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Toutes les séries de Hélène Carrère-d'Encausse

2 livres

En octobre 1917, Lénine, penseur de la révolution, prit le pouvoir en Russie, dans une société paysanne et multiethnique, au nom de la classe ouvrière et de ses idéaux internationalistes. Il prit le pouvoir là où cela était possible, pour allumer l'étincelle révolutionnaire dans le monde entier. Au soir de la révolution il devait constater qu'elle était restée enfermée dans un seul pays dans la Russie rurale ; les classes ouvrières là où elles existaient, ne faisaient pas de révolution ; il fallait donc construire le socialisme avec les paysans, ou quitter le pouvoir. Ses héritiers auront à choisir entre le maintien de l'utopie révolutionnaire qui impose le changement par la force à une société attardée, et une réalité qui implique des réformes lentes au rythme de la conscience et des aspirations sociales. Ce débat divise les bolcheviks et sert de toile de fond aux luttes personnelles pour le pouvoir que laisse vacant la mort de Lénine ; Staline, un homme d'appareil encore mal connu et d'apparence médiocre, usera, les uns contre les autres, des révolutionnaires prestigieux et brillants, puis les ayant déshonorés se fera désigner par ses victimes peu conscientes du procédé, "le meilleur des héritiers de Lénine". Ce livre retrace le passage de l'utopie révolutionnaire à son application concrète ; de la révolution à l'exercice du pouvoir ; du Léninisme au Stalinisme.

Tous les livres de Hélène Carrère-d'Encausse

Source :

http://www.librairiehistoire.com/t_Livre/catherine-ii-de-russie-helene-carrere-dencausse-9782213613550.asp

En 1762, un coup d’Etat transforme une petite princesse allemande en impératrice de Russie : Catherine II. Le règne des femmes n’est pas une nouveauté dans ce pays, quatre femmes l’ont précédée sur le trône depuis Pierre le Grand. Mais elle est la première décidée à gouverner par elle-même, y consacrant une énergie et des dons exceptionnels, comme Marie-Thérèse d’Autriche. Elle est aussi une disciple des Lumières et de la culture française, acharnée à exercer une royauté de l’esprit et à faire de son pays un véritable centre intellectuel européen. Mais quel règne agité : épidémies, soulèvements, guerres en chaîne. Au vu d’un tel bilan on pourrait imaginer qu’elle légua à son successeur un pays dévasté et à genoux. Or l’héritage est tout autre : une population accrue, un espace étendu à l’ouest et au sud, et l’installation de la Russie sur la scène internationale. Pourtant, que de malentendus autour de la « Grande Catherine » ! De cette vie où la légèreté et la volonté de bonheur tinrent tant de place, nombre de biographes ont conclu que son règne se réduisait à celui de ses favoris. Pouchkine le premier aura marqué cette ambiguïté, traitant Catherine de «Tartuffe en jupons » tout en saluant sa grandeur. L’ambition de ce livre est de retrouver dans le dédale des faits, des archives, des jugements contraires, le vrai visage et surtout le véritable apport de Catherine II à la Russie.

L’Empire éclaté, d'Hélène Carrère d'Encausse, évoquait le réveil des nations soviétiques et la menace qu'elles faisaient peser sur le pouvoir central, au Kremlin.

Rongé de l'intérieur, cet empire est pourtant le seul qui, aujourd'hui, fasse des conquêtes territoriales. Le glacis protecteur qu'il a édifié après la seconde guerre mondiale est devenu une base d'expansion.

Lorsque l'U.R.S.S. s'empare d'un pays, elle ne peut plus reculer et y impose sa domination. En manipulant des révolutions, en coulant les pays d'Europe de l'Est dans le moule soviétique, elle a su constituer un puissant camp communiste. Peu importent les luttes, les tensions, les combats désespérés des peuples qui tiennent à garder leur identité. Depuis trente ans, Berlin, Budapest, Prague, Varsovie se sont révoltées. Malgré ces craquements spectaculaires, le système ne cesse de se renforcer. Un processus irréversible est à l'œuvre dans cette "affaire de famille". Il impose un modèle, récupère les rébellions, consolide sans relâche un bloc d'où partent d'autres avancées vers le reste du monde. La fuite en avant serait-elle la seule logique du Grand Frère ?

