Livres - Bibliographie

Piliers et palmiers mêlés, elle surgit du désert de Syrie, imprévisible et frémissante, bleue et verte dans l'écrin d'un océan de sable. Palmyre! Les légendes pullulent à son compte. Elle aurait fondée par le roi Salomon. La Bible l'appelle "celle qui garde", et les caravaniers la surnomme "la fiancée du désert". N'a-t-elle pas symbolisé le carrefour des civilisations, sur la routes des épices, entre Orient et Occident? Hélas, sa période glorieuse est révolue. Simple colonie, elle végète désormais sous le joug de l'Empire romain.

Parmi ses habitants, Palmyre compte une jeune fille qui lui ressemble. Impatiente, belle, sensuelle, éprise de liberté, fière, révoltée. Bridée.

Elle aurait aussi des origines légendaires. La reine Cléopâtre serait son ancêtre. Elle aussi a plusieurs noms, arabe, grecs, juifs, Bath-Zabbai, Al-Zaba, Zénobie, " femme a la longue chevelure", "vie de Zeus". Elle aussi rêve de gloire. Elle aussi se trouve a un carrefour.

Demain, le jour de ses 13 ans, elle aura le droit de monter une chamelle de course. Et si cette cavalcade était le premier pas vers une immense liberation, pour elle, pour les femmes, pour sa ville, pour son peuple ?

Il est curieux, courageux, ambitieux, irrésistible.

ses amis ont adopté comme cri de ralliement : " rien sans thésée ! " son modèle, son idole ? son cousin héraklès, celui des douze travaux. il rêve d'accomplir des prouesses comme lui, des exploits. un jour, il sera un héros. il le sait. il vaincra des monstres, il traversera des contrées hostiles avec succès, il sera aimé de femmes extraordinaires, il fera du bien à son peuple, il laissera son nom dans l'histoire.

son nom, thésée, qui signifie " dépôt d'objets ". un jour aussi, il saura d'oú il vient, quel est son héritage, et comment le transmettre à son tour à ses futurs fils. car pour l'instant, il ignore qui est son père. il sait seulement que le nom qu'on lui a donné a un rapport avec sa filiation. sa mère lui a promis qu'un jour, il apprendrait tout. et ce jour est arrivé. ce matin, thésée a quinze ans et assez de forces pour soulever la pierre mystérieuse dont il a deviné qu'elle cachait le secret de sa naissance.

sous la pierre, il trouve une paire de sandales et une épée. celles de son père, les siennes à présent.

marcher vers lui, avancer vers son destin, combattre et vaincre. c'est exactement ce dont il rêvait.

Dans le monde entier, la beauté d'Hélène est légendaire. Certains prétendent même que la plus belle c'est elle. Son nom ne signifie-t-il pas "celle qui ravit"? À moins que ce ne soit "celle qui est ravie"?

Aussi, quand Pâris, le fils du roi de Troie, arrive à Sparte en ambassadeur, pour rencontrer les chefs de la cité et tâcher de règle les conflits incessants qui opposent les deux peuples,leur rencontre va donner tout son sens, ses deux sens, au nom d'Hélène.

Ravissante, elle séduit Pâris au premier coup d'oeil. Ravie, son rapt déclenche une guerre meurtrière, épique, qui va durer dix ans: la guerre de Troie.

Depuis ces temps légendaires, le nom d'Hélène, ce nom trop riche et trop puissant, est associé à beaucoup de calomnies, de rumeurs, d'hypothèses et de légendes. Il fallait ce récit simple, complet et très documenté, pour lui rendre justice.

On a raconté qu'elle était une magicienne qui répandait autour d'elle son œuvre de haine, une mère dénaturée qui avait tué ses propres enfants par jalousie de leur père infidèle. Depuis la tragédie d'Euripide, la figure mythique de Médée est victime de calomnie et de médisance.

Et si la réalité était tout autre ?

Si Médée, la jeune fille du roi de Colchide fascinée par les Grecs, leurs coutumes, leur éloquence, leurs vertus démocratiques, avait été tout simplement une femme assoiffée de justice et attachée à la parole donnée ? Si l'épouse passionnée du beau Jason, le chef des Argonautes, et la mère de deux petits garçons avait été à Corinthe l'étrangère à abattre, le jouet d'un complot, un vrai bouc-émissaire ?

