Tous les livres de Raymonde Moulin
La constitution des valeurs artistiques s'effectue à l'articulation du champ artistique et du marché. Dans le champ artistique s'opèrent et se révisent les évaluations esthétiques ; dans le marché se réalisent les transactions et s'élaborent les prix. Alors qu'ils ont chacun leur propre système de fixation des valeurs, ces deux réseaux entretiennent des relations d'étroite interdépendance. Face aux transformations économiques et artistiques à l'œuvre depuis la fin du XX' siècle, les marchés de l'art classé - ancien et moderne - et le marché de l'art contemporain doivent relever de nouveaux défis.
Quels effets la mondialisation des échanges et des réseaux a-t-elle sur le marché de l'art? Quels effets exercent les nouveaux supports impliquant la démultiplication et la dématérialisation des œuvres?
S'il a été pendant un siècle la principale structure d'accueil de l'art moderne, le marché de l'art agit depuis plus de vingt-cinq ans en étroite interdépendance avec le champ culturel. Les institutions culturelles vouées à la diffusion de l'art sont saisies de la fièvre de l'immédiateté et influencent le cours du marché autant qu'elles sont influencées par lui. Fondée sur une augmentation massive des soutiens à la création et à la promotion de l'art contemporain, la politique culturelle publique agit sur le commerce des oeuvres, sur la formation des réputations artistiques et sur la concurrence des innovations esthétiques. Dans le même temps, l'internationalisation croissante du monde de l'art modifie les règles de la compétition et de la consécration artistiques.