Spécialiste internationale de l'Union soviétique, Hélène Carrère d'Encausse évoque le réveil des cent nations soviétiques qui menace l'existence même de l'U.R.S.S. Leur langue, leur culture, leur histoire sont dissemblables. Les voici à la recherche de leur patrimoine, de leur identité au lieu de se fondre au creuset de Brejnev. Si les Russes d'Europe contrôlent l'armée (sur 101 généraux, 97 sont slaves), le Politburo (où ils sont 900/o), l'enseignement, les média, la police, leur population décroît alors que celle des Républiques d'Asie centrale triple. Sait-on que les 50 millions de musulmans en U.R.S.S. seront bientôt 80 millions ? Leur bloc cohérent rassemble plus du cinquième de la population soviétique. Pour eux, les enfants issus de mariages civils ne sont pas légitimes. Non seulement ils suivent la loi de l'islam mais ils convertissent les nomades des montagnes à la frontière de l'Iran. Ils estiment que Marx n'est qu'un demi-prophète, entre Bouddha et Jésus. De même, les anciens Mongols, les Tatars, les peuples du Caucase, les Kalmouks, les Samoyèdes, les 37 millions d'Ukrainiens, etc. tolèrent de plus en plus mal l'autoritarisme des Russes d'Europe. Ces nations revendiquent leur droit à l'autonomie tandis que se développe une vive conscience de leur histoire, de leur tradition. On assiste de même à une renaissance de la foi juive, orthodoxe, islamique, chez les jeunes. Ce bouillonnement représente un élément d'insécurité. Devant le mouvement irréversible de l'émancipation des provinces, le pouvoir central hésite. De tous les problèmes auxquels doit faire face le régime soviétique, cette contestation est la plus irréductible. Est-ce la raison pour laquelle le pouvoir se durcit à l'intérieur tandis que l'empire soviétique cherche à s'étendre ?

L’Académie française a été créée au XVIIe siècle par Richelieu dans un but politique : renforcer l’unité de la France au moyen de la langue française. Au petit groupe de quarante rassemblés sous le nom d’Académie, Richelieu a donné deux trésors inestimables : l’indépendance et l’égalité des membres, tout en les plaçant dans le domaine royal. L’Académie reste depuis près de quatre siècles rassemblée autour de ces deux principes. Son histoire est celle de ses rapports avec le pouvoir : d’abord proche de celui-ci, elle revendique en permanence par la suite son indépendance, parfois même au prix de sa destruction, comme ce fut le cas pendant la Révolution.

Quel rôle l’Académie française peut-elle assumer au XXIe siècle alors que la culture se mondialise mais qu’en même temps les sociétés se disloquent au nom de multiples revendications ?

Ce livre est l’histoire politique d’une institution, la plus ancienne de France ; elle en constitue également une étonnante exception.

1894-1924 : de l'avènement de Nicolas II à la mort de Lénine, la Russie est le pays de toutes les promesses, tous les échecs, de toutes les catastrophes - et s'ensuivront encore près de soixante-dix ans de malheurs. L'empire du tsar était pourtant riche de potentialités humaines, de ressources, de ferments de réconciliation du génie russe avec la modernité occidentale. Pour de multiples raisons qui ne tiennent pas toutes, bien loin de là, à sa personnalité injustement décriée, Nicolas II n'est pas parvenu à faire profiter les populations des formidables progrès en cours. Le régime imposé ensuite, en peu d'années, par Lénine contre la société tout entière a inversé le cours de l'histoire russe (et mondiale) ; il a certes consolidé l'empire, mais son insensibilité et son inflexibilité doctrinale ont provoqué une effroyable régression. La réunion des deux grands classiques que sont les biographies de Nicolas II et Lénine par Hélène Carrère d'Encausse, augmentée d'un important article sur Lénine et les nationalités, forme une ample et magistrale synthèse sur l'échec de la transition en Russie.

