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Au fil de courts chapitres, nous voyageons entre le présent d’Herbjörg María Björnsson, surnommée Herra, et son passé. Avec elle, nous voyageons à travers l’Islande, le Danemark, l’Allemagne, la France et l’Argentine ; nous vivons la Seconde Guerre Mondiale, l’indépendance de l’Islande ; nous rencontrons des personnalités comme John Lennon, Evita, Marlene Dietrich ou Jean-Paul Sartres.
Vous l’aurez compris, les quelques 600 pages de La femme à 1000° sont emplies d’évènements d’importance capitale pour l’histoire, de réflexions sur une société en pleine mutation et d’anecdotes riches en détails, ce qui n’en fait pas une lecture facile. Les références historiques sont très nombreuses, tout comme les citations et allusions littéraires, et quelques connaissances préalables sur l’Islande et sa culture se révèlent utiles à la compréhension globale.
Hallgrímur Helgason se sert en réalité d’Herra pour se pencher sur l’histoire de l’Islande. De la pauvreté des îles et de la campagne aux salons de luxe de la résidence présidentielle, un aperçu foisonnant de la société et de son évolution s’offre au lecteur – la beauté des paysages, le silence des habitants, le viol des femmes et leur condition... Le tout sur un ton incisif, empreint d’humour et d’ironie, en alternance avec un style plus gave et objectif.
Pourtant, loin d’être réduit à une simple technique narrative, le personnage principal ne passe pas au second plan. Au fil des événements qui ont marqué son existence et la vie d’une nation entière, nous découvrons une personne haute en couleur et au caractère fort, à laquelle nous nous attachons sans même nous en rendre compte. Sans longues descriptions, l’auteur nous fait peu à peu à faire connaissance avec cette femme pleine de contradictions qui, après une vie aux quatre coins du monde entourée de personnages plus intéressants les uns que les autres, se retrouve seule dans son garage en compagnie de son ordinateur et de sa connexion Internet. Une femme, donc, qui malgré son cancer, suit l’air du temps et s’adapte à la société actuelle.
Constamment, nous passons du présent au passé avant de revenir au présent, ce qui est tout d’abord difficile à suivre. Les souvenirs eux-mêmes ne s’enchainent pas toujours dans l’ordre chronologique, mais comme la date est indiquée à chaque fois, on s’habitue vite à ce calendrier quelque peu fantaisiste. Plus encore, cette apparente confusion semble traduire le fil de pensée de l’héroïne, ajoutant une dimension de réalisme à l’histoire.
Le style de l’auteur est, tout comme le roman lui-même, plutôt surprenant. Le vocabulaire est recherché et de nombreux néologismes et inventions donnent de la profondeur aux phrases, tout comme les jeux de mots et double sens qui démontrent que la traduction est exemplaire. En résulte une impression de richesse et une abondance de détails qu’il n’est néanmoins pas toujours facile de suivre.
Pour conclure, La femme à 1000° est un roman à la fois intéressant et surprenant, que je recommande à un public intéressé par l’histoire et amateur de belle plume. Ce n’est toutefois clairement pas une lecture facile ; ne vous attendez donc pas à le lire d’une traite, mais profitez des courts chapitres pour l’apprécier peu à peu et découvrir la culture islandaise si particulière.
Je remercie Babelio pour l’organisation de cette masse critique, ainsi que les éditions Presse de la Cité, sans qui je n’aurais sans doute jamais découvert ce roman inattendu et entraînant.
La Femme à 1000°
Le grand ménage du tueur à gages
L’Islande littéralement « pays de glace », territoire hostile se peuple, tout d’abord, au IX-Xème siècle par des colons norvégiens fuyant des conflits nationaux, des chefs de clans créent une assemblée, l’Althing, le plus vieux parlement du monde. Au XIIIème siècle (1262), l’île devient une colonie du Royaume de Norvège.
En 1536, l’Islande passe sous domination du Danemark qui s’empare du commerce local.
Le pays glisse peu à peu vers la pauvreté (XVIIIème siècle) suite à de nombreuses catastrophes naturelles et des tentatives de développement économique qui avortent les unes après les autres.
Hallgrimur Helgason, dans son roman « Soixante kilos de soleil », nous emmène dans un fjord de la côté nord : le Segulfjördur (fjord de l’Aimant) et nous narre l’existence de quasi-bête de la population de ce golfe, regroupée en petits villages mais parfois en fermes isolées vue la faible densité.
Lorsque l’on aborde ce roman, il faut faire abstraction des noms islandais patronymes ou lieux géographiques, l’accoutumance vient au fur et à mesure des pages comme le font les corps au froid local.
