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Tous les livres de Philippe Le Guillou

" La Reine d'Irlande... La Grande Reine qui portait une armure d'or, celle qui enfantait debout... Le Royaume était indivisible. À sa mort, la terre est revenue à Fern le brutal, tandis que l'autre roi partait, Luin Gor, le roi des eaux, des vents, des rivages et des îles... " Aux temps immémoriaux, quelqu'un a eu la folie d'inventer cette histoire, une reine qui enfantait debout, une reine qui eut deux fils. A mon tour, j'ai cédé au charme du roi errant, du roi vierge et blond. Je rêvais d'un roman qui me permît de voyager par les mers celtiques, entre Irlande et Bretagne, d'une fable dans laquelle on retrouverait Merlin, Arthur, les sortilèges de Brocéliande, les druides du commencement et les bâtisseurs des cathédrales. je rêvais de chevaliers en manteaux de sel et de feuilles, de rivages chaotiques, de châteaux et de chapelles, d'épées et de coupe d'émeraude. Comme dans le monde enluminé des romans bretons, comme dans les songes de Tolkien, de Gracq et de Boorman.

« C'est une activité curieuse que celle à laquelle je me livre,je reviens au nimbe des commencements, comme un archiviste halluciné et maniaque, un adorateur nocturne qui voudrait capter dans la ténèbre de son chagrin l'éclat de la lumière des débuts et des seuils. L'histoire est passée, éblouissante, implacable, tragique et elle me laisse seul sur la rive. A moi à qui la littérature a tant donné il ne reste que le recours des mots. Me revient-il de donner à Hélène le tombeau qu'elle n'a pas souhaité avoir ? Elle ne repose pas auprès de son grand-père, qu'elle admirait tant, dans le petit cimetière de Logonna-Daoulas. Elle a voulu cette incinération, ce néant des flammes qui m'effraie plus que tout.

Tombeau : c'est une forme, c'est un chant dont j'aimerais qu'il n'eût pas la froideur mallarméenne. Je rêverais plutôt pour elle d'un lit de lumière, d'une nef enchantée qui l'emmène loin, dans la tradition ophélienne des dérives celtiques. »

Rome, dans la seconde moitié du XXIe siècle : le pontificat du premier pape africain, Miltiade, s'achève dans le sang et les attentats. Les sanctuaires flambent, l'Église universelle est déchirée et secouée de toutes parts. Julius, un dramaturge immobilisé par la maladie, reçoit, après avoir publié une lettre virulente à la suite de la mort du pape, la visite d'un cardinal bénédictin venu d'Irlande qui, quelques jours plus tard, accède, contre toute attente, à la succession de Miltiade sous le nom de Clément XV. Un peintre, Simon Viarmes, amateur des quais du Tibre et des sujets religieux, rôde aussi par là. Un compagnonnage singulier va se nouer très vite entre les trois hommes et, sur fond de coulisses et de splendeurs vaticanes, le pape irlandais, le dramaturge couché et le peintre, lointain héritier du Caravage, seront les véritables piliers du Pont des anges.

Philippe Le Guillou ne nous cache rien des manœuvres du conclave et des mystères du gouvernement de l'Église. Mais surtout il nous fait vivre l'itinéraire spirituel de Clément XV, un homme épris de méditation qui, au fur et à mesure de ses voyages et rencontres, va rénover l'Église catholique.

Le passage de l'Aulne, fleuve de Bretagne qui rejoint la rade de Brest, est un lieu réel et mythique auquel la mémoire du narrateur s'attache obstinément. «Orphelin de l'enfance», celui-ci s'abîme dans l'absence, la mort du grand-père Gaël, l'abandon intérieur, la détresse de Julia.

Ce roman se noue par entrecroisements de souvenirs, ces «boîtes gigognes de la mémoire», riches de sensations, de couleurs et de mots. Le temps de l'écriture se fait à mesure plus présent et l'identité se reconquiert...

Paris, au début des années 1970 : les pavillons de Baltard sont détruits, l'ancien ventre de Paris devient un immense chantier, le visage de la capitale change. Des hommes résolument hostiles à cette défiguration urbaine s'insurgent et fondent une association, «Les Insulaires». Parmi eux, un peintre, Kerros, lui aussi attaché à la forme immémoriale de Paris. Mais, à la différence des autres membres des Insulaires, il connaît bien celui que les protestataires appellent le «prince des modernes», Georges Pompidou, décidé à faire entrer le pays et sa capitale dans la civilisation future, cele de la voiture et de la vitesse. Kerros voit le président à l'Élysée et en Bretagne, dans son atelier parisien également, il lui demande de poser, l'écoute évoquer ses projets et son dessein moderniste, observe l'usure du pouvoir et bientôt les effets de la maladie. Il brosse le portrait d'un homme et d'un régime, d'une ville en pleine métamorphose, d'un palais - l'Élysée rénové par Agam et Paulin - et d'un quartier - celui des Halles et de Beaubourg -, d'une utopie sur le point de se briser. Les années insulaires déroule, entre 1969 et 1974, le roman des années Pompidou, leurs contradictions et leurs mirages, leurs audaces architecturales et esthétiques ; c'est aussi, à travers la confrontation de deux univers, le dialogue imaginaire de deux hommes épris d'art et de beauté.

