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Livres - Bibliographie

Olivier Rey


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Tous les livres de Olivier Rey

Tout au long du XXe siècle, les enfants, dans leurs poussettes, ont fait face à l'adulte qui les promenait. Jusqu'aux années 70, où un retournement massif est intervenu : brusquement, on s'est mis à orienter les enfants vers l'avant. Pourquoi cette inversion ? La question, sous ses apparences anodines, nous entraîne dans une enquête inattendue et passionnante au cœur du monde contemporain. La démocratie et la science, nos références cardinales, ont contribué conjointement au retournement : l'une et l'autre privilégiant un sujet libéré du poids du passé, des entraves traditionnelles, un sujet regardant d'emblée vers l'avant et auto-construit. Sommes-nous pour autant devenus des surhommes qui tirent leur être d'eux-mêmes et élaborent de façon autonome leurs valeurs ? Ou bien sommes-nous restés des hommes qui, à récuser toutes les autorités, risquent de s'abandonner aux déterminismes aveugles et aux fantasmes régressifs que, vaille que vaille, les civilisations s'efforçaient d'apprivoiser ? Pour Olivier Rey, les récits inventés depuis un demi-siècle par la science-fiction sont moins fantaisistes qu'on ne le pense : ils nous instruisent sur un réel qui, sous des dehors rationnels, est plus que jamais gouverné par l'inconscient. Ses analyses éclairent les orientations actuelles de la biologie qui, s'emparant de la reproduction humaine, a entrepris de matérialiser des théories infantiles, de nous affranchir des chaînes généalogiques et de l'obscurité de l'origine sexuelle. L'examen des doctrines éducatives en usage, promouvant un enfant délivré de la tutelle des adultes, constructeur de ses savoirs et de lui-même, nous permet de mesurer à quel point l'utopie de l'auto-fondation a pénétré notre monde.

On pourrait imaginer comme sous-titre ou comme "bande" de ce livre : comment a-t-on pu se tromper sur la science ? Un point de vue scientifique sur les dérives scientistes contemporaines. Une analyse critique sur les pouvoirs de la réflexion scientifique mais aussi sur les limites. Une quête sur l'origine et la genèse d'un "égarement" qui nous a conduit à placer progressivement tous nos espoirs dans une "rationalité" scientifique qui, malgré ses mérites et ses succès, se révèle incapable donner sens à nos vies. Outre son érudition philosophique et la clarté lumineuse de son écriture, l'intérêt du travail d'Olivier Rey est qu'il est emblématique d'une approche décomplexée, propre à certains jeunes chercheurs d'aujourd'hui. Il est aussi, de ce point de vue, le "manifeste critique" d'une toute nouvelle génération (de "trentenaires"), déjà de plein pied dans la modernité du XXIe siècle et qui est paisiblement en rupture avec les vieilles problématiques du passé. Il s'agit de répondre à cette question très simple dans son principe : comment la pensée européenne a-t-elle choisi, en quatre siècles, une option résolument rationaliste et scientifique ? Où se sont situés, sur le plan philosophique, les "embranchements principaux" ? Pourquoi a-t-on choisi telle voie et non telle autre ? De Pascal à Rousseau, de Descartes à l'Encyclopédie, du Comtisme à l'Homme neuronal de Jean-Pierre Changeux, l'auteur nous propose une étincelante rétrospective sur les fondements de la pensée occidentale. « Pourquoi, demande-t-il, certains biologistes tiennent si fort à ce que l'homme soit une machine à survie pour ses gènes, ou une machine neuronale ? Quels sont les rapports ambigus entre l‘individu autonome, libre, et la pensée objectivante qui nie son autonomie et sa liberté ? A quelle aspiration commune répondent l’amour-passion et la science, les deux grandes affaires de l'Occident ?»

Pourquoi les araignées géantes des films d’horreur ou les Lilliputiens que découvre Gulliver au cours de ses voyages ne se rencontrent jamais « en vrai » ? Parce que dans la réalité, la taille n’est pas un paramètre que l’on pourrait fixer à volonté : chaque être vivant n’est viable qu’à l’échelle qui est la sienne. En deçà ou au-delà, il meurt, à moins qu’il ne parvienne à se métamorphoser. Il en va de même pour les sociétés et les cultures. La plupart des crises contemporaines (politiques, économiques, écologiques, culturelles) tiennent au dédain affiché par la modernité pour les questions de taille. Nous mesurons tout aujourd’hui, des volumes de transactions à la bourse aux taux de cholestérol, de la densité de l’air en particules fines au moral des ménages. Mais plus nos sociétés se livrent à cette frénésie de mesures, moins elles se révèlent aptes à respecter la mesure, au sens de juste mesure. Comme si les mesures n’étaient pas là pour nous aider à garder la mesure mais, au contraire, pour propager la folie des grandeurs.

