Tous les livres de Marina Yaguello
Comment les femmes parlent, comment elles se parlent, comment on leur parle, comment on parle d'elles ? Les femmes et les hommes ont-ils un rapport différent au langage ? Parlent-ils une langue différente ? Où se situe l'identité culturelle, et donc linguistique, de la femme ? Pourquoi la langue du pouvoir est-elle extérieure aux femmes ? Quel rôle jouent la métaphore sexuelle, les connotations dépréciatives, les dissymétries sémantiques et grammaticales, les insultes à caractère sexuel comme véhicules de l'idéologie sexiste ? En quoi la lutte des femmes sur le terrain de la langue rejoint-elle celle de tous les mouvements de libération des groupes minoritaires, opprimés, marginaux ou déviants ? A la croisée des chemins entre le féminisme et la linguistique, ce livre tente de cerner le langage dans sa diversité sexuelle posée comme culturelle et non « naturelle ».
La linguistique a la réputation d'être une discipline austère, compliquée, inaccessible. L'ouvrage de Marina Yaguello est une tentative originale (et réussie) pour en présenter les bases de façon ludique. Le lecteur est ici invité à redécouvrir et observer son propre comportement de créateur de langage. Car chacun de nous est un linguiste qui s'ignore : les jeux de mots, les lapsus, la poésie, les slogans publicitaires sont autant d'occasions d'exploiter les propriétés de la langue, et supposent une analyse inconsciente mais subtile de ses mécanismes. L'auteur parvient à nous faire prendre conscience de nos compétences et en profite pour introduire avec humour mais non sans rigueur les notions-clés des sciences du langage.
Avec le concours d'Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll, qui donne bien plus que son titre à l'ouvrage, Marina Yaguello nous ouvre les portes d'un univers qui la passionne et dont elle sait faire partager les richesses. --Guillaume Segerer
"La diversité des langues, souvent perçue comme une malédiction, en particulier par les utopistes inventeurs de langues universelles, est en fait une richesse, un trésor dont nous n'avons pas fini de faire l'inventaire."
Loin du jargon rébarbatif des linguistes, Marina Yaguello débusque avec humour les idées reçues sur la langue et leur tord le cou avec malice. Chaque forme de langage est considérée une source irremplaçable de culture, et l'invraisemblable richesse, la formidable diversité des langues sont célébrées avec un plaisir contagieux.
- Ça voiture sec aujourd'hui ! ", se plaint le chauffeur de taxi. - Polo, le bonbon le plus trou ! ", dit la dame en se pâmant. - Les questions les plus présidentielles ", titre TF1. - Le capitaine Prieur est enceinte ", annonce la presse. - J'ai vraiment la haine ! ", dit votre fils. - J'ai fait une lose ! ", s'exclame votre fille. Ce livre est issu d'un tic de linguiste, celui qui consiste à écouter parler les gens, à écouter parler la langue. En écoutant parler la langue au quotidien, le linguiste repère à chaque instant de petits faits apparemment insignifiants, dont l'accumulation fait sens. La langue bouge, la langue change, la langue crée ; mais jamais au hasard. Toute innovation s'explique à partir du système constitué. A travers la parole des locuteurs, la langue nous raconte comment elle va, comment elle vit, d'où elle vient et où elle va. Comment va-t-elle? Mais très bien, merci. Malgré les propos alarmistes, la créativité du français est intacte.
La langue est-elle machiste ? Pourquoi certains noms comme orateur ou syndic sont-ils privés de féminin ? Faut-il modifier le genre des mots par attachement à l'égalité des sexes ? C'est à toutes ces questions et bien d'autres que Marina Yaguello répond, de façon érudite mais jamais pédante, fidèle à son credo selon lequel la linguistique n'est pas qu'une affaire de spécialistes.
Refusant toute allégeance à une théorie exclusive, cet ouvrage repose sur un socle commun à tous les linguistes : le rejet du point de vue prescriptif au bénéfice de l’approche descriptive. Marina Yaguello s’efforce de présenter les grands traits de la langue à travers un ensemble de « micro-grammaires ». Elle s’appuie pour ce faire sur l’interface entre syntaxe, sémantique et pragmatique.
Les « outils » mis en œuvre appartiennent à ce qu’on peut considérer comme le dénominateur commun de la linguistique moderne : les notions de structure sous-jacente, de grammaticalité, d’acceptabilité, de transformation, de paraphrase, d’ambiguïté syntaxique. La démarche fait une large place à l’intuition du locuteur natif à travers les jugements de grammaticalité des phrases canoniques et d’acceptabilité des énoncés.
[Source : 4e de couverture]
Connaissez-vous l’histoire de A ? Ce A universel qui occupe la première place de notre alphabet, comme de tous les alphabets dérivés du phénicien (hébreu, arabe, grec, latin, cyrillique). L’histoire de B, consonne sonore primordiale ? Passé le B-A BA, hélas, tout se complique. Pourquoi C est-il tiraillé entre les sons K et S ?... Saviez-vous que J est la sœur siamoise de 1 et V celle de U ? Ainsi va notre alphabet... jusqu’à Z, lettre zigzag, image en miroir brisé de qui nous vient du grec. Marina Yaguello raconte ici ces Histoires de Lettres et explique le fossé qui sépare les lettres et les sons... Longue histoire qui aboutit aux difficultés de notre orthographe.