Au début du vingt et unième siècle, afin de calmer le Tiers monde qui les menace, Russes et Américains s'entendent pour installer sur le trône de saint Pierre Léopold Hédor Dagotta, primat du Zaïre. Le premier pape noir de la Chrétienté prend le nom d'un lointain prédécesseur des Catacombes, Miltiade. Dans un monde déchiré par les guerres, où certains cardinaux de pays pauvres veulent créer leur propre Église, Miltiade II se voudra, en dépit des attentats, des manipulations politiques et des heurts des deux cultures qu'il revendique, l'artisan d'une foi impossible.Chronique d'un pontificat imaginaire, Le dieu noir veut décrire «la barbarie de demain».

Qui est Thomas Daigre, célèbre écrivain reclus dans un château en Irlande ? Que cache-t-il de sa vie passée, de ses amitiés avec des intellectuels soupçonnés de collaboration ? Pour comprendre et reconstruire une certaine vérité, le narrateur va voir chez lui, dans un donjon qui domine la mer et la lande, le vieil homme dont il admire l'oeuvre. Il rencontrera aussi le majordome de Lonveigh et Florence Daigre, étrange peintre qui fait poser son père nu en saint Sébastien percé de flèches. Mais on n'entre pas dans tant de secrets sans être atteint soi-même au plus profond... Les falaises de l'Irlande, les tourbières, les prairies qui surplombent le champ des vagues et le chaos des rochers servent de toile de fond à cette histoire passionnée où l'on retrouve, comme dans Le dieu noir et La rumeur du soleil, l'envoûtement des paysages et le vertige de la mémoire.

Au Faou, petit village situé tout au fond de la rade de Brest, au rythme d'une scansion mystérieuse, les marées envahissent ou désertent le port. Elles remplissent le lit de la rivière qui arrive de la forêt toute proche. C'est là, entre l'océan et les bois, qu'est né le narrateur. La maturité venue, il revisite les lieux de son enfance - les maisons familiales, l'église, les grèves, la forêt - et se souvient. Autour des grands-parents, essentiels dans son initiation légendaire et bretonne, tout un monde se met à vivre, les voisins, les gens du village, Marie-Chann, la mangeuse de grives, l'étrange Élisabeth, Annonciat dont le corps a été emporté par la mer un soir d'hiver. La guerre n'est pas loin. C'est l'époque du général de Gaulle et de Georges Pompidou. C'est aussi le temps des premiers pas de l'homme sur la lune. Une Bretagne immémoriale et perdue ressurgit soudain, avec ses légendes, ses rites, les fastes de ses pardons, la beauté singulière du christianisme celtique.

De l'amitié, nouée dès 1931, avec Quéffelec, le finistérien, compagnon de Normale Sup ; naîtront voyages et promenades, émaillées de conversations mais aussi de silences... C'est au gré de cette exploration inlassable, à l'embouchure soudaine des paysages marins de Bretagne, que Julien Gracq, l'homme de la Loire, bâtira son château intérieur, pierre angulaire d'une oeuvre vouée au mystère et à la re-création permanente. Le lumineux hommage, en forme de pèlerinage secret, de Philippe Le Guillou à l'auteur mythique du Château d'Argol et du Rivage des Syrtes.

"Je suis entré dans la Vallicella, l’église de saint Philippe à Rome, avec Jérôme Prigent, il s’apprêtait alors à devenir prêtre de l’Oratoire. Je revois les marbres, le luxe des blasons cardinalices incrustés dans les pavages, la petite chapelle de mon saint patron, son tombeau, la figuration d’une extase au-dessus de l’autel qui renferme la sépulture. Je revois surtout le beau cloître dans lequel nous nous étions glissés, après que Jérôme eut osé pousser une porte que le public des visiteurs n’a pas, lui, le droit d’ouvrir. Je revois ce beau jardin planté de citronniers chargés de fruits, son opulence paradisiaque, jaune et verte, dans la poussière rouge des archives et des reliques romaines. Saint Philippe a vécu là, dans les galeries supérieures, au creux d’une cellule nue qui surplombe le petit paradis claustral. Qu elque chose de sa folie, de son extravagance, de sa liberté native continue à y vivre, parmi les frères oratoriens, auprès des marbres somptueux, des arbres aux fruits d’or et c’est à ce jardin proche du tombeau, à ces citrons superbes, à cett e enclave secrète de l’Urbs que je songe au moment de commencer ce livre, au seuil de cette méditation philippine".

Deux destins entrelacés. Deux frères, Gilles et Guillaume Vègh. L'un est attiré par l'histoire et l'action politique, l'autre dessine et peint.