Ce livre s’attache à décrire et comprendre par quelles voies, au cours des derniers siècles, nous avons perdu la mesure. Et aussi ce sur quoi nous pourrions nous fonder pour la retrouver, afin de mener une vie authentiquement humaine.

La statistique est aujourd’hui un fait social total : elle règne sur la société, régente les institutions et domine la politique. Un vêtement de courbes, d’indices, de graphiques, de taux recouvre l’ensemble de la vie. L’éducation disparaît derrière les enquêtes PISA, l’université derrière le classement de Shanghai, les chômeurs derrière la courbe du chômage… La statistique devait refléter l’état du monde, le monde est devenu un reflet de la statistique.

Plus le monde menace de s'écrouler, plus il faut abreuver les populations de promesses exorbitantes. Tel est le rôle du transhumanisme, qui prétend nous "augmenter", nous doter de capacités faramineuses. Ces promesses sont autant de leurres, destinées à nous faire accepter l'artificialisation croissante de nos vies. Se détourner ? Cela n'est pas si simple. Le transhumanisme nous trompe parce qu'il joue en nous sur des ressorts puissants.

Se donner une chance de désamorcer la fascination qu'il exerce, et le malheur qu'il propage, réclame de mettre au jour ce qui, dans nos façons de vivre et nos modes de pensée, nous rend si vulnérables à ses illusions.

Lorsque Herman Melville meurt à New York, en 1891, il est un vieil homme à peu près oublié. Moby-Dick, quarante ans plus tôt, a coulé sa carrière littéraire. C'est seulement dans les années 1920, dans une Angleterre qui a fait l'expérience de la Grande Guerre, que le public commence à s'aviser de son génie. La fièvre de la redécouverte nourrit la quête d'inédits et, d'une boîte en fer-blanc, surgit le récit auquel Melville a travaillé durant les cinq dernières années de sa vie : Billy Budd.

Malgré une taille limitée, celle d'une longue nouvelle, et une intrigue très simple, Billy Budd est rapidement devenu l'un des textes les plus étudiés et les plus commentés de la littérature mondiale, suscitant des débats aussi passionnés que contradictoires. La violence de la lutte entre critiques ne doit pas surprendre : Melville a tout fait pour livrer à une modernité demi-habile, pensant que tout problème a sa solution, une de ces situations sur lesquelles elle ne peut que se casser les dents.

Qu'est-ce que le mal? Par quelles voies se répand-il? Comment limiter son empire? Quel sens donner à la beauté d'un être? Comment accueillir la grâce échue à un autre? Autant de questions que la pensée instrumentale nous a désappris à poser et qui, lorsqu'elle les rencontre, la rendent comme folle. Autant de questions qui n'en demeurent pas moins essentielles et dont la littérature est peut-être la mieux à même, par ses ambiguïtés, de traiter sans fausseté.

C'est dans cet esprit que le présent ouvrage se met à l'école de Billy Budd. Il saisit l'occasion qui nous est donnée, en explorant l'ouvre ultime de Melville, de renouer avec des interrogations dont nous ne pouvons nous passer.

En tant qu’il commande un respect absolu, le sacré se trouvait anciennement placé au-dessus de la vie. C’est pourquoi il pouvait, le cas échéant, réclamer le sacrifice de celle-ci. Comment la vie nue (c’est-à-dire le simple fait d’être en vie, indépendamment de ce en quoi cette vie consiste) en est-elle venue à prendre elle-même la place du sacré ?

Lors de l’épidémie de coronavirus qui s’est répandue sur la terre durant les premiers mois de l’année 2020, les instances dirigeantes ont fait passer la conservation de la vie avant la préservation de l’économie. Il fallait « sauver des vies, quoi qu’il en coûte ». En fait, les gouvernements n’avaient pas le choix : la conservation de la vie est devenue le fondement ultime de leur légitimité. Que cela signifie-t-il, dans le rapport des populations à la politique, au pouvoir ? À quelles servitudes nous disposons-nous, si nous accordons à la « vie » la position suprême ?

(Source: Gallimard)

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