Narinai Abgaryan

Ce roman nous présente la vie arménienne décrite à travers des scènes de la vie quotidienne.

Nous voyons la plupart des récits à travers les yeux d’une enfant dont le prénom cache un douloureux secret.

J’aime bien les passages où elle dit « tu », nous invitant à la suivre dans son monde, comme une enfant expliquerait son quotidien à un ami. Sa naïveté, ses questions, son interprétation du monde sont désarmantes. Ce personnage atténue la présence angoissante du génocide arménien et des guerres, tout en en montrant l’absurdité.

Les personnages sont attachants (cette petite fille, et surtout nani Tamare, la grand-mère aux croyances ancestrales et au caractère bien trempé), on se sent chez soi dans cette grande famille (merci pour l’arbre généalogique en fin d’ouvrage !). Le petit plus : tous ces plats arméniens décrits et qui font saliver !

Vraiment un très bon roman qui mélange habilement les histoires et les secrets de famille et de voisinage à la grande Histoire.

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé la plume de cette auteure. Narinai Abgaryan nous entraîne une nouvelle fois dans la vie d’un village arménien. Ce roman n’est pas une suite de Dans mon cœur à jamais, les deux livres peuvent se lire indépendamment.

L’histoire principale est celle d’Anatolia, une femme solitaire qui croit qu’elle va bientôt mourir et se prépare au grand voyage. Elle ne se doute pas que le destin lui réserve quelque chose de bien plus doux et imprévisible. En toile de fond, de nombreuses histoires de famille se tissent, se lient et se font écho, entrelacées de signes et de coïncidences.

J’ai beaucoup aimé la présence du surnaturel, bien plus marqué que dans le premier roman de l’auteure, ainsi que le traitement que Narinai en a fait : fantômes et rêves prémonitoires n’étonnent aucunement les villageois.

Et pour prolonger le plaisir de la lecture, trois nouvelles complètent le livre !

Un très bon deuxième roman de cette auteure que je recommande, en attendant (peut-être ?) un troisième.