La vie de Lénine (1870-1924) couvre deux périodes distinctes. D’abord vingt ans d’exil passés à rêver la révolution et à forger son instrument : le parti bolchevique. En février 1917, la révolution russe se fait sans lui. Mais en octobre, Lénine s’empare du pouvoir. En quatre ans seulement, il édifie un État tout-puissant, reconstruit l’Empire, crée le Parti mondial de la révolution, installe le communisme dans l’histoire pour soixante-dix ans.

Comment expliquer, dans un pays peuplé de cent quarante millions d’habitants, la conquête puis la conservation du pouvoir à l’aide d’un parti qui ne compte à l’origine que quelques milliers de membres ? Comment expliquer la pérennité et le rayonnement mondial du léninisme ?

En dépit du bilan terrible du régime qu’il a institué – plus de cent millions de morts – le constat s’impose : génie politique, Lénine a été l’inventeur d’un système de pouvoir sans équivalent dans l’histoire de ce siècle.

Faut-il avoir peur de la Russie?

Face au déferlement des revendications nationales ou identitaires, aux désordres du passage à l'économie de marché, l'Occident va-t-il regretter, après soixante-dix ans de lâchetés, le totalitarisme communiste?

Auteur voilà quinze ans d'un prophétique Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse nous incite à redécouvrir ce pays au seuil d'une nouvelle ère : la Russie. Un grand pays, placé au cœur d'une des révolutions les plus gigantesques et les plus rapides de notre temps, et qui doit maintenant prendre en charge les aspirations des peuples qui le composent, et retrouver son destin en Europe.

Une utopie totalitaire enterrée, des nations rendues à la souveraineté, des institutions démocratiques en cours d'instauration, un dialogue ouvert avec le monde dans le respect du droit international : telle est le bilan de la victoire russe. À nous d'en prendre la mesure et de relever le défi qui nous est lancé...

En 1613, les Romanov ont été portés sur le trône de Russie à l’issue de siècles tragiques où le pouvoir a été transmis ou conquis par le meurtre. De 1613 à 1917, quinze souverains dont trois femmes ont incarné la dynastie. Les Romanov ont gouverné un empire devenu le pays le plus étendu du monde – ce qu’il est encore en 2013. Cette dynastie exceptionnellement brillante, certains empereurs - Pierre le Grand, Catherine II, Alexandre II - comptent parmi les plus hautes figures de l’histoire universelle, a permis à la Russie de devenir une très grande puissance européenne puis mondiale. Pourtant, le sang n’a cessé de couler au pied du trône. De là, trois questions, l’histoire russe a-t-elle créé les conditions de cette violence ininterrompue ? Le destin tragique de cette dynastie était-il écrit dans son passé : invasions, cultures, religions diverses qui se mêlaient sur la terre russe ? Ce rapport inédit du pouvoir légitime et de la violence conduisait-il inéluctablement à la tragédie finale et au système totalitaire dont la capacité de durer et la violence furent non moins exceptionnelles ?

Le règne du dernier empereur de Russie a-t-il marqué l'inexorable déclin d'un régime ne pouvant déboucher que sur une rupture violente et radicale ou bien recelait-il les éléments d'une transition interrompue, celle que la Russie d'Eltsine s'est mis en devoir et en peine de reprendre ? Tel est le thème sous-jacent de cette chronique et analyse du règne de Nicolas II. ‎

En six années, de 1985 à 1991, une révolution inimaginable a bouleversé le monde et l’Europe : l’utopie communiste, le système totalitaire, l’Empire soviétique se sont écroulés pour disparaître à jamais. Ce ne fut pas une catastrophe aux accents wagnériens, comme celle qui emporta l’autre totalitarisme du XXe siècle, le nazisme, mais un changement paisible dû à la simple initiative d’hommes de bonne volonté et de peuples excédés par ce système. A l’origine de ce bouleversement, un homme, Mikhail Gorbatchev, qui a compris qu’il fallait rénover le système politique de l’empire, puis Boris Eltsine, qui incarnera la chute de l’Union soviétique et le retour de la Russie sur la scène mondiale.

