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Tous les livres de Philippe Forest

« Il paraît que l'amour n'est pas la grande affaire dans l'existence des hommes, qu'ils ne grandissent pas en pensant qu'il y a devant eux cette chose affolante, ce souci d'être à quelqu'un d'autre où se tient tout le sens possible de leur vie. Il paraît que de telles fables sont l'affaire exclusive des femmes. Que ce sont elles seules qui calculent tout de leur temps en raison de l'amour qui viendra.

Je ne sais pas. Il me semble que j'ai toujours pensé que l'amour m'attendait, que j'allais à sa rencontre, et que si par malheur je le manquais, j'aurais tout manqué avec lui. Qu'il n'y avait au fond rien d'autre que cela à attendre de la vie.

Rien d'autre, oui, si ce n'est l'amour. Et comme l'écrit un poète, tout le reste m'est feuilles mortes. »

Sarinagara signifie cependant. Ce mot est le dernier d'un des plus célèbres poèmes de la littérature japonaise. Lorsqu'il l'écrit, Kobayashi Issa vient de perdre son unique enfant : oui, tout est néant, dit-il. Mais mystérieusement, Issa ajoute à son poème ce dernier mot dont il laisse la signification suspendue dans le vide.

L'énigme du mot sarinagara est l'objet du roman qui unit trois histoires : celles de Kobayashi Issa (1763-1827), le dernier des grands maîtres dans l'art du haïku, de Natsume Sôseki (1867-1916), l'inventeur du roman japonais moderne, et de Yamahata Yosuke (1917-1966), qui fut le premier à photographier les victimes et les ruines de Nagasaki. Ces trois vies rêvées forment la matière dont un individu peut parfois espérer survivre à l'épreuve de la vérité la plus déchirante.

Loin des représentations habituelles du Japon, plus loin encore des discours actuels sur le deuil et sur l'art, dans la plus exacte fidélité à une expérience qui exige cependant d'être exprimée chaque fois de façon différente et nouvelle, le texte de Philippe Forest raconte comment se réalise un rêve d'enfant. Entraînant avec lui le lecteur de Paris à Kyôto puis de Tôkyô à Kôbe, lui faisant traverser le temps de l'existence et celui de l'Histoire, ce roman reconduit le rêveur vers le lieu, singulièrement situé de l'autre côté de la terre, où se tient son souvenir le plus ancien : là où l'oubli abrite étrangement en lui la mémoire vivante du désir.

« J'ai fait de ma fille un être de papier. J'ai tous les soirs transformé mon bureau en théâtre d'encre où se jouaient encore ses aventures inventées. Le point final est posé. J'ai rangé le livre avec les autres. Les mots ne sont plus d'aucun secours. Je fais ce rêve. Au matin, elle m'appelle de sa voix gaie au réveil. Je monte jusqu'à sa chambre. Elle est faible et souriante. Nous disons quelques mots ordinaires. Elle ne peut plus descendre seule l'escalier. Je la prends dans mes bras. Je soulève son corps infiniment léger. Sa main gauche s'accroche à mon épaule, elle glisse autour de moi son bras droit et dans le creux de mon cou je sens la présence tendre de sa tête nue. Me tenant à la rampe, la portant, je l'emmène avec moi. Et une fois encore, vers la vie, nous descendons les marches raides de l'escalier de bois rouge. »

Né en 1940 à Tokyo, Araki Nobuyoshi est désormais universellement reconnu comme l'un des tout premiers artistes du Japon contemporain, comme l'un des principaux photographes d'aujourd'hui.

Le secret du succès planétaire d'Araki n'est pas bien difficile à trouver. Il tient à la formule à laquelle on réduit le plus souvent son œuvre en ne retenant d'elle que sa capacité à manufacturer de séduisantes images qui satisfont le désir un peu stéréotypé de l'Occident attendant d'un artiste japonais un certain mélange attendu d'érotisme et d'exotisme, de modernité et de tradition. Mais, lorsqu'il atteint de telles proportions, le succès n'est-il pas toujours au prix du contresens, du malentendu?