Et si le nom de Médée, qui signifie " celle qui apporte aide et guérison " était enfin lavé dans ce roman de tous les affronts qu'il subit depuis la plus haute Antiquité?

Quand Orphée s'empare de sa lyre et se met à chanter, les sirènes blêmissent et se taisent. L'hydre, féroce gardien de la Toison d'Or, s'endort comme un bébé. Les tempêtes, qui menacent, s'éloignent à tire-d'aile. Les divinités infernales se figent, comme envoûtées... Aujourd'hui encore, Orphée symbolise la toute-puissance de la poésie sur le monde. Mais pas seulement Orphée est aussi un homme sage. Prêtre autant que poète, il fuit les honneurs et les richesses. Toujours en retrait : il porte un regard critique et lucide sur les hommes. Pourtant, lorsqu'il est sur le point de réussir l'impossible et d'arracher sa bien-aimée aux Enfers, il échoue. Et cet échec ne cesse d'intriguer. Comment un homme aussi sage n'a-t-il pas su résister à la tentation de regarder en arrière, de vérifier la présence d'Eurydice ? Pourquoi a-t-il commis ce geste fatal, interdit sous peine de perdre sa femme à tout jamais ? Pourquoi, si près du but, a-t-il douté de l'être aimé ? C'est l'un des plus grands mystères d'Orphée.

Bien avant sa naissance, le destin d'Énée semblait déjà tracé. L'oracle avait prédit que le fils d'Anchise serait un jour roi des Troyens. La prophétie paraissait pourtant bien étrange. Comment Énée, le chef des Dardaniens, pouvait-il devenir roi sans appartenir à la lignée royale ? Et son cousin, le valeureux Hector, n'était-il pas le mieux placé pour monter sur le trône de Troie ? Énée en arrivait à douter. Mais les oracles sont imprévisibles et, quand ils se réalisent, c'est bien souvent d'une manière inattendue. Énée assiste, impuissant, à la mort d'Hector sous les remparts de Troie puis à la destruction de la cité par les troupes grecques. Il parvient à sauver des flammes son père Anchise et son fils Ascagne avant de s'enfuir. Troie est rayée de la carte. Enfin, la prédiction prend tout son sens. Les dieux ont choisi Énée pour bâtir au loin une nouvelle Troie. La route est longue jusqu'à la terre promise, balisée de nouveaux oracles et de rivages inhospitaliers. Il faudra tout ce temps pour qu'Énée comprenne que l'avenir ne se construit pas seulement sur le passé.

Cassandre est un personnage mythique de la guerre de Troie. Elle est l'une des plus belles filles du roi Priam elle est ensuite donnée comme butin au vainqueur, le roi Agamemnon. Cassandre connaît l'avenir mais toutes ses mises en garde ne sont jamais écoutées du fait d'une malédiction d'Apollon. Amoureux éconduit, le dieu condamne Cassandre, impuissante, à voir ses prédictions malheureuses s'accomplir et les hommes ne jamais la croire. Le destin de cette femme est terrible et ce livre, à travers sept articles de différents spécialistes, redéfinit les limites de ce mythe, en propose une relecture et tente de définir le sens que notre époque donne à cette figure et à son don stérile.

Elles s'appellent Valeria, Sophonibe, Emilia, Tuccia, Porcia, Fannia, Lollia, Metilia. Autour d'elles, la tiédeur d'une nuit, le bleu intense d'un matin, des fiançailles ensoleillées, et la résistance, ses combats quotidiens à travers les siècles. Chacune d'elles est contrainte à ne plus être une enfant. Elles sont un butin vivant, des otages sous une pluie de flèches, fille d'empoisonneuse ou nièce de Vestale, bien nées ou assistante enthousiaste d'un médecin. Elles n'ont rien en commun en dehors de leur capacité à dire non. Toutes éprises d'absolu. De cette envie de choisir leur existence propre. De se battre pour la condition commune des jeunes filles et, plus encore, pour la liberté de leur patrie, aux côtés des hommes. Au prix même de leur vie, parfois, et de sacrifices, toujours. Entre leurs mains passe une fibule sertie de pierres, une vieille relique du passé. Rien d'autre qu'une broche accrochée à leurs vies, minuscules ou mythiques, un bijou avec des airs de pas grand-chose, un trait d'or refermant un secret puissant, le pouvoir de la lutte.