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On peut penser que, par nécessité vitale, la première marine fut celle de pêche.
Par la force des choses, elle devint marine d'exploration en s'éloignant des côtes.
Des échanges s'établirent, la marine marchande était née.
Puis, en attaquant, ou en se défendant, en débarquant sur d'autre rives, elle devint marine de guerre...
En un temps où l'objet manufacturé n'existait pas, était rare, de la pêche, du long-cours, le gabier, le maître-d'équipage, le matelot, revenait souvent de la mer avec un souvenir façonné, durant de longues heures, par des mains habiles et patientes.
C'est au sein même de cet imaginaire populaire que pénètre cet ouvrage.
Il nous parle de sculptures, d'ex-voto, de maquettes, de bouteilles, d'oeuvres en coquillage, de peintures, de gravures, de photographies, de cartes-postales, de girouettes et même de boîtes de sardines...
Le texte est intelligent, instruit et agréable.
Les illustrations, photos et dessins de toutes sortes, sont variées et originales.
Elles m'ont ramené tout droit à ma jeunesse lorsque l'été, à marée haute, avant d'aller se jeter à l'eau derrière le bateau de sauvetage de Barfleur, l'on passait, goguenards, devant l'étal de souvenirs faits de personnages en coquillages, de cartes postales parfois improbables et d'ardoises peintes.
"La marine populaire" est un livre surprenant, agréable et bien fait.
Publié aux éditions "Messidor" en 1985, il a aujourd'hui 30 ans.
Cette maison d'édition, anciennement appelée "les Éditeurs Français Réunis", fondée par Louis Aragon, faisait partie du groupe éditorial du parti communiste français.
Elle en était, avec les éditions "Vaillant" et son fameux "Pif-Gadget", un des fleurons...
La marine populaire - Photographies de Marie-José Drogou