Araki a fait lui-même de sa vie une légende. Selon la formule singulière du «watakushi-shôsetsu» (le «roman du Je» japonais), son œuvre de développe à la façon d'un formidable récit personnel où la prolifération des photographies prises, tout en réfléchissant le monde dans le contexte des fantastiques mutations connues par le Japon contemporain, se rapporte à l'insistante confrontation d'un individu avec une expérience de la perte et de la possession amoureuses dont l'image, iincessamment déclinée, du nu féminin devient l'emblème. Une fiction s'inscrit ainsi chez l'artiste japonais. Afin d'interroger la vérité qu'elle contient, «Araki enfin» se donne comme la fiction de cette fiction.

"Ils descendaient depuis l’azur, laissant vers le bas grossir la forme de leur fuselage, traçant doucement leur trait au travers des nuages. Le vrombissement des quatre moteurs, juchés sur le sommet des ailes, enflait, vibrant dans le vide, résonnant jusqu’à terre. Leur ventre touchait enfin la surface de l’eau, projetant à droite et à gauche un panache puissant qui retombait en écume, bousculant tout avec des remous épais qui dérangeaient les barques amarrées et remontaient haut sur le bord des berges.

C’était l’été sans doute. Les vacances étaient déjà commencées. Il avait couché son vélo dans l’herbe toute brûlée par la chaleur du soleil. Peut-être attendait-il allongé sur le sol ou bien se tenait-il assis sur un ponton, les jambes se balançant au-dessus du courant très lent. À perte de vue, le grand ciel bleu du beau temps recouvrait le monde. Il regardait descendre vers lui le signe en forme de croix de la carlingue et des ailes. Lorsque l’avion heurtait l’eau, le choc le ralentissait net. Forant dans le fleuve une tranchée immatérielle, il creusait son sillage entre les rives, rebondissant formidablement d’avant en arrière, basculant sur l’un et puis l’autre de ses flancs, oscillant sur ses deux flotteurs jusqu’à ce qu’il s’arrête enfin : rond avec son ventre vaste comme celui d’une baleine, inexplicable parmi les péniches et les navires de plaisance, immobile comme un paquebot étrange mouillant au beau milieu des terres."

"Tous les enfants, sauf un, grandissent", écrivait James Barrie au début de son Peter Pan. Dix ans après, Philippe Forest revient sur l'événement qui fut à l'origine de son premier roman. Que peuvent signifier dans notre monde aujourd'hui la maladie et la mort d'un enfant? Le chagrin provoqué par la perte, l'effarement devant la vérité crue exigent d'être pensés sans répit. Les mythologies mensongères, le prétendu "travail de deuil", le recours à la religion et à tous ses substituts, la sentimentalité carnassière avec laquelle la société considère la souffrance des enfants forment les questions de fond soulevées dans ce livre. La mort d'une enfant constitue en soi une exception à la règle de la vie.

«Quand vient le temps de se dire au revoir restent les mots-talismans. À l'un ou à l'autre, Pauline murmure : "Je pense à toi toute la nuit !" Puis, l'un ou l'autre lui répond : "Moi aussi, ma chérie, je pense à toi toute la nuit..." Et c'est vrai, la pensée ne disparaît pas quand la conscience s'est assoupie. Elle lui survit et persiste... Au moment d'éteindre la lumière, il s'agit de se promettre encore qu'il n'existera pas de forme d'oubli où puisse s'effacer la présence de qui l'on a vraiment aimé. "Je pense à toi toute la nuit" signifie : la nuit n'est rien de plus que l'un des moments de ma pensée où je te prends (ne crains rien) avec moi. Et si elle dit : "Je pense à toi toute la nuit", j'entends : Aie confiance, aie confiance, aucune nuit n'aura jamais raison de la pensée où tu vis avec moi.»

