Richard Milward

Je n'ai pas tellement aimé ce livre. Mais en revanche, je le trouve bien écrit et très représentatif de la réalité dans certains passages. Malgré tout, il ne se démarque pas franchement et reste un peu trop confus.

Après avoir fini ce livre, je l'ai directement placé dans ma liste de diamant. pourquoi?

Et bien tout simplement parce que j'aime cette façon dont l'auteur raconte l'histoire, les changements de narrateurs et également le langage employé pour raconter ce livre.

Un langage quelque peu vulgaire mais représentant tout à fait la jeunesse de nos jours.

C'est un livre a ne pas mettre entre des mains innocentes (en partie a cause de ce langage là en question).

Le début était prometteur. Ce livre nous montre toutes les facettes du monde de la nuit : sexe, drogue, alcool. Le début est plutôt pas mal, avec un vocabulaire assez vulgaire. Puis, l'histoire stagne entre des "peut-être" et des "si". Je me suis un peu ennuyée vers le milieu. Puis, l'histoire redémarre au quart de tour pour finalement se terminer sur une note positive mais attendu. Spoiler(cliquez pour révéler)Claire qui décide de tuer son enfant, m'a totalement choqué. Le récit stagnait quand, revirement de situation, elle jette son enfant à l'eau. j'ai trouvé dommage de ne pas continuer à parler de Claire par la suite, pour comprendre son geste si désespéré. Sinon la fin était plutôt intéressante avec un nouveau départ pour Eve qui attend un bébé et peut-être qui donnera sa chance à Adam. En attendant, espérons que Sydney, son bébé ne finira pas au fond de l'eau comme celui de Claire.

Bref, un bilan mitigé sur ce bouquin.

Pommes, oui, mais empoisonnées. Sous ses airs de roman édulcoré et déluré se cache en réalité une part de vérité très sombre et Richard Milward porte sur la jeunesse anglaise un regard désabusé et cynique.

Le roman a, à bien des égards, des airs du Trainspotting d’Irvine Welsh mais en version adolescente. Le sujet d’abord, avec un livre qui aborde une décadence propre à une jeunesse laissée trop vite à l’abandon. La forme de l’histoire aussi, avec ses chapitres et parties qui valsent d’un personnage à un autre. C’est ressemblant, mais bien loin d’être un défaut, il s’agit juste d’un regard plus jeune, plus frivole également, car encore bercé d’illusions malgré l’apparente fatalité qui semble en permanence planer sur la bande d’adolescents au centre du roman.

Un point de vue plus jeune, sûrement, mais pas moins violent. L’histoire est remplie de cette violence doucereuse, irritante, qui explose lorsqu’on s’y attend le moins. Les jeunes baignent dans cet univers poisseux, englués par l’alcool et la drogue qui leur procurent une liberté factice et un sentiment d’oubli qui ne tient pas la route et s’écaille aussi vite qu’il fait son apparition.

On se sent parfois un peu mal à l’aise, les personnages ont toujours l’air trop jeunes pour que leur réalité vole si vite en éclat ou alors, c’est leur insouciance forcée qui agace et révolte. On les observe s’enfoncer, on regarde les erreurs s’enchaîner, celles qui peuvent s’oublier et celles qui ne peuvent se réparer.

Adam et Eve sont au centre de ce microcosme anglais, mais il y a également leurs amis, leurs familles et au fil du roman, les destins se mettent en place, les routes se séparent ou se retrouvent. Finalement, le dernier chapitre se termine de la même façon dont le livre débute : sur une histoire qui bourgeonne. Et loin d’en être la fin, on a au contraire l’impression que tout ne fait que commencer.

Pommes est un roman de société frappant, un de ces livres coup de poing qui étalent avec violence les problématiques les plus cruelles qui peuvent toucher les jeunes. Sans se dénuer d’un style très poétique, les histoires de tous ces adolescents sont trash et frappantes. Le livre me reste encore à l’esprit bien après ma lecture.

https://libellulelivresque.wordpress.com/2017/08/05/pommes-de-richard-milward/