Ce fut un miracle comme l’histoire en connaît peu.

Etrangement, un quart de siècle plus tard, cette extraordinaire série d’événements - la disparition en douceur d’un immense empire surarmé, d’un système étatique tout-puissant que l’on disait et pensait éternel et la fin de la guerre froide - tient peu de place dans la mémoire collective.

C’est cette histoire, celle de ces six années qui ont radicalement changé le monde, qu’Hélène Carrère d’Encausse, qui fut un témoin privilégié de ces événements, raconte dans ce livre.

Historienne de la Russie, auteur en 1978 de L’Empire éclaté, Hélène Carrère d’Encausse, membre depuis 1991 de l’Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux éditions Fayard La Gloire des nations, Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Catherine II, Alexandre II, La Russie entre deux mondes et Les Romanov.

Qu'il soir tsariste, soviétique ou "républicain" le pouvoir en Russie se conjugue toujours au singulier et demeure d'essence autocratique. De ce constat est né cet ouvrage collectif de prestige réunissant les meilleurs spécialistes et écrivains d'histoire actuels sous la direction d'Emmanuel Hecht.

Chacun dépeint, analyse et explique l'un des dix-huit chefs emblématiques qui ont façonné la "troisième Rome", d'Ivan le Terrible à Vladimir Poutine en passant par Pierre le Grand, Catherine II, les trois Alexandre, les deux Nicolas, Lénine, Staline, Brejenev, Gorbatchev... Et les autres.

Autant de figures de proue, secrètes et souvent sulfureuses, qui permettent de raconter par son sommet l'histoire tumultueuse d'un Empire paradoxal, fondé sur la puissance, mais miné par ses faiblesses, sa violence et ses complots ; bref, de déchiffrer ce "rébus enveloppé de mystère au sein d'une énigme", selon la célèbre formule de Winston Churchill.

L’histoire de l’URSS est aujourd’hui achevée, mais elle fascine toujours par sa démesure.

Du volontarisme de Lénine décidant la révolution prolétarienne dans une nation paysanne à la mégalomanie de Staline, des millions de « Soviétiques » ont dû subir la loi d’airain dictée par le mythe de « l’avenir radieux ».

Une synthèse classique sur l’histoire de l’URSS par l’une de ses meilleures spécialistes.

Nul autre homme d’Etat n’a été autant fasciné par l’Histoire que le général de Gaulle. Sa très sûre et immense connaissance du passé européen, de la culture de l’Europe et de ses mythes, et la relation intense entre la France et la Russie étaient chacune partie intégrante de son univers mental et de son imaginaire. Le général de Gaulle voyait la Russie comme cet « allié de revers » indispensable à sa sécurité, mais plus encore parce qu’elle participait à sa conception de l’équilibre de l’Europe et de la place de l’Europe dans le monde.

La politique franco-russe du Général s’est étendue sur trois décennies, marquées par des ruptures impressionnantes : la guerre, la guerre froide et les tentatives d’ouverture des blocs Est-Ouest. Nul autre homme d’Etat n’a eu une expérience aussi grande et diverse des dirigeants de l’URSS.

Or, s’agissant d’un système politique totalement dominé par celui qui se trouvait au sommet, la familiarité du général de Gaulle avec Staline, Khrouchtchev et Brejnev est une donnée exceptionnelle de son action politique.