Des bords de l'Élorn, la rivière finistérienne auprès de laquelle ils grandissent, à Paris, du Périgord à Rome, de Dublin à Bologne et du Marais breton à Shanghai, on suit, dans la seconde moitié du XXe siècle et au début du suivant, leurs itinéraires, leurs passions, leurs éclipses et leurs passages douloureux, parce que si les chemins bifurquent, si les vies en apparence se séparent, la force d'un lien et d'un amour hors du commun fait que jamais ils ne se perdront. Plus que le mystère de la gémellité, Le bateau Brume explore la singularité sensible de ces deux vies en miroir.

A Paris, à la fin des années 1970, au coeur d'une ville en pleine métamorphose, Marc Verney, un jeune homme venu de Bretagne, continue de rêver et d'errer. Il s'essaie à l'écriture, travaille chez un commissaire-priseur où il inventorie une bibliothèque. Djila, la patronne du Bar d'Orgueil qu'il aimait tant, a disparu. Entre les hauteurs de l'ancien mont Orgueil et la fosse des Halles, Marc s'invente de nouvelles habitudes. Il devient le confident d'un homme rencontré naguère au bar où il venait lire auprès d'un candélabre. Ce piéton de Paris, mystérieux et hautain, livre peu à peu sa vérité : très jeune, il fut nommé archevêque et, à la suite d'une obscure affaire, l'Eglise l'a dessaisi de sa charge. Celui qui fut un seigneur mitré n'est plus qu'un errant solitaire qui recherche l'apaisement au bout de sa confession. Au gré des rencontres, il révèle ses tiraillements et ses déchirures, ses goûts et sa soif de liberté - l'inavouable qui fut à l'origine de sa perte. Si la figure du prélat déchu fascine par son éclat et son soufre, elle n'éclipse pas pour autant les compagnons de désir, Aurélien et Sébastien, l'extravagante Sylvie et surtout Djila, enfin revenue au Bar d'Orgueil après une longue absence. Sur la voie de l'écriture, Marc découvre ce qui le captive plus encore que Paris : les silences, le mystère, les blessures des êtres.

Je ne saurais dire à quel moment le sentiment de la nécessité des livres s'est imposé à moi. Très tôt, dès l'enfance, j'avais aimé éperdument les mots et le refuge de l'imaginaire. Je m'étais inventé des vies, des territoires, en chérissant quelques vocables dont la matière sonore, le chatoiement et le suc me nourrissaient.

Pour Philippe Le Guillou, l'amour des mots et de la langue remonte à l'enfance. De son adolescence dans le Finistère jusqu'à la publication de son premier roman au Mercure de France (L'inventaire du vitrail, en 1983), il évoque ici ses années de formation. La présence tutélaire de ses deux grands-pères, l'influence de certains professeurs et, surtout, la rencontre avec des écrivains, Patrick Grainville, puis Michel Tournier, furent déterminantes.

Empreint d'une grande sensibilité, émaillé de très belles pages sur la Bretagne et ses paysages, cet autoportrait est avant tout l'hommage d'un écrivain à la littérature...

Philippe Le Guillou est né en 1959. Il a reçu en 1990 le prix Méditerranée pour La rumeur du soleil et le prix Médicis en 1997 pour Les sept noms du peintre. Il est aussi l'auteur du Déjeuner des bords de Loire et du Pont des anges.

«Je ne saurais dire d'où me vient ma fascination pour Louis II. Il y a un point extrême que la mémoire objective peut identifier sans mal, délimitant une source d'où surgiraient Wagner et les images de Visconti. Mais le flux qui naît de cette source n'a d'intérêt que prolongé et remodelé par la rêverie et l'appropriation personnelle. Et là les mots, les informations imprécises, les choses que l'on croit connaître ont plus de vérité et d'importance que l'intangibilité de l'histoire. Des noms : le roi vierge, le roi-lune. Des images : les errances du roi dans la neige à la lueur de la lune. Des faits : la croissance et l'efflorescence des châteaux, les tentations charnelles du roi, sa maladie, son pourrissement dans la gangue du faste, son arrestation et sa mort. Tout chez le roi m'attirait : ses excès, ses désirs, sa nécessaire différence, sa frénésie de monuments, de sanctuaires où faire éclater l'essence cosmique d'une royauté promise au néant.»Philippe Le Guillou.

«C'était il y a peu, moins de cinquante ans, et on croirait que tout cela remonte à mille ans. Il suffit que je revienne au Faou, pourtant, et le génie des lieux ravive aussitôt les sortilèges d'un monde qui continue de vivre, fidèle aux mythes, aux rites...»

Entre le printemps 2040 et l'automne 2043, un homme a été le roi Jean III... C'est son témoignage que nous livre ce roman.

