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Une merveille !
La Somme de nos folies
Tw viol cependant
La Somme de nos folies
La Somme de nos folies
Pour moi, ce fut un peu une lecture doudou qui fait voyager. On découvre par petite touche la culture malaisienne mais surtout, on s'imprègne d'une ambiance douce amère magnifiquement rendue.
La Somme de nos folies
Pourquoi ne pas partir en Malaisie pour quelques jours !
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À Lubok Sayong, petite ville malaisienne au nord de Kuala Lumpur, la vie est rythmée par les pluies diluviennes et les inondations.
L'année où commence cette histoire, Lubok Sayong, située dans une cuvette entre deux rivières et trois lacs, est confrontée à une crue exceptionnelle et c'est dans ce contexte que nous faisons connaissance avec les habitants de cette ville.
Lubok Sayong semble concentrer les personnages les plus atypiques, tendres, excentriques et fantasques qui puissent exister.
Dans ce roman choral, Shih-Li Kow donne la parole à Auyong, un vieil homme d'affaires chinois à la retraite, aujourd'hui propriétaire d'une conserverie de litchis, et Mary-Anne, une jeune orpheline de onze ans recueillie par Beevi.
Mais, pour moi, le personnage le plus mémorable est sans contexte Mami Beevi, une vieille femme singulière qui converse avec son poisson et ne cesse de se disputer avec lui, un drôle de poisson aussi laid qu'intelligent et qui a soif de liberté.
Si Beevi est grincheuse, délicieusement impétueuse et bourrue, son empathie, sa générosité, son coeur tendre et son humour ironique font que l'on s'attache presque instantanément à elle.
Dans « une ambiance de tornades, de frasques, d'espièglerie et de folie domestique », un flot d'autres personnages extravagants traversent ce roman dans une succession de petits récits, d'anecdotes et d'évènements, de joies et de drames qui rythment joyeusement le récit :
Naïm, une voisine un peu foldingue qui élève des sangsues ; le fantôme d'un petit garçon, qui a élu domicile sous l'arbre aux chenilles de la Grande Maison de Beevi ; l'excentrique et touchante Miss Boonsidik ; Ishmet, un potier malais, …
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Shih-Li Kow nous emmène dans un univers un peu surréaliste dans lequel se mélangent légendes et réalité.
D'ailleurs, en parlant de réalité, sous son apparente légèreté et son humour fin, se cachent des propos plus profonds et réfléchis qu'il n'y paraît. En effet, l'autrice aborde avec acuité et lucidité, des thématiques liées aux relations humaines et aux questions politiques, sociales, culturelles, ethniques et sexuelles dans un pays de contrastes entre traditions et modernité.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire pleine de malice, de belles valeurs.
Shih-Li Kow est une véritable conteuse d'histoires, mais elle n'oublie pas d'affûter sa plume qui se fait tour à tour vive, espiègle, mordante, mais toujours pleine de lucidité sur le monde et les hommes. Son écriture est belle, ses dialogues savoureux. Elle nous fait sourire, et l'instant d'après, notre sourire se fige devant tant de bêtise humaine.
Dois-je ajouter que ce livre est édité par la maison Zulma dont j'apprécie énormément la ligne éditoriale et la singularité de leurs couvertures ? Leurs romans sont bien souvent de grande qualité, poétiques, profonds, originaux.
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Prix du Premier Roman étranger 2018, la grande réussite de ce beau roman de vie est sans aucun doute, d'être parvenue à nous rendre ses personnages joliment excentriques et attachants, tout en déployant une ambiance douce-amère, un sérieux déconcertant et drôle.
« La Somme de nos folies » est un roman atypique et dépaysant, décalé et réjouissant, qui pourrait bien vous surprendre.
La Somme de nos folies
La Somme de nos folies
On est dans un petit village au milieu de la jungle entouré d’eau donc soumis aux inondations. Beevi, une petite mamy qui ne manque pas de caractère, est un peu le coeur du village. Lors d’une inondation, elle apprend que sa soeur est décédée. Une fois à l’hôpital, elle découvre que sa soeur et son mari avait adopté une adolescente Mary Anne. Que faire de cette orpheline qui devait rejoindre le village ? La garder ? La renvoyer à l’orphelinat ? Et si on la garde, qui ? Beevi la récupère ainsi que la maison familiale dont elle fait un b&b.
On suit le quotidien de ce village avec le point de vue de deux personnages qui ne sont pas originaire du celui-ci : Mary Anne et Auyong.
Auyong est un ami proche de Beevi d’origine chinoise. Il est arrivé pour tenir l’usine de conserves de litchis, une façon étonnante de vivre sa retraite. Il est calme, posé et juste heureux de vivre dans un environnement ou il est intégré et n’est plus un anonyme parmi les autres.
Mary Anne a grandit dans un orphelinat catholique et n'a connu que la ville, quel choc quand elle se retrouve au milieu de la cambrousse. Va-t-elle s’acclimater ?