C’est pourquoi son action et son expérience, considérées dans leur totalité, dans la durée et avec le recul du temps, constituent, au moment où la carte du monde se recompose et que le monde n’est plus exclusivement américain, un précieux apport à la réflexion géopolitique actuelle.

Le 1er mars 1881 Alexandre II, empereur de Russie depuis un quart de siècle, était assassiné. Ses meurtriers prétendront avoir rendu la justice au nom du peuple. Alexandre II était pourtant celui qui en 1861 avait donné la liberté au peuple en arrachant les paysans au servage, comme presque au même moment, aux États-Unis, Lincoln abolissait l’esclavage. Ces grands libérateurs l’ont payé de leur vie. Mais ce règne est plus encore un temps d’exception pour la Russie attardée.

Alexandre II a entrepris de rattraper l’Europe dans tous les domaines par un programme général de réformes, perestroïka du XIXe siècle qui préfigure celle de Gorbatchev à la fin du XXe siècle et qui se heurtera aux mêmes difficultés. Dans les mêmes années, une politique étrangère hardie a restauré la puissance russe brisée par la guerre de Crimée, et agrandi remarquablement l’espace de l’Empire. Le célèbre roman d’amour du tsar libérateur et de Katia a parfois fait oublier que ce règne a été le » printemps de la Russie « .

C’est le meurtre du 1er mars qui a empêché ce pays d’entrer dans la voie de la monarchie constitutionnelle et de devenir politiquement semblable aux autres pays d’Europe. Révolution par en haut plutôt que révolution par en bas, tel a été l’enjeu du projet d’Alexandre II. Assassiné, il n’a pu aller au bout de son œuvre, mais il a » révolutionné » la Russie plus qu’aucun tsar.

Historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse, membre de l'Académie française depuis 1991, a notamment publié chez Fayard une biographie de Nicolas II et une autre de Lénine, le chef de sang et de fer. Dans les cinquante prochaines années, le nombre de Russes diminuera de 25 millions. Une telle dévitalisation est-elle compatible avec les chances de renaissance et la permanence de l'identité d'un pays ? Tout est-il perdu pour la Russie affaiblie ? Son accession à la liberté intervient-elle trop tard ? Pour analyser cette évolution, lire dans les courbes sans cesse croisées de la fatalité et des résurrections russes, rien de tel que d'aller voir sur le terrain, mais le terrain du Temps, si l'on peut dire, là où l'on voit affleurer ou saillir les grandes permanences de cet immense pays. Ce que fait Hélène Carrère d'Encausse dans ces Tableaux de Russie à la manière de ceux que Michelet consacra à la France.

14 février 1956 : devant le XXe Congrès du PC d'Union Soviétique réuni à huis clos, Khrouchtchev dénonce les " erreurs " et les " crimes " de Staline. La déstalinisation est engagée. Ainsi, à peine trois ans après la mort du " guide génial ", les délégués apprennent avec stupeur la falsification des grands procès, les machinations policières, les faux aveux obtenus par la torture, l'épuration systématique des cadres du parti, de l'armée et de l'industrie, la déportation massive de citoyens soviétiques innocents...

Avec la dénonciation du stalinisme commence une période de libéralisation relative lors de laquelle se bousculent espoirs et désarrois, la déstalinisation sera, par-dessus tout, le temps où le peuple soviétique, la mémoire rendue. part à la conquête de la vérité.

Et pourtant, bien que souvent très justes, les intuitions de Khrouchtchev débouchent, en 1964, sur un formidable échec. Pourquoi ?

Le caractère équivoque de la déstalinisation tient sans doute à l'ambiguïté du problème posé, celui du " changement ". Khrouchtchev pouvait-il aller plus loin - ainsi que le désiraient ardemment les intellectuels - sans remettre en cause les fondements même du système soviétique ?