De souche chrétienne, Philippe Le Guillou vit chaque jour avec Jésus. Comment le voit-il ? Comment l'entend-il ? Pour nous répondre, il a choisi deux voies : nous raconter la vie du Christ à la lumière des sources historiques les plus irréfutables et de l'Ancien Testament auquel Jésus s'est sans cesse référé et, pour mieux nous faire comprendre l'esprit de cette prodigieuse aventure, nous entraîner dans la relation personnelle qu'il entretient avec lui.

Ainsi Philippe Le Guillou ose-t-il nous introduire dans la pensée même du Messie jusqu'aux heures les plus sombres de son existence.

Il nous fait partager ses jugements, le sens de la mission qu'il s'est impartie, ses désarrois et ses moments de solitude.

Seul un écrivain de sa dimension pouvait trouver les mots justes pour nous parler avec audace et pudeur de cette histoire sans précédent, qui a bouleversé à jamais l'humanité.

De Colombey à Londres en passant par l'Irlande, l'Algérie et Paris, ces stèles retracent les jours de gloire, les heures sombres et les instants décisifs qui composèrent la vie du général de Gaulle. Avec l'émotion du pèlerin et un regard qui n'est ni celui de l'historien ni celui du témoin, Philippe Le Guillou rend un hommage saisissant à l'une des plus grandes figures du XXe siècle.

Julien Gracq est sans conteste au nombre des écrivains que j'admire le plus. Je l'ai découvert au lycée en 1976. Je l'ai lu ensuite et l'admiration s'est installée, inentamable. Je lui ai écrit plus tard et j'ai écrit sur son travail. Ma première visite à Saint-Florent-le-Vieil, sur les bords de la Loire, remonte à février 1992. D'autres l'ont suivie, régulières, ferventes. Un jour - c'était en février 1998 - j'ai éprouvé le besoin de raconter le cours d'une de ces journées désamarrées du flux ordinaire des jours. Comme cela, sans désir d'effraction, loin du prosaïsme du reportage, simplement pour rendre témoignage. C'est le sens de ce récit qui narre quelques heures entre deux trains, au bord du fleuve, un jour d'hiver glacial et lumineux, en compagnie du dernier des très grands, quelques heures magnifiques et aimantées qui restent pour moi comme une leçon de littérature et de vie.

«De 1992 à 2007, j'ai rendu régulièrement visite à Julien Gracq en Anjou, à Saint-Florent-le-Vieil, dans la maison des bords de Loire où il s'était retiré. Toutes ces années, dans la quiétude de son ermitage, nous avons évoqué ses livres mais aussi les œuvres de ceux qu'il admirait, ses fidélités et ses fascinations, les grandes rencontres et tout particulièrement celle de Breton, le monde littéraire, les paysages de la France, l'histoire, au gré de conversations qui n'ont jamais été enregistrées et n'ont de trace que dans le souvenir. De ces échanges, j'ai tiré la matière d'un premier récit, Le déjeuner des bords de Loire, publié en 2002. C'est la même intention - et le même esprit - qui a présidé au rassemblement de ces textes racontant les dernières visites, dont l'ultime en octobre 2007, à un moment où l'horizon de la vie se rétrécit dans l'ermitage des bords de Loire, mais où la curiosité et la vivacité intellectuelle sont restées intactes. Le dernier veilleur de Bretagne est comme la suite du Déjeuner des bords de Loire, un hommage respectueux et ardent à l'auteur de Liberté grande et de Carnets du grand chemin, une marque d'admiration et d'affection pour un homme que j'ai connu, dont j'ai goûté la réserve et l'intelligence, et qui demeure pour moi le dernier des très grands.» Philippe Le Guillou.

Au quinzième siècle, un homme projette de traverser l'Océan et, sur l'autre continent, de remonter la Rivière-Dieu jusqu'aux sources du monde. Les trois précédentes expéditions qu'il a organisées ont échoué. Le gouvernement du Roi lui adjoint un second, Mendoza, qui le surveillera. Un navire sombre au moment du départ, d'autres vaisseaux disparaîtront et beaucoup d'hommes aussi, avant que l'Explorateur arrive de l'autre côté de l'Océan et remonte le cours du fleuve. Il mourra de découvrir ce qu'il y a à l'origine de la Rivière-Dieu, el l'espion Mendoza, devenu sa mémoire, défendra en vain ses découvertes devant le tribunal du retour. Tout sera effacé, jusqu'au souvenir de la quête insensée de l'Explorateur, dont le nom même devra disparaître. Roman lyrique, halluciné, La rumeur du soleil se lit aussi comme un chant intense au cosmos, à l'océan, au soleil et à la sensualité.

