Tous les livres de Manuel Antonio Pereira
Berlin, de nos jours. Parmi la génération des vingt ans, Jan, un jeune homme à vif, passionné, frondeur, marche à la rencontre de toutes sortes de gens dans cette ville qui ne dort jamais. Il se lie à un groupe de jeunes, organisés en collectif, qui tentent à leur façon de ne pas « collaborer » avec le système, de mettre en place une autre relation au travail et à la société. Mais Jan entre aussitôt en conflit avec ces rebelles si raisonnables à son goût. Lui, ne veut pas pactiser avec le monde qu’il condamne, il défend une lutte plus radicale. Son engagement il l’exprime dans un article virulent destiné à leur magazine alternatif. Jugé trop violent, l’article est refusé. Jan poursuit alors sa marche dans la ville, parmi les autres dépossédés de la vie. Il est impatient d’agir, au risque de se brûler. Pour la génération des vingt ans en Europe, anesthésiée par le consumérisme de masse et qui ne connaît plus qu’une liberté sans puissance d’agir, des alternatives sont-elles encore possibles ? Cette génération ne peut-elle qu’assister, impuissante, à la victoire d’un capitalisme anxiogène qui ne produit au fond que des relations mutilées ?
Que veut dire "réussir sa vie" pour la jeune génération européenne ? Un groupe de jeunes gens à la sortie du lycée est à l'heure des choix. Certains veulent tenter les concours des grandes écoles de commerce de Paris, décrites comme l'élite, le Saint-Graal. Lorsque les résultats tombent, certains réussissent, d'autres resteront en province, à Clermont-Ferrand, trouveront un emploi ou intégreront des écoles moins prestigieuses. Les années d'études passent, chacun est confronté à lui-même, à ses compromissions, ses renoncements, sa réussite ou son échec, la réalité d'un monde sans état d'âme et qui peut broyer les êtres, ou bien l'on est fier d'intégrer l'élite de la société française. Mais à quel prix ? Que sont devenus leurs amitiés, leurs liens ? Que reste-t-il de leur foi, de leur intégrité ? Quand on a fait siens les discours du "tout économique" et que l'on refoule ses affects, ses émotions, qu'on refuse "la tentation d'être humain", ne se brêle-t-on pas intérieurement ?