Tous les livres de Jean-Louis Poirier
La mythologie est un ciel infini ; ses étoiles, dont nul ne sait si elles sont mortes ou vivantes, continuent de nous éclairer et de nous faire rêver. La mythologie occupe des pans entiers de notre imaginaire et des rayons complets des bibliothèques. L’originalité de notre Bibliothèque idéale est de faire accéder directement le lecteur à ce moment magique où des hommes, les Grecs et les Romains, se sont appropriés leurs mythes, les mots des Muses, en les écrivant, en les incarnant dans des textes, en les métamorphosant en des œuvres d’art, les leurs, qui sont peu à peu devenues les nôtres.
Les textes ici rassemblés sont tous fondateurs, qu’ils aient été sublimés par les géants de la poésie que sont Homère, Virgile, Ovide, ou composés par les petites mains érudites de la mythologie, les mythographes. Surtout, le lecteur découvrira en bonne place dans cette Bibliothèque les pages étonnantes, peu connues quoique souvent superbes, où historiens, philosophes, théologiens de l’Antiquité, s’interrogent et parfois répondent sur l’origine et le sens de ces récits venus de la nuit des temps
Alors que la République romaine triomphante s’effrite et tombe déjà en ruines, Cicéron rapporte la vision bouleversante qu’eut, dans son sommeil, Scipion Émilien. Nous voici, par le pouvoir des mots et du songe, transportés au plus haut des cieux pour contempler le mouvement des astres, au son de la musique des sphères et à la lumière de mille soleils. À nous de partager un spectacle appelé à nous conduire à une réflexion poignante sur l’humanité, sur sa mémoire et sur son avenir. À nous de vérifier, de retour sur terre, de quelle éternité nous sommes encore capables dans un monde où aucun jour n’échappe à la nuit.
En son inquiétante et fascinante étrangeté, ce court texte déborde de sagesse et de poésie. Si aux siècles de gloire succèdent des millénaires d’oubli, l’âme, immortelle, est le seul bien à cultiver. Par cette traduction nouvelle, cristalline et précise, Jean-Louis Poirier livre au grand public ces pages étonnantes, mais connues des seuls spécialistes.
À côté des plus grands philosophes, bien connus, mais dont on lira des pages inattendues, sauvées de l’oubli ou du contre-sens, ce sont d’innombrables pépites, enfouies, écartées, condamnées, la foule des obscurs ou des oubliés, qui surgissent dans ces pages. Reviennent ainsi à la lumière des œuvres étonnantes, mais laissées de côté par la police de la pensée ou les aléas de la transmission : si l’on sait que Montaigne a dénoncé les crimes commis au Nouveau Monde, se souvient-on des analyses glaçantes de Gabriel Naudé au sujet de la Saint-Barthélemy ? connaît-on exactement ce que la Révolution française doit à tant de philosophes ? se souvient-on d’Adrien Duport, a-t-on lu de près l’Abbé Grégoire ? sait-on bien que les philosophes français – et parmi eux, combien de femmes, géniales ? – sont pour quelque chose dans l’abolition de l’esclavage, de la peine de mort, les droits des femmes, l’émancipation des juifs ? et la liste n’est pas close. Ce sont ces possibles lacunes de notre mémoire que ces extraits voudraient réparer.