Description de l'éditeur

Nouvelle Description

«Attraper un chat noir dans l'obscurité de la nuit est, dit-on, la chose la plus difficile qui soit. Surtout s'il n'y en a pas. Je veux dire : surtout s'il n'y a pas de chat dans la nuit où l'on cherche. Ainsi parle un vieux proverbe chinois à la paternité incertaine. Du Confucius. Paraît-il. J'aurais plutôt pensé à un moine japonais. Ou bien à un humoriste anglais. Ce qui revient à peu près au même. Je crois comprendre ce que cette phrase signifie. Elle dit que la sagesse consiste à ne pas se mettre en quête de chimères. Que rien n'est plus vain que de partir à la chasse aux fantômes. Qu'il est absurde de prétendre capturer de ses mains un chat quand nul ne saurait discerner, même vaguement, sa forme absente dans l'épaisseur de la nuit. Mais Confucius, si c'est de lui qu'il s'agit, ou bien le penseur improbable auquel on a prêté son nom, n'affirme pas que la chose soit impossible. Il dit juste que trouver un chat noir dans la nuit est le comble du difficile. Et que le comble de ce comble est atteint si le chat n'est pas là. J'ouvre les yeux dans le noir de la nuit. Des lignes, des taches, des ombres, le scintillement d'une forme qui fuit. Quelque chose qui remue dans un coin et envoie ses ondes ricocher au loin vers le vide qui vibre.»

Tout aurait-il déjà été dit ? Si, à mon tour, après avoir moi-même pas mal écrit sur Aragon depuis vingt ans, je m’engage maintenant dans l’entreprise de composer sur lui la présente biographie, c’est que je crois qu’il n’en va pas tout à fait ainsi et que le moment du dernier mot est loin encore d’être arrivé. On n’en a pas de fini de lire Aragon, de fouiller le falun des archives (« falun » : ce mot rare qu’affectionnait l’écriv ain pour dire le dépôt de trésors et de débris que laissent les vivants), de faire les fonds des bibliothèques où se trouve dispersée une œuvre dont seule la part la plus visible (les romans, les poèmes) est désormais disponible, mais dont tout le reste (essais, articles) manque encore au lecteur ordinaire. Ensuite, et surtout, cette « vie à changer » — pour reprendre le titre de Pierre Daix — que fut l’existence d’Aragon est aussi une « vie à refaire » dont chacun doit reprendre à son compte et en son nom propre le récit afin de se laisser une petite chance de lui donner un sens qui peut-être convienne. Quel que soit le héros qu’elle choisit, il n’est pas de biographie qui ne donne également à lire, dans ses marges et entre ses lignes, l’autobiographie de celui qui en fut l’auteur.

« On entre dans un mort comme dans un moulin », déclare Jean-Paul Sartre en tête de L’Idiot de la famille, sa monumentale biographie de Gustave Flaubert. L’expression a quelque chose de savoureux dans le cas d’Aragon, qui a lui-même vécu dans un moulin, celui de Villeneuve dans les Yvelines, transformé après sa mort en un musée consacré à sa mémoire et à celle du couple qu’il formait avec Elsa Triolet. Ce que Sartre veut dire, c’est que les morts sont toujours à la merci des vivants : on pénètre chez eux à sa guise, on s’y sent comme chez soi et on ne s’y conduit pas toujours avec la délicatesse dont on devrait faire preuve. Le moulin de la mémoire est ouvert à tous les vents et il accueille avec la même indifférence les visiteurs et les vandales, les pèlerins et les pillards, les amis et les ennemis des défunts.

"Un regard sur le passé à la lumière du présent."

"Une manière passionnante de revoir l'Histoire !"

« Je prends au hasard vingt-six mots plus ou moins présents dans la poésie de Rimbaud de sorte, cependant, que leurs initiales correspondent aux vingt-six lettres de l’alphabet. Je regarde les phrases ou les vers d’où ils viennent et que je considère comme leur glose. J’en fais un texte où je les interprète comme s’ils me concernaient. Le miracle est que l’oracle dit vrai. La série des commentaires s’arrange en une sorte de roman où je retrouve celui de ma vie. »

P.F.

De Deuil à Enfant, en passant par Gloire, Néant, Vertige ou Zanzibar, Philippe Forest propose, en vingt-six mots empruntés à l’œuvre rimbaldienne, une lecture de sa vie. Il livre ainsi une manière d’autoportrait à la fois original et virtuose.