Moment essentiel du XXe siècle, cette " deuxième mort " de Staline aura été un événement pivot dans l'histoire du monde communiste, et son récit permet de nous donner une brillante analyse des problèmes touchant le pouvoir -et sa succession - dans une période totalitaire. Une première version de ce livre est parue en 1984 sous le titre 1956, La Déstalinisation commence. II y a eu depuis la perestroïka, puis la chute de l'Empire soviétique, l'ouvrage a donc été revu et enrichi d'une réflexion sur le système soviétique et sa chute.

A qui tente d'établir un atlas et une chronologie des meurtres politiques, trois évidences s'imposent. Nulle société n'a été continûment à l'abri du meurtre politique sous ses aspects divers. Mais il est des temps historiques où le meurtre connaît une fortune remarquable : le XVIe siècle européen, par exemple ; ou encore le XXe, où, sous la forme de la terreur de masse et des mouvements terroristes, il gagne plus ou moins tous les continents. Il est aussi des moments où le meurtre politique régresse et apparaît plutôt comme un moyen exceptionnel de résoudre des conflits de pouvoir. Pourtant, à cette conception qui met à un moment ou à un autre toutes les cités sur le même plan et qui fait du meurtre politique la clé des épisodes tragiques de leur histoire, un pays _ peut-être pas le seul, mais son exemple est le plus éclatant, s'agissant d'un grand pays d'Europe _ fait exception : la Russie.

L'histoire de ce pays dans lequel Tocqueville, lorsqu'il scrute l'avenir, discerne qu'il est appelé "par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains la moitié du monde" à égalité avec les seuls Etats-Unis, dont il dit que le monde "découvrira tout à la fois la naissance et la grandeur", est avant tout une histoire continue du meurtre politique. Du moment où se fonde la Russie, au IXe siècle, et où commence sa christianisation, jusqu'à l'apogée prévue par Tocqueville, il n'est guère de génération qui n'y ait assisté, pétrifiée, à l'éternelle liaison entre meurtre et politique. Les temps de répit, dans ce pays, ce sont les guerres et les invasions qui les ont apportés, autres formes de violence et de mort, mais dont l'avantage est qu'agissant de l'extérieur, elles unissent pour un temps le pouvoir et société contre l'ennemi porteur de mort.

Cette longue tradition meurtrière a sans nul doute façonné une conscience collective où l'attente d'un univers politique pacifié tient peu de place, tandis que la violence ou sa crainte y sont profondément ancrées. De ce malheur si profondément ressenti à tous les âges, que les esprits superficiels nomment l'âme russe, l'on peut se demander où est la cause, où est l'effet. Est-ce le meurtre politique trop longtemps utilisé qui a produit une conscience sociale malheureuse et soumise, et, par là, incapable d'imposer, comme ailleurs, un autre cours au politique ? Ou bien est-ce cette conscience malheureuse, épouvantée, qui appelle sur elle, sinon la colère des dieux, du moins le déchaînement des meurtriers.

Hélène Carrère d'Encausse

Quel roman que celui de la longue relation - trois siècles - qui tant de fois attira, unit, opposa, réconcilia la Russie et la France !

La Russie, Etat-continent qui s'étend en Europe et en Asie, s'est toujours revendiquée puissance européenne. Et l'Europe, pour la Russie, fut d'abord et toujours la France. Celle de Louis XIV, des Lumières, de la Révolution et de l'Empire, des idées, de la langue, de la culture, de la liberté et de la puissance. Durant trois siècles, cette France a fasciné les souverains Romanov, acharnés à s'en faire reconnaître, accepter, aimer, à se voir accorder le statut de puissance égale de la France.

La France y opposa durablement méfiance et hostilité, voyant dans la Russie un pays attardé, barbare, étranger à l'Europe et dangereux, avant de s'y allier lorsque le puissant empire allemand lui imposa ce tournant. Durant trois siècles, la relation heurtée de ces deux pays a constitué une part essentielle de l'histoire européenne avant de sombrer dans le grand cataclysme de la Première Guerre mondiale.