Un jeune homme arrive à Paris en septembre 1972. Il veut rencontrer Montherlant à qui il consacre un mémoire. Il vient de Bretagne où il a vécu jusque-là. La rencontre n'aura jamais lieu. Une arrière-saison s'ouvre, de rêveries et d'errances. Très vite, le jeune homme délaisse ses travaux universitaires, prend ses habitudes au Bar d'Orgueil en plein cœur de Paris, près des Halles qui viennent de disparaître. Il écoute, observe, arpente pendant des heures une ville dont le visage change. Aux séminaires de la Sorbonne, il préfère la compagnie des clients du bar, dominé par la figure de sa patronne, Djila, et des pleureuses du parvis de l'église Saint-Eustache dressée au bord d'une fosse que l'on creuse, les marches sur les quais, les explorations des passages des bouquinistes. Son oncle, ermite collectionneur et bibliophile, dont le passé trouble est semé d'énigmes, veut lui transmettre ses propres passions. Un autre homme le fascine également, qui vient lire dans le café à la lumière d'un candélabre.Marc Verney découvre Paris dans le sillage et l'attirance de ces êtres mystérieux. C'est un rêveur dépourvu de toute ambition qui dérive loin des voies de la réussite. Très vite il accède aux vérités de cet automne d'après l'équinoxe et la disparition d'un écrivain admiré : la vraie vie est ailleurs, dans la nostalgie d'un Paris qui s'efface, dans les rencontres, les déambulations, l'amitié et le désir, les rites du bar de Djila, les visites à l'oncle et les apparitions de plus en plus attendues du «lecteur du candélabre».

Il existe un moment dans la vie où tout vacille, où l'angoisse, comme une faute capitale, entache le destin de l'homme et le condamne à toujours douter de sa condition.Dans les onze récits que nous propose Philippe Le Guillou, les protagonistes, pour beaucoup d'entre eux, peintres, écrivains, artistes ou chercheurs en littérature, sont désireux de découvrir une vérité à travers l'illusion et le mythe, de percer le mystère des origines - de découvrir la vérité de soi. Mais la recherche ne se fait pas sans heurts, sans souffrances, sans obsessions. Obsession, dans «Les proximités éternelles», de devenir l'autre, de fondre son regard dans celui du voyeur érotomane, de transformer sa passion des mots en frénésie d'images obscènes, de voyager à travers un écran de chairs vives et de corps abrupts. Obsession encore, dans «À la grâce des morts», de la part de l'abbé qui s'efforce de raviver la foi chrétienne dans les âmes d'un petit village de Bretagne, obnubilées par les rites païens des légendes arthuriennes. Obsession, encore, du poète en deuil, les yeux rivés vers l'azur, vers la clarté aveugle de la page blanche et l'ombre croissante du tombeau...À chacun de ces récits correspondent un lieu, une folie, une absence - dans tous les cas une quête effrénée -, et un personnage se débat contre ses propres démons. Chaque histoire est peuplée de légendes, au fond desquelles sont tapis les secrets des origines.

À l'automne de 2009, j'ai entrepris d'écrire un ensemble de vies de saints. Je pensais alors qu'il constituerait le roman qui viendrait après Le bateau Brume. J'ai naturellement commencé par Guénolé. Je rêvais d'une Légende dorée moderne, naïve et enluminée, portée par les forces de la foi et du terroir. D'autres saints et saintes viendraient après, liées à mon histoire intime : Philippe Néri, Thérèse Martin, dite de Lisieux, Bernadette Soubirous, un anonyme de Port Royal. Quelques semaines plus tard, je trouvais chez un bouquiniste de Rennes un vieil exemplaire du Dieu noir et naissait aussitôt l'idée du Pont des anges. Je n'ai pas, pour autant, abandonné le projet des vies de saints. On va lire ici la première, liée à l'Aulne, à ce paysage essentiel pour moi. Saint Philippe Néri suivra. Ces saints ne seront pas rassemblés dans un même livre. On les verra jaillir dans les années qui viennent, de manière un peu capricieuse, entre mes romans, comme des jalons aimantés et mystiques.

«Plus encore que celui de l'aventurier ou de l'homme fasciné par l'action, le visage qui domine, à mon sens, chez Malraux, est celui d'un inventeur de royaumes. À vingt ans, il part vers la jungle de la Voie royale pour chercher de fabuleuses statues khmères. Quelques années plus tard, il survole au-dessus du Yémen les ruines hypothétiques de la reine de Saba. Enfin, au soir de sa vie de romancier et d'essayiste, il invente, auprès de De Gaulle, le royaume d'une France restaurée, et il se fait mécène, passeur des ombres, avocat d'une culture offerte au plus grand nombre, grand prêtre de la République. Mais on ne saurait résumer une vie aussi complexe et aussi foisonnante à cette triade d'inventions. Aussi, cet hommage s'emploie-t-il à retrouver d'autres visages de Malraux - celui du combattant de la guerre d'Espagne, du résistant, celui de l'esthète et de l'historien d'art, et celui, plus intime, d'un homme perpétuellement hanté et frappé par la mort.Il s'agit donc d'un ensemble de variations autour d'une figure admirée, à travers les livres, les lieux, les rencontres et les jalons d'une vie. Il s'agit surtout d'un hommage à un homme d'exception et à une œuvre abondante et protéiforme. On connaît le mépris de Malraux pour les biographies. Les variations de cet hommage puisent leur source dans les textes du romancier, du théoricien, de l'orateur et du mémorialiste.»Philippe Le Guillou.

