Laurel Zuckerman

Dans ce livre, on suit une américaine, vivant depuis une vingtaine d'années en France et fraîchement licenciée économique qui se met dans la tête de passer l'agrégation d'anglais. Commence alors pour elle un parcours semé d'embûches qu'elle relate ici avec un certain humour. Le récit s'appuie sur l'expérience de l'auteur, qui essaie entre autres de démontrer que le mauvais niveau des français en anglais est dû à un mauvais processus de sélection des professeurs (voire à une volonté délibérée d'écarter les candidats anglophones). Je trouve le raccourci un peu rapide. Si on peut s'étonner du peu d'importance accordé à la pratique de l'anglais et aux qualités pédagogiques (qualités qu'honnêtement je ne suis pas sure que l'auteur possédait, celle-ci cherchant simplement un emploi duquel elle ne pourrait plus jamais être renvoyée) lors du processus de recrutement (l'auteur a tenté l'agrégation en 2005, a priori le contenu des épreuves a été modifié depuis), je ne pense pas qu'il suffise de vivre à l'étranger pour être apte à enseigner sa langue maternelle. J'ai trouvé le fil un peu décousu, l'auteur nous livre une série d'anecdotes relatives aux problèmes de l'enseignement en France, de son point de vue de candidate à l'agrégation mais aussi de parent d'élève d'une jeune collégienne mais sans vraiment de lien entre les chapitres, et j'ai été agacée par son habitude de finir ses chapitres par des questions.

Bref, il y a probablement des choses surprenantes et illogiques dans le concours de l'agrégation, et peut-être un gouffre entre le niveau exigé des candidats avec les compétences nécessaires pour enseigner les bases de l'anglais à des élèves de collège et de lycée. Cependant, le parti pris de l'auteur m'a gênée, même si mon expérience me dit que l'enseignement de l'anglais pourrait être amélioré (mais je suis bachelière de l'an 2000, donc pour ce que j'en sais, l'anglais est peut-être enseigné aujourd'hui bien différemment de ce que j'ai connu), et que le processus de recrutement des professeurs laisse passer de très bons et de très mauvais professeurs (et ce quelle que soit la matière enseignée), je ne pas complètement adhérer au point de vue de l'auteur parce qu'il ne me semble pas objectif.