Cet ouvrage reconstitue cette longue relation franco-russe, il a aussi pour but d'en rechercher les constantes et peut-être un éclairage pour un présent inquiétant et difficile.

Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin !

Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre – commissaire du peuple – alors qu’en Europe les femmes n’accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu’après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l’histoire ait connue.

Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s’adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l’Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés.

Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l’amour libre, combattant pour l’émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l’empêche pas d’être une mère attentive à son fils.

Autre Kollontaï, l’écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d’une vie constituent une œuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue.

Cette existence multiforme, si dense n’a pas empêché Alexandra Kollontaï de s’imposer à l’attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les « icones » médiatiques du XXe siècle.

Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline.

Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu’elle aura marqué, l’auteur a rassemblé une documentation considérable – archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l’époque – et des études historiques qui y sont consacrées.

Historienne de la Russie, auteur de L’Empire éclaté, Hélène Carrère d’Encausse, membre depuis 1991 de l’Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.

Voici les Mémoires d’un homme né à Moscou en 1948, qui a commencé sa carrière diplomatique en France sous Pompidou et l’a terminée sous la présidence Macron.

Dans son pays, Alexandre Orlov a débuté son parcours dans l’Union soviétique de Leonid Brejnev pour l’achever dans la Russie de Vladimir Poutine. Sous Gorbatchev, il observe de près la succession rapide des événements qui transforment l’URSS jusqu’à la faire disparaître.

Après son passage au Conseil de l’Europe à Strasbourg, il parvient à la consécration de ce long itinéraire français et de sa passion pour la France en devenant ambassadeur à Paris durant neuf ans.

Parmi ses réussites, la construction de la nouvelle cathédrale russe à Paris sur le quai Branly, associée à un centre culturel. En 2017, Alexandre Orlov organise la rencontre de Versailles entre les présidents Macron et Poutine, qui a donné naissance au Dialogue de Trianon, forum des sociétés civiles russes et françaises, auquel il participe activement aujourd’hui.

Ces Mémoires sont pour nous, Français, l’occasion de connaître le cheminement d’un citoyen soviétique qui témoigne que l’on pouvait aussi être un Soviétique heureux. Il est vrai qu’Alexandre Orlov a appartenu à une partie de la société que les tragédies du système soviétique ont épargnée. On est, comme le dit Hélène Carrère d’Encausse dans sa préface, devant un « témoignage qui revendique le monde qui l’a formé et qui permet de mieux comprendre le désarroi de nombreux Russes ou Soviétiques devant la disparition d’un pays et d’un système auxquels ils entendent rester fidèles ».

En faisant revivre les cinquante dernières années de la Russie et de la France, Alexandre Orlov nous fait comprendre tout ce qu’elles ont en commun.

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

1 - Montée du bolchevisme

2 - Naissance d'un État

3 - Naissance d'une nation

4 - Un pas en avant, deux pas en arrière

5 - Lénine devant son œuvre

6 - Montée de l'appareil : les défaites de la gauche

7 - Le triomphe des prophètes. La défaite de la droite

8 - Création d'une société

9 - L'ordre par la terreur

10 - Veillée d'armes

11 - La grande guerre patriotique

12 - Reconstruction de l'économie

13 - Reconstruction de l'idéologie

14 - Vers le poststalinisme

Conclusion

1917-1990 : dernier empire, superpuissance militaire, l'Union soviétique est le lieu des deux grandes révolutions de ce siècle. En 1917, le coup d'Etat de Lénine a supprimé les chances d'une révolution démocratique et reconstitué l'Empire russe que le conflit mondial de 1914 avait fait exploser. En 1990, l'Empire soviétique et, avec lui, l'ensemble du système soviétique fondé par Lénine ont cessé d'exister.

Depuis 1985, par les soulèvements et les affrontements sanglants du Caucase et de l'Asie centrale, par l'indépendance démocratique proclamée des Etats baltes, les nations de l'U.R.S.S. ont rétabli leur droit d'exister et de décider de leur destin. Face à cette révolution venue d'en bas, des sociétés elles-mêmes, l'Etat soviétique, le Parti communiste, l'armée, le K.G.B. se sont révélés aveugles et impuissants.

