de la religion sur les individus. Ici, la « Manif pour tous » en prend pour son grade. On s'en délecte tout se remémorant avec tristesse leurs promenades anti-égalité. Un personnage secondaire ressemble à s'y méprendre à leur tête de fil. Ce que l'Auteur lui fait vivre en est un régal et apporte une touche humoristique à l'ouvrage.

Pour ma part, les intrigues sont bien ficelées et même si les personnages sont hautement subversifs (tout ne se terminera pas bien pour tout le monde), ils nous livrent une belle définition de l'amitié à travers la famille qu'ils vont être amenés à composer. On peut certes reprocher l'omniprésence de la drogue dans certains chapitres, mais lorsqu'on lit ce livre avec attention, on comprend l'évolution de chacun vers quelque chose de différent. L'Auteur ne fait que l'évoquer. C'est peut-être ce qui pèche dans le récit, toutefois, il a le culot de décrire encore une fois des réalités qu'on réfute du revers de la main.

Je remercie les éditions de la Trémie pour ce service presse numérique.

Ce roman n’est pas comme les autres, c’est une immersion dans les méandres de la précarité.

Arnaud, la vingtaine se fait virer de chez ses parents, il part avec 20 € en poche et quelques maigres affaires. Il décide de partir à la capitale, la ville lumière ou tout est possible, enfin du moins sur le papier parce qu’en réalité, Arnaud va tomber de haut ou du moins, il va connaître le plus bas.

Il va très vite déchanter quand il va connaître les bas-fonds que l’on cache. La précarité, la prostitution masculine, la drogue, les abus en tout genre, ce qu’il y a de plus sordide.

Sa chance, si je puis dire ainsi, c’est qu’il a la volonté de vivre et surtout de survivre pour enfin toucher du doigt ce qu’il cherche depuis toujours « le bonheur ».

Ce livre ne laisse pas indifférent tant, il est réaliste. Une lecture difficile, mais qui montre une réalité que certaines voir des milliers de personnes connaissent malheureusement. Un livre coup de poing qui vous fera vivre un ascenseur émotionnel.