Tous les livres de Jean Ferniot
L'ouvrage s'ouvre sur la mort par défenestration de Jacques Cabriac, qualifié mystérieusement de « petit salaud »... Les Cabriac sont notaires de père en fils, à Rodez. Le vieux Dieudonné, bigot austère, a passé la main de l'étude à Urbain. Celui-ci, cinquantenaire, s'accommode d'une vie confortable et désespérée entre sa femme Nathalie, névrosée et alcoolique et leur fils, Florian, qui, il l'ignore ou ne veut pas le savoir, n'est pas de lui (Nathalie l'a conçu lors d'une coucherie accidentelle à Toulouse).
La seule véritable passion d'Urbain est sa soeur Claire, à laquelle des liens quasi-incestueux l'ont uni dans sa jeunesse, avant que Claire ne soit répudiée pour cause de grossesse hors mariage : chassée avec l'enfant qu'elle portait (Jacques), elle s'est exilée chez l'ami Biboulac, cafetier aveyronnais à Paris. Quand Urbain apprend que Claire est hospitalisée à Paris après une chute quasi-mortelle, il se précipite à son chevet ...
et toute la machinerie familiale se détraque. Un roman noir où tous sont coupables et tous châtiés. Florian, le seul innocent, « l'enfant du miracle » venu d'un autre sang, deviendra meurtrier à son tour, purifiant par le feu les péchés de la lignée (hypocrisie, lâcheté, inceste, mensonge, meurtre).
Présentation de l'éditeur
Quand j'étais enfant, ma grand-mère me parlait de la sienne, qui était née sous la Révolution. Aujourd'hui, mes petits-enfants m'entendent raconter ce qui me fut dit du Second Empire. La nuit des temps. Et tout cela, pourtant, si proche. Dire que le monde a plus changé en un siècle qu'en un millénaire est devenu un lieu commun. Ce siècle fut le mien, à quelques années près. Ces changements, je les ai vécus. Les voici, à travers 141 histoires. Très courtes. C'était ma France. Humour par-ci. Tragédie par-là. La vie, en somme.
Biographie de l'auteur
Grand journaliste, Jean Ferniot a derrière lui une œuvre imposante de romancier, de nouvelliste et d'essayiste, qui lui valu de nombreuses distinctions : prix Interallié pour L'Ombre portée, prix de la Nouvelle de l'Académie française pour Le Chien-loup, prix populiste pour Un temps pour aimer, un temps pour haïr. Ses derniers titres publiés : C'était ma France (Grasset, 2004) et L'enfant du miracle (Grasset, 2006).
1910-1950 : quarante années qui sont les plus tragiques de la vieille histoire européenne faite de guerres et de convulsions.
Il n'aura pas fallu à Jean Ferniot moins de 400 pages pour les évoquer, ici en conteur épique, là sur le mode intimiste. Sous les yeux du lecteur passionné, s'accomplissent les deux conflits majeurs qui ont bouleversé le monde et dont la France, à travers les trois générations présentes dans Un temps pour aimer, un temps pour haïr, est le cœur. Quel livre ! De la France, il raconte l'éruption et l'épanouissement de la modernité dans les mutations qui affectent la société : naissance de l'auto, de l'avion, du téléphone...
Un monde meurt, un monde naît, c'est le même et c'est un autre. L'histoire se fait sous nos yeux, à une allure folle, mais pas au point de ruiner le savoir du lecteur, son sentiment du temps qui passe, du temps passé, dont la nostalgie belle baigne tant de pages. Scènes de la vie rurale, scènes de la vie bourgeoise, nous sommes en Bretagne, à Paris, dans le Languedoc, avec la petite noblesse qui s'étiole, le peuple qui souffre - et le milieu cynique des affaires.
Roman d'action, roman de mœurs, roman politique, roman de guerre et, comme le titre le suggère si bien, qui emprunte à L'Ecclésiaste, roman d'amours et de haines : en somme, l'homme en son entier. Justement, l'homme. Il s'incarne dans des dizaines et des dizaines de personnages, qui ont l'épaisseur de ceux de Balzac et de Zola. Aubin, le hobereau breton, Gaspard, le patriarche cévenol, Angèle, née victime et que l'amour sauvera, Thaddée, avocat des déshérités, Hervé, dont la guerre a fait un mort-vivant, Anne-Marie, la réprouvée qui se console avec l'argent et tant d'autres - jusqu'à des assassins : à des degrés si divers, ils sont tous dans nos mémoires à jamais.
Tout commence un mercredi comme les autres à Chaplouc-sur-Michetonne, village lui aussi comme les autres dans la France profonde d'aujourd'hui.
Ce jour-là Odile, qui est en compagnie de son amoureux, voit soudain la Vierge lui apparaître... C'en est fait de la quiétude à Champlouc.
Le cafetier, le maire, le docteur, le curé, bien sûr, et tous les autres : nul n'échappera à l'ouragan qui va s'abattre sur le village.
D'autant plus que le temps de Clochemerle est révolu, que les médias sont bientôt là et que l'Eglise n'a pas forcément envie d'un nouveau Lourdes...
Car c'est bien notre époque et notre société que nous convie à parcourir ce roman d'une fantaisie débridée et d'une vérité hallucinante.
" On ne se contente pas de se fendre la pipe, on y croit ! " André Brincourt, Le Figaro. " Jean Ferniot est un conteur de belle race.
" Louis Nucera, Le Monde.