La figure de Julien Gracq domine la littérature de ce siècle. L'entoure une aura de mystère. L'auteur, volontairement discret, reste en retrait. Ni aventures fracassantes, ni coups d'éclat : seule compte l'œuvre qui, du Château d'Argol à La presqu'île, et jusqu'aux derniers textes critiques, dessine une même ligne pure et exigeante. Il serait absurde de vouloir raconter les incidents d'une vie. Il semble, au contraire, plus important d'essayer de brosser un portrait de l'écrivain au travail, de restituer librement quelques éléments du cheminement littéraire de Gracq. C'est ce à quoi s'emploient ces fragments, dans leurs moments de ferveur et de reconnaissance.

On ne sait rien, ou presque, des douze premières années de la vie du Christ, de ses jeux, de ses peurs, de son univers familial, de sa formation. Or voici que par la grâce d'indiscrétions familières ou de la restitution de maints épisodes sacrés, nous entrons dans ce secret de l'origine du monde, dans la révélation de la scène primordiale et fondatrice.De Nazareth à Jérusalem, de la visitation des Mages à la confrontation avec les docteurs du Temple, de l'atelier de Joseph aux citadelles des Esséniens, l'Enfant-Dieu grandit en découvrant, à la faveur d'un jeu inexorable de questions, le mystère de sa destinée, sa différence, sa vocation de faiseur de miracles et de fils placé sous le sceau d'une double paternité.Récit d'apprentissage sacré, Évangile apocryphe imaginaire coordonnant secrètement tous les autres, conte de Noël et de l'Épiphanie, bréviaire poétique ou antiphonaire inédit, le livre est cette fiction dans laquelle l'esprit, se mettant en scène sous les espèces du Fils de l'Homme enfant, se concentre sur lui-même, revenant sur ses brisées pour tenter d'en arrêter le chiffre et de se ressouvenir de ce qui, du Verbe et de la Création, du sens ou de l'interprétation, est premier.

Le quartier du Sentier, les environs de la Bourse, l'ancien domaine de la presse et du textile, ses rues étroites, la frontière des Grands Boulevards, l'éminence du Montorgueil, la rue Poissonnière par laquelle les marées du Nord descendaient vers les Halles : ce vieux Paris, central et secret, se dévoile au cœur d'une exploration qui est bien plus qu'une cartographie nostalgique du IIe arrondissement.

Paris intérieur est le carnet d'un marcheur attaché à cet espace stratégique, contigu à l'ancien «ventre de Paris». Il se déploie au rythme de promenades, de déambulations poétiques, attentives au présent, aux nouveautés, au passé aussi, toujours vivant et comme en filigrane. En une vingtaine d'années, le visage du quartier a changé, mais les fantômes, les souvenirs, les grandes figures surgissent au hasard des boutiques, des cafés, des rues, de leurs noms, de la part d'histoire qui leur est associée. Paris intérieur est le livre d'un piéton, à la suite de tant d'autres, qui chemine dans un territoire connu, habité ; c'est un certain regard aussi, personnel, porté par une émotion, un attachement à la capitale, à sa mémoire et à son imaginaire.

Erich Sebastian Berg naît à Munich en 1940. Après des études au collège bavarois d'Ettal, il entreprend son initiation de peintre chez un vieux maître d'Anvers. Il arrive à Paris et connaît un succès immédiat. Mais Erich Sebastian Berg est l'homme des passions, des emballements, des ruptures, des départs. Il disparaît, erre du côté de la Bretagne et de l'Irlande, continue de peindre, sous d'autres noms. Il aime, désire, peint des corps, des triptyques. Caché sous ses hétéronymes, il ne cesse de voyager et de produire, malgré les deuils, la solitude, la folie.

Ce livre rassemble les cheminements de ce peintre imaginaire, ses rencontres, ses fascinations, ses œuvres, sa double vie, affective et créatrice. C'est l'histoire d'un homme immergé dans l'histoire et la création - des années 50 au début du nouveau millénaire, on voit, en effet, passer de Paris à Rome événements et figures qui auront marqué leur temps -, l'aventure d'un homme en quête du secret de son identité et de son art.

Ma Presqu'île est enrichi des somptueuses peintures de Matthieu Dorval. "Matthieu Dorval, peintre du paysage et des confins, du mystère et des vertiges des bords du monde" écrit Philippe Le Guillou.

