Tous les livres de Isabelle De Gaulmyn
Quelque chose a changé dans l'Eglise catholique. François, ce pape jésuite venu du bout du monde, fait souffler sur Rome et au-delà un vent de réforme qui suscite chez les catholiques étonnement et espoir. Il est vrai que l'Eglise, victime de son hyper-centralisation, ne semblait plus à même de répondre aux besoins de plus de 1,2 milliard de fidèles, désormais répartis sur toute la planète. Confrontée à la sécularisation en Europe et à la concurrence des autres religions dans le reste du monde, elle était tentée de se crisper sur le seul souvenir de son passé glorieux. Né et éduqué loin de l'Europe, François ne craint pas de bousculer un système héritier de plusieurs siècles de monarchie absolue. Qu'il s'agisse de la Curie, du gouvernement de l'Eglise dans le monde ou de la manière de s'adresser à la société et de lui annoncer l'Evangile, le nouveau pape est en train d'opérer un bouleversement copernicien, qui prend appui sur le concile Vatican II. Quelles sont les réformes qu'il propose ? Jusqu'où veut-il aller ? Quel visage prendra demain la première religion du monde ? A travers l'examen des chantiers en cours et des pistes envisagées, ce livre dessine les contours possibles de la papauté du XXIe siècle de façon d'autant plus éclairante qu'il s'appuie sur d'essentiels rappels historiques.
De 1970 à 1991, dans la paroisse Saint-Luc, à Sainte-Foy-lès-Lyon, le père Preynat règne sur " ses " scouts, les stimulant par son charisme. Tous savent que le père a des " chouchous " ; certains sentent même l'étrangeté des invitations qu'il leur adresse. Mais personne n'ose penser l'impensable.
Isabelle de Gaulmy était scoute. Comme une grande majorité de ses camarades, elle a aimé les activités organisées par le père Preynat. Mais lorsqu'un prêtre de la paroisse lui raconte, en 2005, qu'il y a un " gros dossier " sur lui, ses soupçons d'enfant se réveillent. Il faudra encore dix ans pour que l'affaire sorte dans la presse : d'anciens scouts parlent et une plainte vise le père.
À propos de l'Église catholique, on peut parler aujourd'hui d'un profond malaise. La perte de crédibilité est impressionnante tant au regard de ceux qui lui demeurent proches que pour ceux qui lui sont extérieurs. Qu'arrive-t-il donc à cette Église pour que, moins de cinquante ans après un concile qui sut parler avec pertinence aux hommes de ce temps, l'impression d'insignifiance soit si prégnante ? En posant la question " Qu'arrive-t-il à l'Église aujourd'hui ? ", nous interrogeons des guetteurs. Peut-on apercevoir les signes annonciateurs d'une (re-)naissance sans doute très différente de tout ce qui fut jusqu'ici ? Sans rien minimiser la radicalité de la crise actuelle.