Tous les livres de Marc Gabolde
Dans une Egypte façon par des siècles de polythéisme, Akhenaton bouleverse l'ordre établi et instaure, vers 1350 avant J.-C., le culte d'un dieu unique : le soleil. S'opposant au clergé traditionnel, le pharaon délaisse la capitale, Thèbes, pour fonder sur le site de Tell el-Amarna la nouvelle cité royale dédiée à Aton. Ses habitants y vivent au rythme des dévotions du pharaon et de sa reine, la belle Nefertiti. Un courant artistique inédit s'épanouit dont les œuvres, reconnaissables entre toutes, se distinguent par leur sensualité. Après la mort d'Akhenaton, ses successeurs se hâtent de rétablir les cultes polythéistes et persécutent la mémoire du roi " rebelle ", martelant son nom et ses représentations. Sorti de l'oubli grâce aux fouilles entreprises aux XIXe et XXe siècles à Thèbes et Tell el-Amarna, ce pharaon subversif, inventeur du premier monothéisme, fascine et inquiète. L'égyptologue Marc Gabolde retrace les grands moments du règne d'Akhenaton, éclaire sa vision religieuse et démêle l'écheveau de sa succession jusqu'à l'avènement de son fils, Toutânkhamon.
Toutankhamon est sans conteste le plus connu des pharaons et cette réputation n'est pas usurpée. On lui doit le plus fabuleux trésor archéologique jamais découvert et son règne clôt la "période amarnienne" dominée par les figures emblématiques d'Akhenaton et de Nefertiti. Aussi bien du point de vue de l'histoire événementielle que de celui de l'histoire des idées ou l'histoire de l'art, la vie de Toutankhamon baigne dans une ambiance romanesque où l'on rencontre tour à tour Dieu, l'amour, la beauté, l'or et la mort. Grâce à des enquêtes minutieuses, il est possible aujourd'hui d'éclaircir ses origines en s'aidant des études ADN, de retrouver quelques fragments de sa vie de prince et de roi et d'avoir une vision plus précise de l'administration de l'Egypte et de la Nubie sous son règne. En suivant à la trace les étapes de la découverte de son tombeau, on peut encore enrichir son trésor de pièces insoupçonnées dispersées dans les collections et faire un sort définitif à la "malédiction" qui lui est associée. Entre la mystérieuse reine-pharaon qui régna avant lui et l'arrivée au pouvoir de ses successeurs Ay et Horemheb, les dix années qu'il passa sur le trône s'avèrent en fin de compte riches en productions architecturales, textuelles et artistiques, trop souvent éclipsées par les merveilles et les mystères de sa tombe.
Dans une Égypte désormais chrétienne, la maîtrise des écritures traditionnelles liées aux ultimes soubresauts des cultes « païens » tomba rapidement dans l'oubli avec la disparition des derniers hiérogrammates, aux IVe-Ve siècles de notre ère. Elle devint dès lors un sujet de spéculation pour les savants de l'Antiquité tardive, puis pour les humanistes européens à partir de la Renaissance. Il fallut néanmoins attendre 1822 et les débuts de la redécouverte du système hiéroglyphique par Jean-François Champollion pour renouer avec le savoir des scribes. Pourtant, malgré le vif engouement suscité par la civilisation égyptienne antique et les presque deux siècles de la discipline égyptologique, ces écritures restent encore pour beaucoup synonyme de « mystères »...
Cet ouvrage présente quelque soixante-dix pièces, œuvres majeures ou moins connues principalement issues des collections du musée du Louvre, ainsi que d'autres, inédites, provenant de collections privées et universitaire, en les analysant à l'aune des dernières avancées de la recherche égyptologique. Il propose d'une part une vision synthétique claire de ces différentes écritures (hiéroglyphique, hiératique et démotique), de leurs spécificités et emplois respectifs ; il permet d'autre part d'évoquer leur réception aux époques ultérieures et, de manière plus large, la place de l'écrit dans les sociétés.