Les projets de Mikhaïl Gorbatchev visant à sauver l'U.R.S.S. par quelque nouveau traité d'Union ont-ils la moindre chance d'aboutir ? Comment vont s'organiser à présent les relations entre les Etats-nations qui composèrent l'U.R.S.S. – Russie, Ukraine, pays baltes, Etats musulmans d'Asie centrale, Etats du Caucase – et qui accèdent à la pleine souveraineté?

Au temps de l'« Empire éclaté », le pourrissement du système soviétique a nourri les volontés d'indépendance nationale. Aujourd'hui, les nations ont triomphé de sa domination et du communisme qui la justifiait. C'est le temps de la « gloire des Nations ». L'analyse du passage de l'un à l'autre permet d'esquisser des hypothèses pour l'avenir.

Si, pour Gorbatchev, la révolution des nations est un coup de poignard porté à la perestroïka, elle scelle en fait le tombeau du communisme. Pour les nations qui retrouvent aujourd'hui leur liberté et leur dignité, c'est aussi la plus grande chance d'avancer réellement dans la voie de la démocratie.

H.C.E.

Après l’effondrement du régime communiste, la Russie a tenté avec Elstine de normaliser ses relations avec l’Occident. Que reste-t-il de cette ambition ?

Tandis que Poutine a rendu puissance extérieure et fierté intérieure aux Russes, l’Occident se méfie de la Russie qu’il voit comme un pays où règne la corruption, peu regardant sur les droits de l’homme, en proie à de nombreux maux intérieurs et n’ayant pas renoncé à sa volonté de puissance extérieure. Vue de Russie, cette défiance est décourageante et inciterait le pouvoir russe à modérer ses efforts pour plaire à l’Occident. Aujourd’hui, la Russie rencontre partout la puissance américaine, acharnée à l’écarter du « grand jeu » énergétique et à la remplacer dans sa « zone d’intérêts ».

Quelle est, dans un monde aujourd’hui post-occidental, la vision qui sous-tend la stratégie russe ? Asiatique ? Démocratique et européenne ? Ou pont entre les deux mondes ?

Le 31 juillet 1975, la conférence d’Helsinki consacre la volonté de paix de trente-cinq nations, et d’abord des deux super-grands, URSS et États-Unis. Le 27 décembre 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan. Cette guerre, en pleine paix, fit voler en éclats le mythe de la détente. Le monde s’aperçoit soudain, qu’à l’apogée du temps de paix – 1975-1979 – l’URSS a bâti un nouvel ordre. Le premier situé dans l’est européen avait été conquis dans la foulée de la guerre. Le second s’étend en Afrique, en Asie et en Extrême-Orient. Puissance seulement européenne, il y a encore vingt ans, l’URSS est maintenant présente sur la plupart des continents.

Comment se construit un empire à l’époque de la décolonisation et dans des pays nés des luttes anti-coloniales ? Comment se conquiert un empire en temps de paix sans que la société internationale s’en aperçoive ? Quel est le degré de solidité et l’avenir de cet empire nouvelle manière, conquis à l’abri de l’idéologie communiste ?

Ce sont quelques-unes des questions auxquelles Ni paix ni guerre apporte des éléments de réponse. Hélène Carrère d’Encausse trace le panorama des avancées soviétiques en Angola, en Éthiopie, en Afghanistan, au Viêt-nam… Elle analyse la prodigieuse capacité de l’URSS à modifier sa stratégie selon les opportunités, passant allègrement de l’intervention militaire directe à l’usage d’intermédiaires cubais ou libyens, des traités de commerce à la solidarité idéologique, sacrifiant même brutalement, lorsque c’est son intérêt, le Parti Communiste local (Irak).

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