(Source : Grasset)

Marqué par un deuil déjà ancien, un homme décide de revenir dans la ville où il est né et où il a autrefois vécu. Tout a changé. Pourtant, petit à petit, les mêmes fantômes fidèles s’en retournent vers lui sous les apparences étranges et familières qu’ils ont désormais revêtues. Dans le quartier où il s’est installé, de grands travaux sont en cours. Les immeubles en passe d’être démolis voisinent avec les constructions nouvelles. Autour de l’homme qui raconte son histoire, les signes se multiplient. La demeure où il a élu domicile lui semble comme une maison hantée perdue au beau milieu d’un vaste terrain vague. Il y fait la connaissance d’une femme et d’un homme dont il finit par s’imaginer qu’ils détiennent peut-être la clef du mystère qui les entoure. Le roman vécu se transforme alors en une fable fantastique dévoilant le vide où s’en vient verser toute vie et qui en révèle la vérité

50 rubriques qui composent un panorama de la culture de notre temps. Les sujets évoqués sont ceux qui s'inscrivent dans notre actualité : écologie, démocratie, droits de l'homme, individualisme... Des repères solides pour s'orienter dans le champ de la culture et des concepts actuels. Un livre indispensable à qui veut lire et comprendre un article de fond, et à tous les étudiants confrontés à un examen comportant une épreuve d'explication de texte ou de dissertation.

«Un matin, un mot m’a manqué.

C’est ainsi que tout a commencé.

Un mot.

Mais lequel, je ne sais pas.»

Un homme se réveille, convaincu d’avoir égaré un mot dans son sommeil, incapable de se le rappeler. Une idée s’insinue dans son esprit et prend bientôt l’allure d’une obsession : son langage se défait, sa vie se vide à mesure que les souvenirs se détachent de lui. Un homme – peut-être le même, peut-être un autre – observe l’océan depuis sa fenêtre. Une brume perpétuelle recouvre l’horizon, au loin il s’imagine distinguer une forme qui lui fait signe et qui l’appelle. L’histoire se dédouble – à moins qu’il ne s’agisse de deux histoires différentes dont demeure mystérieux le lien qui les unit. Tandis que les mots et la mémoire s’abîment dans un même précipice, l’univers recouvre amoureusement l’apparence splendide indispensable pour chacun au recommencement de l’existence.

Dans la veine de ses deux précédents romans, Le chat de Schrödinger et Crue, mais en restant fidèle à l’expérience qu’il a posée au principe de tous ses livres depuis L’enfant éternel et Sarinagara, Philippe Forest propose au lecteur une fable insolite, qui enseigne, comme l’a écrit un poète, que la nuit recèle en son sein le plaisir et l’oubli, qui sont les deux seuls secrets du bonheur.

Philippe Forest va à la rencontre de Rubens, il l’interroge, l’observe, essaie de le comprendre à travers des toiles où l’autobiographie et l’allégorie se mêlent et où s’expriment les peines que l’artiste a éprouvées comme les joies qu’il a connues. Il en résulte un texte personnel qui a tout à la fois valeur de portrait et d’autoportrait et à la faveur duquel le romancier retrouve les sujets qui lui sont chers : la disparition, le deuil et ce qui leur survit.

Le roman ressemble au théâtre puisqu’ils sont tous les deux pareils à la vie. Le monde entier est une scène, dit Shakespeare, et nous y sommes tous des acteurs. Depuis la nuit des temps, tous les soirs, les mêmes fables se répètent pour le plaisir du public. À tour de rôle, on reconnaît la sienne en n’importe laquelle des histoires qui se jouent sous nos yeux. La morale, amère, en est toujours la même : dépossédé enfin de tout ce qui fut à lui, chacun, au bout du compte, règne seulement sur les chagrins qui lui restent et dont il ne garde que le souvenir, dont il ne conserve que le secret. Mais lorsque les acteurs, sous les sifflets ou sous les applaudissements, se préparent à regagner leurs loges, une image persiste que tout homme peut peindre, s’il le souhaite, lui donnant par exemple l’apparence de cet étang où, parmi les fantômes qui flottent à la surface, il aperçoit les flèches de feu de quelques poissons d’or brillant dans la lumière qui baisse.

Les trois coups retentissent. Le silence se fait dans la salle. Le rideau se lève. La scène se situe en Angleterre. L’action se déroule vers le milieu du vieux XXe siècle. Un homme, le plus célèbre des Premiers ministres du Royaume-Uni, pose pour un autre qui le peint. On n’en dira pas plus pour l’instant. Drame ou comédie, le spectacle peut maintenant commencer, qui raconte à chacun le récit de ce qui fit sa vie.

