Tous les livres de Serge Sautreau
Le monde entier est convoqué dans cet ouvrage - puisque de nos jours le monde est partout chez soi. Nos prénoms les plus familiers en font le tour depuis longtemps. Voici que d'autres, venus de loin, nous sont proposés. Ce dictionnaire permet, pour la première fois, de mêler au fonds occidental un florilège de prénoms d'ailleurs : arabes, indiens, japonais, chinois ou... maori. Jacques, Solange, Théophile sont donc rejoints par Chamour, Padminî, Yukio, Jingsheng, Orama - et par bien d'autres encore. Aux 2 468 prénoms qu'il présente un à un, Le Livre mondial des prénoms intègre leurs variantes et dérivés (18 000 environ) ; la fête de la sainte ou du saint qui " illustre " le prénom étudié ; les personnages historiques qui l'ont porté ; les fluctuations de son usage ; la mise en évidence de son sens à travers l'étymologie ; ainsi qu'un brin d'humour à propos de la " personnalité " ou de l'" aura " qui en découlent. Alerte, enjoué, tonique : on associe rarement ces épithètes à un dictionnaire. Tel est pourtant Le Livre mondial des prénoms.
Pour s'arracher aux limites, au tassement des sensations et des aspirations. Pour atteindre la pensée, l'espace de sa formulation, sa texture dans un champ de présences ineffables où se tisse le jeu des apparences. Loin de la poésie des petits décomptes réalistes, loin des pensées rationnellement éduquées qui pendent en lambeaux sur le monde, Le Gai Désastre ne vise pas un ordre représentatif mais les mouvements d'éclosion de l'être, leurs atolls, leurs intervalles, leurs échappées.
Il atteint ce que la philosophie n'a jamais su reprendre à la poésie : sa nature de pure pensée en émanation, sa genèse par germinations lentes, par fulgurations ; ses replis et débords qui se vivent et s'ouvrent à même la chair. Le Gai Désastre fut publié une première fois en 1980 (aux éditions Christian Bourgois), mais il est radioactivement de 2012, de la vingt-septième dynastie Perse achéménide, ou contemporain à venir de + 3704.
Pour atomiser les fondements illusoires du principe d'identité. Pour relancer avec grand style l'énigme éternelle de l'impermanence, de l'être, du langage. Serge Sautreau, né en 1943, est décédé en 2010.