Le pape François a été élu en mars 2013. Depuis son installation sur le trône de Pierre, il suscite l'intérêt, la curiosité, l'admiration, la ferveur. Le pape argentin bouscule, surprend, il ne se laisse pas emprisonner par l'appareil ecclésiastique, il se dégage d'une certaine pompe romaine, se montre proche des fidèles, il revient toujours aux sources du message évangélique. L'élection d'un pape argentin fut une surprise et son pontificat est une succession de surprises. François fascine ou dérange, il attire ou inquiète : peu lui importe, il va de l'avant, convaincu sans doute que le temps lui est compté. Après avoir consacré deux romans à des papes imaginaires, Le dieu noir (1987) et Lepont des anges (2012), Philippe Le Guillou s'est intéressé à ce pape réel qui, par son audace, sa singularité, la force de sa personnalité, dépasse toutes les fictions. Le pape des surprises est le récit d'un séjour à Rome en juin 2014, tissé de rencontres, d'observations, mais aussi de déambulations et de pèlerinages dans une ville que l'auteur connaît bien. Le pape François est au cœur de ce voyage ; à travers les entretiens et les témoignages recueillis, c'est un portrait plus intime qu'en brosse l'écrivain, celui d'un homme venu de loin, d'un jésuite habité par la noirceur du monde, d'un pontife résolu, saisi par l'urgence de sa mission et certainement moins lumineux que le visage qu'il offre aux pèlerins de plus en plus nombreux qui se pressent place Saint-Pierre.

On peut se raconter en prenant appui sur les grandes étapes d’une vie, l’enfance, l’adolescence, les années de formation, la maturité, l'âge qui vient. Le parti pris par Philippe Le Guillou dans Géographies de la mémoire est différent : on retrouve certes ces phases capitales d’une existence dont le cheminement affectif et intellectuel se place sous le signe des mots et des livres, mais c’est un parcours à travers les territoires et les lieux d’une vie qui sous-tend ce récit autobiographique. Plutôt que de centrer le regard sur lui, l'auteur l’ouvre aux espaces aimés et inspirateurs : la Bretagne, les bords de Loire, l’Irlande, Rome, Paris.

Géographies de la mémoire modifie la perspective autobiographique : il s’agit de se dire à travers les paysages et les villes, dans la pudeur et les intermittences de la mémoire, il s’agit aussi de faire revivre quelques présences essentielles, figures familiales, anonymes capitaux, écrivains admirés, témoins des sutures décisives d’une existence. Passent ainsi les veilleurs ancestraux des confins du Finistère, quelques intercesseurs lus puis rencontrés – Mohrt, Gracq, Déon, Fernandez, Grainville – , des religieux et des artistes ; défilent surtout les paysages qui, depuis L’inventaire du vitrail, ne cessent d’inspirer l’écrivain : la rivière du Faou, les grèves de l’Aulne, quelques sanctuaires élus, les berges de la Loire, les quais de la Seine et du Tibre, les tourbières d’Irlande et les proues basaltiques, Paris et son royaume intérieur. Géographies de la mémoire est un livre de souvenirs et de confessions, mais dans lequel la première place revient aux lieux et à ceux qui les habitent.

(Source : Gallimard)

"Deux pôles quasi magnétiques condensent toute l’énergie de ce cadastre intérieur : Brocéliande et l’Arrée, la forêt aux assises de schiste rouge et les montagnes jaunies que prolongent d’infernales tourbières, le cœur intact de la vieille Armorique et ses terminaisons brûlées par l’haleine de l’océan, le foyer de la quête et celui de l’errance."

« Et la mort est arrivée en plein cœur de novembre, avec la tempête, les bourrasques qui dépouillaient les arbres, avec surtout la sauvagerie qui ensanglantait Paris. Dans sa descente vers le trépas, mon père n’aura pas pu mesurer cette barbarie, le déferlement de la violence guerrière qui, au moment où son existence s’achevait, lui aurait rappelé les heures noires de son enfance, les rafles, les assassinats aveugles de supposés résistants, la pluie de bombes, la destruction de Brest.

La mort de mon père en plein mois noir, à la ligne de fracture de ce novembre historique qui dépasse largement cet événement douloureux et intime, correspond avec cette plongée dans des temps et un monde de haute incertitude. Le 13 et le 17 novembre 2015 m’ont touché comme peu de dates et d’événements auparavant. Je me sens à jamais orphelin d’une stabilité, d’une espérance définitivement perdues. »

(Source : Gallimard)

Sur les bords de la Tamise où il est venu installer ses dernières sculptures, de grandes figures de bronze disposées près du fleuve, un homme écoute la Vallée d’Obermann de Liszt et se souvient. Il vient de perdre sa sœur aînée, la pianiste Anna Horberer, et il revoit sa vie, dans la presqu’île de Crozon, sur la côte normande, au Havre et à Paris, dans l’ombre de cette femme brillante, très tôt éprise de piano, folle de Liszt et habitée avant tout par sa vocation d’artiste. Il revoit les lieux d’enfance et retrace l’itinéraire de sa sœur, crainte et admirée, une sœur qui savait capter les regards, les affections et qui lui a tout pris, jusqu’à son meilleur ami Stéphane.

