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J'ai découvert ce livre par ma libraire. J'ai hésité à l'acheter au regard de la thématique. Puis j'ai vu l'émission "Le quotidien" lors de laquelle l'autrice a présenté ce livre et j'ai réservé dans la foulée un exemplaire. Je n'ai pas su résister à ce besoin d'en savoir plus. Je voulais le lire rapidement mais ce ne fut pas le cas. Par contre, ce livre m'a mis une claque. C'est, pour moi, un devoir de le lire.
Sonia Devillers nous présente dès le début un résumé de ce que l'on va lire mais ce n'est rien à côté du reste. Ensuite, elle présente sa famille surtout du côté de sa mère. En lisant ce livre, j'essayais vainement de faire le lien avec mes cours d'histoire. Force est de constater que jamais je n'ai entendu parler de la Roumanie pendant cette période historique. Ce qui est cohérent, si je peux l'écrire comme ça, en découvrant les décisions prises par les différents pouvoirs en place.
Rien qu'en essayant de donner mon avis, j'en ai froid dans le dos. Je ne sais pas comment vous transmettre l'importance de ce que l'on apprend tant, par moment, je me disais "non, impossible. Il n'y a que dans les films qu'on voit ça". Je ne parle pas de l'Allemagne mais bien de la Roumanie et uniquement ce pays. La façon dont ils ont opéré est juste ignoble. Mais le plus dingue, c'est que l'autrice n'a jamais entendu ses grands parents parlaient de ça. Bien au contraire, ils disaient plus ou moins, qu'il n'ont rien vécu de particulier.
En creusant, elle va apprendre beaucoup de choses notamment par le journal intime d'un roumain qui a vécu les mêmes périodes qu'eux. On voit les persécutions des juifs même après la guerre. Et c'est justement avec le changement de pouvoir qu'on est écœuré. Les juifs sont encore la cible du pouvoir communiste. C'est pour cette raison que beaucoup ont quitté la Roumanie sans bien savoir ce que leur départ caché : du troc.
Les familles souhaitant partir payaient une somme indiquée par le passeur et celui-ci négociait avec le gouvernement pour l'échange de ces personnes contre du bétail au début puis de l'argent. C'est juste immonde et immoral. Le plus choquant, dans ce livre, réside dans les extraits d'archives et les chiffres que l'autrice met en avant à la fin du livre.
Combien de fois en lisant ce livre, je me disais "ça va s'arrêter là. C'est bon. On ne peut pas faire pire". Et bien si. La seule question que je me pose concerne le passeur. Est-ce qu'il a juste profité de la situation du pays pour se faire de l'argent ou est-ce qu'il souhaitait aider des gens? On ne le saura jamais. J'aime à penser qu'il a fait au mieux (pour me rassurer et trouver un peu de positif quelque part).
Au regard du vécu de sa famille, Sonia Devillers fait aussi un constat effroyable : les juifs ont passé leur vie à fuir un pays peu importe dans lequel ils ont vécu. Ce qui me rappelle le titre d'un chapitre du lire : "apatride" tout comme un passage poignant d'une roumaine qui ne connait pas personnes juives après tous ces évènements. Alors qui peut répondre à cette question : Pourquoi le monde s'acharne autant sur des êtres humains sous prétexte qu'ils sont juifs? De quel droit?
En bref, j'en ai sûrement trop dit sur ce livre mais vous pouvez me croire : ce que je viens d'écrire n'est rien comparé à ce que j'ai lu. Honnêtement, pour moi, il n'est pas question de coup de cœur ou non. Il est indispensable de lire cet essai. Je vais quand même mettre un coup de cœur même si j'ai l'impression de manquer de respect aux victimes et familles des victimes.
Les exportés
Les exportés
Sonia Devillers (journaliste sur France-Inter) nous conte à travers une enquête intime et historique le départ forcé et la marchandisation des juifs Roumains dont faisait partie ses grands parents, sa mère et sa tante dans les années 50 et 60.
Ils ont été "exportés". Tout a été révélé après la chute du mur et la fin de Ceausescu, conforté par les écrits de l'historien Radu Ioanid
Durant la guerre de 39/45, avant un revirement tardif, le pays était allié aux Nazis.
L'après-guerre communiste n'était pas plus heureuse du fait des purges et des luttes intestines de la "Securitate", le cousin germain du KGB et de la Stasie réunis !
Ses grands-parents ont toujours refusé toutes conditions de victimes. Ils ont fait table rase du passé quand ils se sont retrouvés émigrés à Paris, n'ont jamais évoqué le chagrin du déracinement et de leur maison spoliée.
Gabriela, la grand-mère, venait d'une famille de célèbres intellectuels Roumains, les Sanielevici. Elle avait une forte personnalité, un orgueil démesuré, très érudite, musicienne. Elle n'a jamais courbé l'échine devant l 'oppresseur.