Entre la tendresse des propos d’Auyong et la langue acérée, drôle et incisive de Mary Anne, le quotidien est agréable à suivre. J’aime cette façon de vivre en harmonie entre les communautés du village et les différents bouleversements qui se succèdent. Tout commence avec l’apparition des touristes. Leurs descriptions sont géniales, c’est tout à fait ça. Ensuite, il y a le rapport qu’entretiennent les habitants envers les personnes LGBT.
L’arrivée d’une lady boy thaïlandaise, Miss Boonsidik est un premier pas. On a le contraste entre ceux qui l’accepte comme femme dès le début et d’autres qui l’accepte et l’apprécie mais continue à utiliser le masculin. J’ai trouvé très intelligent la manière dont évolue le regard des habitants. Comment se passe ou non le processus d’acceptation dans un contexte traditionnel où il ne fait pas bon appartenir à la communauté LGBT ? C’est très chouette de mettre en avant le fait que tout n’est pas si fermé qu’il n’y parait, qu’il y a un décalage entre l’individu et l’état. Sur le même principe, un jour débarque un camp de redressement de jeunes LGBT. Que faire quand on est face à la maltraitante d’enfants ? Est ce que leur protection prime sur les a priori lié à leur genre et/ou leur orientation ? Quelles seront les conséquences pour le village si le bien-être d’enfants prévaux ?
Enfin l’avenir du village est un autre fil conducteur de ce roman. La Malaisie est un des pays qui a eu un boom économique parmi les plus rapide créant un gros décalage entre les grandes villes modernes et les petits villages souvent avec des maisons sur pilotis. Que faire du village en cette période charnière de l’évolution du pays ? Faut-il entrer dans le progrès et développer industries et modernité ? Faut-il préserver l’environnement actuel ? Comment faire survivre le village si on refuse les gros changements ? L’écotourisme serait-il une solution ?
J’aime le patchwork créé par l’autrice qui oscille entre tradition, évolution et le choix des valeurs qui prennent le dessus en cas de conflit. Il y a un bel équilibre entre dépaysement et sujets universels, j’ai adoré.
C’est un petit bonbon drôle, truculent, plein de tolérance et de tendresse. On s’y sent bien et c’est un chouette témoin d’une période clé de l’évolution de la Malaisie.
La Somme de nos folies
Beevi tient une maison d'hôte à Lubok Sayong. Un jour, elle va se retrouver à devoir s'occuper de la petite Mary Anne, 11 ans, qui vient d'un orphelinat où toute les filles se nomment Mary "quelque chose". Mais elle ne sera pas seule pour cela, car le personnel va y prendre part, tout comme Auyong, vieux directeur chinois d'une conserverie de Litchis. Ce sont Mary Anne et Auyong qui vont raconter cette histoire...
Une histoire qui, en soi, n'a pas vraiment de ligne directrice, mais qui va suivre les découvertes de Mary Anne, et la vie de Auyong, qui va notamment devenir un héros pour tout la cause LGBT du coin. Et tout ceci sans trop savoir comment. le roman traite ainsi avec beaucoup d'humour (contrairement à ce que les premiéres pages pourraient laisser penser) de ces différents sujets. Notamment par la voix de Mary Anne, jeune fille intelligente, qui aimerait bien retrouver sa mére, une star de cinéma. Selon elle, cela ne fait aucun doute. On est bien devant ce genre de livre qui se base avant tout sur ces personnages, plutôt que sur une grande aventure, mais ici, ça fonctionne plutôt trés bien. La narration se faire en alternance, ce qui permet de bien varier le rythme et le style, pour renouveler réguliérement une lecture trés sympathique. Un petit tour en Malaisie qui ne se prive pas d'une portée politique, trés bien intégré au tout pour ne pas la faire passer au dessus des histoires racontées.
La Somme de nos folies
Ce roman est singulier pour bien des raisons.
D’abord, s’il suit un fil narratif logique, il reste constitué d’une suite de petites histoires, plus ou moins intéressante en fonction de la lectrice ou du lecteur.
Ensuite, il aborde des thèmes dramatiques en les traitant avec légèreté, les personnages ne subissent pas de traumatismes malgré ce qui peut leur arriver (être défigurée suite à un accident de la route, être violée, faire participer des transsexuels à un « stage de rééducation »…). Ainsi, malgré les aspects très terre-à-terre du livre, on se trouve dans le domaine de l’étrange, une sorte de réalisme magique.
Mon impression sur ce roman reste mitigée. D’un côté, je me suis délectée de certaines histoires et j’ai apprécié qu’il aborde des thèmes contemporains comme la transsexualité, mais d’un autre j’ai eu du mal à rester accrochée, mon intérêt faisait des montagnes russes ! Je ne sais pas si c’est à cause du roman ou de mon humeur actuelle, mais ça pèse sur mon ressenti de lecture.
C’est un roman étonnant, que je vous conseille si vous aimez sortir des sentiers battus !
La Somme de nos folies
La Somme de nos folies