Une époque renaît, celle des années 80-90, une vie aussi, avec ses passions, ses tensions, ses désirs cachés, ses voyages, une existence placée sous le signe de la musique et de l’art. Anna Horberer était une immense interprète, reconnue et adulée, mais c’était avant tout une femme, sensible, aimante, sans cesse entourée de disciples et d’amis, de protecteurs aussi. Avec émotion, le frère inconsolable brosse le portrait de cette sœur lointaine et si proche, de ceux qui l’accompagnent, Stéphane, son fils Simon, Mikaël le mécène toujours présent. On entre dans l’intimité d’une artiste, d’une épouse et d’une mère, au cœur des souvenirs et des sons, des épreuves et des doutes, on entend la pulsation des années, la rage de jouer et de vaincre : un lien mystérieux, inaltérable, affleure, porté par l’amour de la musique, le sacerdoce qu’elle exige, la passion des êtres, des villes et des paysages des bords de mer.

(Source : Gallimard)

"Jean d'Ormesson est un écrivain que l'on aime et il serait aventureux de réduire son public à une classe ou à une sociologie. Comme les grands auteurs, comme Le Figaro ou l'Académie, il fait partie d'un certain patrimoine français, celui de la tradition, de l'exigence, d'une élégance, pas seulement extérieure mais érigée au rang d'une esthétique ; il attire bien au-delà d'une communauté habituée à la belle langue, aux histoires heureuses, au respect d'une éthique qui interdit le déferlement des abysses de la psyché et des noirceurs de l'âme, il retient l'attention de bien des lecteurs, de bien des auditeurs pressés parce qu'il nous raconte toujours une histoire, il tient chronique à la manière des mémorialistes les plus avisés, et cette histoire, même si elle est filtrée par le prisme des lieux qui jalonnent son existence, c'est toujours aussi un peu la nôtre". Philippe Le Guillou.

Tout romancier, à un moment ou à un autre de son parcours, s'interroge sur les raisons, les sources, les influences qui l'ont poussé vers la fiction. Il se souvient de ses premières lectures, de ses premières explorations du domaine romanesque. L'auteur du Dieu noir, des Sept noms du peintre et de La route de la mer traverse ici, de Chrétien de Troyes aux romanciers les plus contemporains, l'histoire du roman dans sa diversité et sa richesse. On y retrouve les plus grands - Madame de La Fayette, Laclos, Balzac, Stendhal, Hugo, Proust, Gide, Tournier - et de nombreux autres, plus confidentiels ou parfois totalement oubliés. Le roman inépuisable propose une sorte d'histoire et de cartographie subjective du roman : on découvre le regard d'un lecteur qui nous ouvre sa bibliothèque ; on entend la voix d'un conteur fou de personnages, de paysages et d'intrigues. Tour à tour panorama littéraire et autoportrait d'un critique et d'un romancier, Le roman inépuisable célèbre avec ferveur un genre foisonnant, protéiforme et en perpétuel devenir.

(Source : Gallimard)

C'est une vieille histoire, une fascination originelle, ancrée – indestructible.

Philippe Le Guillou est encore enfant lorsqu'il découvre le célèbre portrait du cardinal de Richelieu peint par Philippe de Champaigne. C'est un éblouissement.

Qui ne serait impressionné par ce prélat de campagne, évêque de Luçon devenu député aux États Généraux, cardinal au service de l'État, aumônier et surintendant de la maison de Marie de Médicis, principal ministre de Louis XIII pour qui il œuvra aussi comme chef des opérations militaires ?

D'un tableau à l'autre, de livres d'histoire en promenades en Touraine, l'auteur cerne cet homme intransigeant. D'une plume qui se fait pinceau, il rappelle son intelligence redoutable, son ambition insatiable, son obsession de l'unité de l'État. Un homme d'ombre et de lumière, de complots et de coups d'éclat, que son corps malade ne laissa jamais en paix.

Irrésistiblement, une fascination nous gagne. La même que celle qui foudroya l'auteur enfant devant la cappa magna du tableau de Champaigne, la main décharnée, osseuse, et la barrette, rouge comme une fleur de sang.

"J'ai écrit ces pages au Faou, dans une solitude et une réclusion totales, cet étrange printemps de 2020 où le gouvernement nous intimait l'ordre de nous claquemurer et de limiter nos sorties à l'essentiel. Oui, j'ai écrit alors qu'un virus venu de Chine se propageait en France et provoquait plusieurs dizaines de milliers de morts, avec, sous les yeux, les palmiers du jardin de Kerrod, l'église des marées, la ligne des collines qui cachent la vallée de l'Aulne, les taillis et les bois, d'un vert magnifique, et dont la prolifération incontrôlée occupera bientôt tout le paysage. C'était le mouvement même, mémoriel et sensible, qui avait donné Les marées du Faou et L'intimité de la rivière, ce retour amont qui me livrait, avec une incroyable acuité, des réminiscences enfouies, des odeurs, des anecdotes, et même des patronymes. Je devenais soudain l'enfant de Kerrod écoutant les récits de son grand-père, rêvant l'engloutissement d'Ys, se heurtant au silence de l'autre grand-père et au mystère de son bateau disparu..."

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