(Source : Gallimard)

«Un système de surveillance généralisée et d’une nature nouvelle est en train d’être mis en place. Et c’est à ce système que le passage au distanciel va soumettre l’Université.»

L’Université se retrouve en première ligne du front numérique. En ouvrant la voie à une adoption plus large du «distanciel» dans l’enseignement supérieur, la crise pandémique va accentuer les évolutions profondes déjà engagées dans les apprentissages universitaires et leurs évaluations. Elle met au jour sa vulnérabilité aggravée à l’emprise toujours plus forte des logiques managériales sur un lieu dont la vocation critique consiste pourtant à les tenir à bonne distance. Car le numérique n’est pas une forme vide ; il porte en soi certaines manières de faire et de dire auxquelles, précisément l’Université, ne saurait sans résistance se plier, au nom d’un enseignement libre, incarné et divers – et par là aussi, de son temps. Il y a urgence à agir.

(Source: Gallimard)

Quelle est l'histoire de ce fragment d'enfant Homo sapiens dans lequel les spécialistes volent le plus ancien reste d'homme moderne de France ? Philippe Forest interroge l'origine du fossile, le sens de la vie et de la mort, dans un récit où le thème de la disparition est prépondérant. En cherchant le lien entre le passé et le présent, entre ce bout d'os et notre société actuelle, entre ses souvenirs d'enfance et sa vie d'aujourd'hui, l'auteur est conduit à cette seule certitude : cette "horreur minuscule" est bien notre ancêtre à tous dans la mesure où elle nous rappelle notre mort et que seule demeure la présence de l'absence.

La légende raconte comment un mage, autrefois, parvint à consoler un peu l'empereur du chagrin profond où l'avait laissé la mort de la femme qu'il aimait. Dans l'obscurité, il fit apparaître sous ses yeux la silhouette de la belle courtisane disparue. Ainsi naquit l'art du "Pi Ying Xi", auquel, en Occident, nous donnons le nom d'"ombres chinoises" et dont la tradition se perpétue jusqu'à aujourd'hui. Car chacun d'entre nous, dans la nuit où il vit, cherche à retrouver l'ombre de ce qu'il a perdu. Un message mystérieux, parfois, nous met à notre insu sur la piste. Le monde se métamorphose alors en un labyrinthe au sein duquel se multiplient les signes et où tout prend un air étrange de "déjà-vu".Un jour, dans le quartier chinois de la capitale européenne où il s'est installé, un homme reçoit un énigmatique appel à l'aide qui, sans qu'il sache pourquoi, va le conduire à l'autre bout de la planète, du côté de Shanghai, de Nanjing et de Beijing. Dans cette Chine qu'il découvre, qu'il ne connaît pas, qu'il ne comprend pas, tout lui parle pourtant de ce que, jadis, il a lui-même vécu et qui, singulièrement, se met ainsi à exister pour la seconde fois.

Sous la forme d'une fable semblable à celles que proposaient ses romans les plus récents - Le chat de Schrödinger ou L'oubli -, Philippe Forest renoue avec l'inspiration de ses premiers livres - L'enfant éternel et surtout Sarinagara - pour lesquels, il y a une vingtaine d'années, il a été salué comme l'un des principaux écrivains français d'aujourd'hui. Entraînant le lecteur vers une Chine rêvée où le présent se mêle au passé, lâchant la proie pour l'ombre - comme le voulait un poète -, il donne une suite à ce long roman de désir et de deuil que compose son œuvre.

