Georges Chelhod

Tout d'abord, je tiens à remercier l'auteur pour sa confiance. Le résumé m'a tout de suite attiré, il est donné vraiment envie de se plonger dans cette histoire. L'enquête est très intéressante et bien amené. Le personnage principal est très intéressant et colle parfaitement avec l'univers. Il y a tout de même énormément de personnage. Nous accompagnons le protagoniste déambulé dans les rues espagnoles, moi qui ne connais pas trop, j'ai apprécié les descriptions qui ont permis une totale immersion à l'histoire. J'ai malgré tout trouvé ces passages un peu longs. J'aime lire ce genre de roman donc j'y ai été respective mais si ce n'est pas votre style de lecture habituel, je vous conseille de passer votre chemin.

Un nombre impressionnant de personnages et d'événements dès les premiers chapitres, des termes techniques sur de l'armement, avec lesquels je ne suis pas en terrain de connaissance… j'ai dû un peu m'accrocher dans les douze premiers chapitres, et surtout prendre des notes, sur les différents protagonistes.

Les personnages essentiels sont très nombreux, on les suit les uns après les autres au fil des chapitres dans une sorte de roulement perpétuel :

1 - Angela

2 - Tanya

3 - Ronnie

4 - Alex

5 - Pilar

6 - Angela

7 - Tanya

8 - Ronnie

9 - Gustavo

10 - Pilar…

Plus les équipiers de chacun…

Ça m'a rendu la lecture quelque peu compliquée, du moins au début, et pourtant je n'ai pas eu envie de m'arrêter.

Une femme commandant de bateaux, deux policières, des trafiquants, des écologistes, des mercenaires, des ex-taulards, une secte, des flics corrompus, des sous-marins, des orques, des cachalots, des meurtres, et un projet de putsch, tout ça dans et sur le pourtour de la méditerranée. Financements occultes, logistique, stratégies, politique, je pense que c'est passionnant pour qui comprend tout ça. Mais pour ma part j'ai plus été intéressée par les étranges comportements des cétacés ainsi que par l'enquête de Pilar et Francesca, les deux policières. Mais bien sûr, tout se rejoint peu à peu car les nombreux éléments de l'histoire convergent inexorablement.

J'ai appris des choses intéressantes au fil de ce roman, sur les cétacés et les ondes sonores qu'ils utilisent pour se déplacer, les bateaux, la navigation, les magouilles, et la perfidie de beaucoup de mes semblables. Et dire que l'homme est un loup pour l'homme n'est vraiment pas sympa pour les loups, tant les hommes sont capables du pire, juste par cupidité.

C'est un roman extrêmement bien documenté et très détaillé. Et je trouve totalement flippant de penser à tout ce qui peut naviguer sur et sous les mers avec parfois des mauvaises intentions et des moyens colossaux grâce, entre autre, à des super paravents juridiques et des états corrompus.

Résumé : Le corps sans vie de Zimo Wù est retrouvé à Denia, la tête ensanglantée, le coffre n’a pas été visité ; le vole ne semble pas être le mobile du crime. L’inspectrice Pilar Ubago est dépêchée au commissariat de Denia pour rejoindre Francesca Duarte et enquêter sur cette affaire. Les indices sont minces, mais un second corps est retrouvé en mer. Pilar et Francesca continuent d’enquêter sur une vedette en mer, avec l’aide du douanier Roberto accompagné de son chien Vlad. Après quelques jours, Pilar et son équipage croisent la route d’un bateau dépollueur qui semble peu coopératif. Après quelques recherches, elle finit par flairer des irrégularités. Pilar réussira-t-elle à tirer cette affaire au clair ?

Mon avis : Angela dirige le Rio Guadiana et supervise le mouvement Reconquista qui projette un coup d’état en Espagne. Tanya dirige le brise-glace qui a embarqué du matériel high-tech hyper sophistiqué. Ronnie, a quitté sa pizzeria trois semaines plus tôt, et se retrouver à seconder Mila sur le Second Chance, un bateau dépollueur qui propose aussi du travail à d’anciens prisonniers ou à des migrants.

Vous allez embarquer sur chaque bateau, découvrir qu’il a une activité de façade mais qu’il en cache une autre. Vous allez suivre les levées de fonds pour le mouvement Reconquista. Et puis, il y a Gustavo et Alex, deux frères, ex-flics engagés pour Reconquista, mais qui ne s’apprécient pas. Alex qui a les dents longues, peut-on lui faire confiance ? Et où est passé Igor, le frère de Vitalij qui a disparu lors d’une mission ?

Georges CHELHOD nous entraîne dans une enquête palpitante, mais il a réussi le tour de force de nous impliquer aussi dans le mouvement Reconquista, dans la recherche d’Igor, le frère de Vitalij, le patron du brise-glace, à nous faire partager toutes les intrigues qui se trament sur chaque bateau.

Chaque chapitre débute par une carte qui nous indique où nous nous trouvons, nous montons sur le bateau et nous avons l’impression de vivre avec les protagonistes tellement c’est prenant. Les intentions semblent bonnes, la dépollution des océans, par exemple, mais les buts sont beaucoup moins louables. Pourquoi les cétacés réagissent bizarrement ? Pourquoi Igor a disparu ? Pourquoi l’opération que devait mener Alex a mal tourné ?

Ce n’est pas une enquête que Georges CHELHOD nous propose, mais une chaîne d’énigmes à résoudre. Entre les frégates qui font des entraînements de guerre sous-marine, la dépollution qui sert de couverture pour d’autres actions illégales, l’espionnage, le contre-espionnage… Sur qui compter ? Avec des brigands, des anciens flics ripoux, peut-on vraiment avoir confiance ?

Certes, il y a pléthore de personnages, plusieurs bateaux et beaucoup d’action, mais le tout est amené tranquillement avec de nombreuses explications et l’histoire se met en place de façon compréhensible. Les chapitres sont courts, ce qui permet d’aller d’un bateau à l’autre et de donner du rythme au roman.

Ce roman sert aussi à dénoncer les crises écologiques ; la politique y est également abordée ainsi que l’Histoire de l’Espagne avec ses luttes et ses divisions.

Un livre bien écrit, bien pensé, qui ne nous laisse pas souffler une seconde, de l’action, des rebondissements, et beaucoup de questions sur la politique et l’écologie entre autres…

En bref, bienvenue chez les brigands et bonne chance à Pilar qui va avoir des sueurs froides avec son enquête.

À lire avec du jambon sec et des croissants accompagnés de café noir (p209) si possible à bord d’une barque...