Tous les livres de Pierre Gras
Pour cette initiation à l'économie du cinéma, Pierre Gras a choisi de partir des expériences concrètes de chaque lecteur, qui est aussi un spectateur de films en salles de cinéma, à la télévision, en DVD ou grâce à la vidéo à la demande sur internet. Cette introduction répond de manière vivante et précise aux questions que peut se poser tout amateur curieux des aspects économiques du cinéma, dès qu'il réfléchit à sa place de spectateur au sein d'une industrie culturelle, et qu'il veut également comprendre en quoi la connaissance de l'économie du cinéma permet de mieux connaître l'histoire et l'esthétique du cinéma. Un premier chapitre présente les caractéristiques du spectateur, et la salle de cinéma tant du point de vue économique que culturel et social. Le deuxième chapitre est consacré à la vie d'un film depuis sa conception chez les auteurs et les producteurs, jusqu'à sa distribution, sa projection publique et sa diffusion sur les nouveaux supports (télévision, DVD, internet). Enfin, l'auteur expose les enjeux de l'action de l'Etat et des collectivités locales en faveur du cinéma français et de la diversité cinématographique, dans le contexte mondial de domination du cinéma hollywoodien.
Quatre princes de « haut vol », comme dit l'historiographe Chastellain, se sont succédé : Philippe le Hardi, politique d'une incomparable souplesse, en même temps que mécène généreux et animateur éclairé de tous les arts ; Jean sans Peur, à l'ambition qui va au besoin jusqu'au crime et dont l'astuce sans cesse en éveil se complaît dans les plus déconcertantes équivoques ; Philippe le Bon, dont la prestance et la sensualité couvrent une hautaine nonchalance en même temps qu'une bravoure de preux et qui, d'ascension en ascension, se voit un moment à la veille d être roi ; Charles le Téméraire, enfin, qui rêve non seulement de royauté, mais d'empire, et qui, rude joueur, en face de Louis XI, semble un instant à la veille de constituer contre lui un vaste Etat bourguignon, cet ensemble dont les Pays-Bas modernes n'ont été qu'un fragment détaché et dont les frontières largement distendues allaient du Zuyderzee au Jura et du Morvan au Rhin.
A travers des péripéties multiples, animées, variées et parfois dramatiques, les quatre ducs travaillent, chacun selon son tempérament, à dominer la France en tant que princes français, à ériger un Etat indépendant en tant que princes cosmopolites : un Etat innommé, une Lotharingie ou une grande Bourgogne, un « grand duché d Occident », disent certains contemporains. La virtualité de cet Etat européen, qui eût réduit la France royale à n'être qu'une « petite puissance », suivant le mot de Leopold von Ranke, n'a fait que traverser en éclair le champ de vision de l'histoire ; mais il est resté dans la mémoire des hommes le souvenir d'une vie de cour magnifique, d'une littérature active, surtout d'un art d'un prodigieux éclat qui restera la gloire la plus pure des quatre règnes ducaux.