L'Ulysse de James Joyce a paru à Paris le 2 février 1922 - date symboliquement choisie par l'auteur car elle était aussi celle de son quarantième anniversaire. On célébrera prochainement le centenaire de ce monument de la littérature mondiale qui, étrangement, semble compter aujourd'hui autant de détracteurs que d'admirateurs. Un roman illisible, dit-on parfois, inutilement compliqué, fastidieusement cérébral, le faux chef-d'oeuvre par excellence... Avec Beaucoup de jours - publié pour la première fois il y a une dizaine d'années -, Philippe Forest prend et gagne le pari de prouver qu'il n'en est rien et démontre avec aisance et clarté qu'il est possible de lire et de donner à lire un pareil ouvrage.Il propose un guide pour ce livre-labyrinthe qu'est Ulysse et, en même temps, un essai très personnel dans lequel le lecteur qui le souhaite retrouvera l'écho de certains des romans de l'auteur de L'enfant éternel, de Sarinagara et du Chat de Schrödinger. Car Ulysse est un grand roman qui, dans ses dernières lignes, fait résonner le splendide "oui" à la vie de son héroïne, un ouvrage toujours aussi actuel qu'essentiel, destiné à tous les lecteurs de bonne volonté et qui offre à chacun la chance d'un formidable rendez-vous avec lui-même.

Depuis peu, les militants de la cause woke défrayent la chronique en raison des actions qu'ils mènent dans les universités pour y interdire toute forme de pensée considérée comme attentatoire aux principes qu'ils défendent. Dans les débats en cours, un point essentiel est passé inaperçu. Avocats et adversaires du wokisme partagent un même mot d'ordre. Il faut, affirment-ils tous, "reconstruire" après avoir "déconstruit". Le projet est le même auquel étrangement souscrivent deux camps que, pourtant, tout distingue. En ce sens, le wokisme et l'antiwokisme se caractérisent pareillement par leur opposition à l'idée de déconstruction. Encore faudrait-il savoir ce que le mot signifie et se donner ainsi une chance de comprendre l'étrange "reconstructionnisme" qui prévaut aujourd'hui et dont la logique conduit fatalement à l'affrontement de deux identitarismes adverses. Car il importe moins, contre l'opinion unanime, de reconstruire enfin ce qui avait été hier déconstruit que de déconstruire encore ce qui prétend se reconstruire aujourd'hui. Selon une leçon que la littérature nous prodigue aussi, essentiellement réfractaire au diktat et aux simplifications d'un certain discours militant.

Cinq regards d'écrivains français sur cinq grands auteurs japonais qui ont changé leur vie. Un recueil de la collection Fidelio.

Dans chaque Fidelio, cinq auteurs contemporains racontent leurs premiers émois littéraires avec l'écrivain qui a changé leur vie : ici, cinq géants de la littérature japonaise moderne.

Minh Tran Huy est troublée parce qu'elle retrouve de son propre parcours dans l'oeuvre de Haruki Murakami, habitée par la perte et l'errance. Nicolas Gaudemet raconte comment la découverte de Mishima et de ses personnages l'a transfiguré. René de Ceccatty évoque avec érudition son amitié avec Kenzaburô Ôé. Philippe Forest se souvient de sa rencontre avec Yûko Tsushima, qui a connu la même tragédie que lui, la mort d'un enfant. Et Marie Céhère explore comment, malgré la distance et le temps, Kawabata parle encore à des jeunes femmes d'aujourd'hui.

[DESCRIPTION ÉDITEUR]

Dans une société avide de spectacle, on feint trop souvent de croire que la littérature sert de pur divertissement.

Cette enquête auprès de vingt-six écrivains contemporains montre le contraire : la littérature est avant tout une affaire politique.

C’est le constat de ce livre, composé d’entretiens inédits : même s’ils réfutent la vieille notion de « littérature engagée », les écrivains français sont loin de prôner une indifférence esthète à l’égard des problèmes politiques de leur pays. Très souvent, ils choisissent de faire de leurs récits un outil d’analyse des inégalités. Pour mieux interroger les discours sociaux, ils tournent autour de l’autobiographie ou du reportage. Ils tentent parfois de prolonger les crises sociétales, ou même de les prévoir. Ils vont de surcroît au-devant des demandes sociales, en participant à des résidences littéraires (en région, à l’hôpital, dans les Ehpad, auprès des jeunes, des migrants). Bref : ils descendent volontiers de cette tour d’ivoire dans laquelle on voudrait les emprisonner, et qu’ils ne supportent plus.

D’Annie Ernaux à Alice Zeniter, en passant par Aurélien Bellanger, Leïla Slimani et Mathias Énard : voici dévoilé le formidable panorama d’une littérature pugnace et moderne, avide de changer notre société.

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