Ils ont connu Bucarest dans les années 20 et 30, ville heureuse, foisonnant d'intellectuels, d'artistes. Ils n'évoquent pas les pogroms.
Reconnaissants envers Staline qui les a débarrassé du fascisme, des nazis, ils ont cru au communisme mais hélas les choses ont mal tourné.
" la guerre puis le communisme ont sonné le glas de l'insouciance" nous dit l'auteure.
Après en avoir été des membres influents, ils ont été exclus du parti, humiliés, exportés, "ballotés de frontière en frontière à la merci de chaque bureaucratie" .
Confiés à Henry Jacober, célèbre passeur anglais, personnage de l'ombre mais connu de tous les services secrets, et qui ne craignait pas les autorités, ils n'ont jamais su comment ils ont passé le rideau de fer et que leur départ a été monnayé contre du bétail, des porcs en particulier.
De nombreux chapitres évoquent la relation du passeur et des hauts dignitaires du parti durant des décennies. Tout était consigné dans les registres de la police secrète.
Sonia Devillers s'est rendue sur place et a découvert tardivement ce commerce honteux et le sort de sa famille.
Très bon livre, richement documenté, passionnant et dont les révélations sont surprenantes et choquantes !!
Les exportés
Les exportés
Les chancelleries, les ambassades, les gouvernements ne pouvaient ignorer l'ampleur de ces trafics d'êtres humains, mais le silence a prévalu, au nom d'intérêts jugés supérieurs.
On ne sait distinguer ce qui est le plus stupéfiant: l'aveuglement, le silence du monde de la politique et des affaires, la réécriture de l'histoire par les autorités roumaines, la corruption, l'incompétence et la paranoïa des services publics roumains, l'ignorance totale où étaient plongés les juifs "exportés": y compris les grands-parents et la mère de l'autrice, qui se sont complus dans une version illusoire de l'histoire familiale.
Les exportés
La voix de Sonia Devillers m’accompagne le matin sur France Inter. Souvent haletante, tant son sujet la passionne et le manque de temps la contraint, sa voix m’explique, au fil des jours, l’évolution mais aussi les dessous de la planète-médias et des industries culturelles.
Du coup, Les exportés sont très loin de ce que son image médiatique nous livre régulièrement. Cette histoire d’exil familial, non seulement, ouvre un pan entier de l’histoire de l’Europe de l’Est, mal connue, mais aussi livre le récit poignant d’une recherche pour mettre des mots sur un passé complexe et rendu silencieux par la nécessité de mettre à distance la souffrance vécue.
Gabriela Spitzer est issue d’une famille d’intellectuels reconnue de Bucarest, appelée le Petit Paris des Balkans. Ce sont les Sanielevici, dont tous ses oncles furent académiciens. Sa mère, au destin plus que commun, a épousé un artiste et a retrouvé l’auréole bourgeoise de son nom après son divorce.
Gabriela née Spitzer puis devenue Sanielevici a eu deux filles, dont Marina, mère de Sonia, première à naitre française. Elle s’appellera Madame Greenberg avec son mariage avec Harry, pur texan, revenu dans les années 30 ingénieur en Roumanie après des études en Italie.
Puis, Gabriela Deleanu sera son nouveau nom dès son arrivée en France en 1961. Trois identités pour décrire trois vies largement différentes mais complétement en lien avec l’Histoire de la Roumanie, souvent peu connue car trop peu racontée.
Pourtant, et Sonia Devilliers le confirme à plusieurs reprises, aucun secret en apparence, aucun mensonge n’est venu pervertir l’histoire de la famille. Ces grands-parents ont raconté leur passé en enrobant la vérité d’anecdotes, assez originales et même nombreuses, qui ont mis sous silence ce qui les a fait souffrir, ce qui les a fait partir, ce qui les a si fortement mis au banc d’une société où ils tenaient une place d’intellectuels reconnus et appréciés : leur judéité !
Sonia Devillers remonte l’histoire de Harry et de Gabriela, ses grands-parents, qui vont subir les exactions du pouvoir nazi lors de la seconde guerre mondiale, croire à l’espérance du pouvoir communiste et même en devenir des cadres appréciés. Mais à l’arrivée du dictateur rouge, Ceausescu, celui-ci n’aura de cesse de reconstruire son pays dévasté, et notamment son agriculture, en vendant les juifs jusqu’en 1989.
Impensable, incroyable ! En journaliste avisée, Sonia Devillers amène les preuves, confrontent les historiens, citent les études, rencontrent les protagonistes et surtout retrouve sur une liste, les noms de ces grands-parents.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/09/19/sonia-devillers/
Les exportés