Notre auteur affirme qu’il faut, pour être apprécié de ses congénères, être un bon conteur et Hallgrimur n’a pas de souci à se faire de se côté. Dans un style bien à lui, mélange de descriptions très imagées et d’humour caustique avec des passages de pure poésie, il nous attache, rapidement, à ce petit peuple de pauvres paysans, qui vivent d’un maigre troupeau et du troc des bonnets, gants, écharpes qu’ils tricotent au magasin (tenu par un danois) contre des denrées. « La plus grande partie de cette classe sociale possède le statut de domestique, les ouvriers avaient l’obligation de s’attacher à une exploitation agricole en une forme de servitude baptisé servage sous contrat. Il était interdit à ces domestiques soumis par leurs maîtres à une discipline de fer de se marier ou d’avoir des enfants ». Ces serfs islandais percevaient, cependant, un salaire ce qui permettait d’économiser pour s’offrir trois agneaux et un toit et en cette fin de XIXème siècle, avec l’assouplissement de la législation, de devenir paysan propriétaire et de fonder famille.
Le seul bois disponible était le bois flotté de récupération utilisé pour la construction de frêles embarcations, pour les habitations on utilisait la tourbe, faute d’arbres, qui de plus s’avérait un très bon isolant. Quelques téméraires, s’essayaient à la pêche au requin au péril de leur vie.
Nous suivrons avec un intérêt particulier, Gestur l’enfant aux trois pères que l’on retrouve en fil rouge de cette histoire mais aussi Lasi, son troisième père, paysan-menuisier-poète, les différents pasteurs dont Arni, le dernier en date, féru de musique et de chants traditionnels (on ressent l’importance des us et coutumes pour ce peuple) et sa jolie épouse Vigdis et sa non moins belle dame de compagnie Susanna. Mais on retiendra, également, ce florilège de portraits parfois sombres, parfois attendrissants des habitant de ce fjord.
Quand, en ces premières années du XXème siècle, les norvégiens débarquent de nouveau et décident de construire une usine de salage de harengs dans le Segulfjördur, promesse d’un futur prometteur ou simple invasion ? Toutes les tranquilles habitudes s’en trouvent ébranlées.
En conclusion, le livre d’Hallgrimur Helgason nous aide à mieux comprendre le caractère des islandais fiers de leur nation, de leurs traditions, résilients, résistants. Ce récit du quotidien de la population microcosmique du fjord de Segulfjördur à l’entre-deux siècles nous émeut sous la plume éclairée de l’auteur.
Merci aux Editions Gallimard pour cette belle découverte.
Soixante kilos de soleil
La Femme à 1000°
Le grand ménage du tueur à gages
Le grand ménage du tueur à gages
Je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié mais je ne peux pas non plus dire que j'ai aimé.
L'idée est bonne, et le personnage d'Herra est très intéressant. Le problème principal pour moi a été de supporter les allers-retours incessants entre les différentes dates du passé et le présent. J'avoue qu'à la fin, je ne cherchai même plus à essayer de placer ça dans l'ordre. Ceci dit, ça traduit assez bien ce qui se passe dans la mémoire, rien n'est fluide, tout arrive quand ça veut arriver. Mais là sur plus de 600 pages ça devient fort compliqué.
J'ai tout de même apprécié le fait de découvrir l'histoire islandaise, la seconde guerre mondiale à travers les yeux de ce pays et l'histoire en général. Certains personnages me laissent un bon souvenir comme la grand-mère d'Herra, une de ses belles filles ou encore le "demi-frère" d'Hitler.
Certains passages sont assez durs à lire, l'auteur ne se cache pas derrière la romance, et parle de manière cru parfois pour dire les choses. La réalité et là mais à aucun moment on ne sent le personnage s'apitoyer sur son sort. Toutes ces informations nous permettent de comprendre le caractère de notre personnage.
Je finirai en parlant des personnages du père et de la mère qui m'ont marquée. La mère me laisse un bon souvenir même si je trouve qu'elle a une présence trop floue après la seconde guerre mondiale. C'est dommage parce que j'aurais vraiment aimé en voir un peu plus d'elle ! Pour le père, j'hésite entre pitié et haine. C'est un personnage très très complexe au final et qui laisse forcément une trace dans les mémoires.
Ce livre est une vraie fresque qui reste intéressante à lire mais je sens que la littérature islandaise n'est pas mon truc. Troisième ou quatrième fois que je m'y tente et j'ai vraiment mais vraiment un gros problème avec le "rythme" que je trouve trop lent (même si là, ça s'alterne de temps en temps, ce qui m'a fait tenir jusqu'à la fin).
La Femme à 1000°
Un très bon livre à la fois drôle et poignant qu'il faut lire de toute urgence!
La Femme à 1000°