Commentaires sur ses livres

"La planète disneylandisée" est un livre instructif mais sa dimension romancée du tour du monde lui confère un aspect ludique et agréable à lire (dont les touches d'humour de Sylvie Brunel, bien que parfois un peu lourdes, ne font qu'accentuer). Chaque étape du voyage ressemble à une aventure, mais s'ensuivent presque systématiquement d'une réflexion en rapport avec la sociologie, la géographie, l'économie ; le tout, enrichi des connaissances solides de Sylvie Brunel en la matière. Sylvie Brunel n'est pas dans une optique d'accuser les touristes de tous les maux, elle nuance leur rôle et invoque la responsabilité de tous les acteurs.
Néanmoins, j'ai trouvé qu'elle tombait parfois dans le snobisme : bien qu'elle explique plusieurs fois ce qu'est un touriste (c'est-à-dire vous et nous), elle a tendance à souvent s'exprimer en se distinguant de "la masse", "des moutons". Sylvie Brunel est une touriste, oui, mais elle, elle est intelligente et consciencieuse, contrairement aux autres. J'ai également retrouvé cet aspect plusieurs fois envers ses enfants, dans une critique ô combien clichée d'une fracture générationnelle. La voyageuse a souvent tendance à se répéter également à plusieurs moments du livre, mais l'aspect qui m'a le plus dérangé est sûrement la fin qui, bien qu'enrichissante, j'ai trouvé assez moralisatrice. Sylvie Brunel ne fait qu'édicter ce qu'un touriste devrait faire, mais oublie que ce qu'elle propose n'est pas si facile qu'il n'y paraît, tout au plus que les touristes n'ont pas forcément le choix, et de surcroît, n'applique même pas ses principes dans son propre tour du monde.
En ce sens, le livre de Sylvie Brunel était très intéressant, mais devrait peut-être accorder un peu plus d'importance au ton qu'elle emploie.

Ce livre est une pépite à découvrir pour tous les amoureux des chevaux.
Une histoire à plusieurs voix, habituellement je ne suis pas très fan de ce genre de romans mais Sylvie Brunel écrit très bien !
Nous suivons Laura, une amoureuse des chevaux depuis sa plus tendre enfance , elle est mariée à Jean-Luc et ensemble ils ont une fille : Anaïs (10 ans).
Jean-Luc est banquier et ferme les yeux sur la passion envahissante de sa femme pour les chevaux , il le dit lui même : "Moi, je suis un homme heureux. Heureux et tranquille : ma femme aime les chevaux."
Autour de ce couple nous avons Dan, le dresseur de chevaux , Carmen la femme de ménage amie de Laura qui elle aussi possède des chevaux (au détriment souvent de son fils adolescent Pablo dont elle ne s'occupe pas beaucoup) et également Dumas le marchand de chevaux.
Le cheval est omniprésent dans toutes les histoires. Les personnages sont tous liés les uns aux autres et l'on découvre parfois plusieurs points de vue pour une même situation.
J'ai passé un moment formidable, je recommande ce livre à tous les amoureux de lecture et de chevaux.

En un mot, un très belle découverte.

Dès le début du roman, je me suis laissée entraîner par les mots de Sylvie Brunel.
Préparez-vous à voyager au cœur des Grands Espaces américains, auprès des personnages, que l'ont découvre page après page. Chacun d'un transporte un passé, des casseroles si l'on peut dire.

Voyager...
Le voyageur ne sait pas où il va, le touriste ne sait pas où il est allé.
Ici, on retrouve pleinement cette idée du voyage simple mais aussi et surtout celle du voyage initiatique qui peut également s'appliquer à cette définition. Au début du roman, chacun des personnages est un peu perdu, aucun d'eux ne sait vraiment où il en est dans sa vie actuelle. En voyageant à travers l'Ouest sauvage mais aussi à travers les cultures, ils vont évoluer, laisser les autres, mais aussi le lecteur les découvrir.

Réduire ce livre à un simple commentaire est tout bonnement impossible, tant il m'a ému et m'a réellement fait voyager ailleurs... Je suis vidée, comme si j'avais réellement, moi aussi, participé à ce voyage...
Mon seul regret se porte sur les légendes indiennes que promettait la quatrième de couverture, qui ne sont finalement qu'effleurées.

Le petit truc en plus parce que j'ai encore envie de rêver moi : http://www.cheval-daventure.com/id/50024/randonnee-cheval-voyage-etats-unis-la-chevauchee-fantastique-ficheproduit-18042.html/ch/voyage/18042?gclid=CIe185SQicACFVIPtAod83YAhw#voyage (Le voyage du printemps semble vraiment identique en plus...)

C'est un roman qui aurait pu être drôle et passionnant et bien non. On a l'impression que Sylvie Brunel fait de la promotion à son ex-époux, en racontant son enfance malheureuse, son implication politique, leur vie de couple... Ce n'est pas du tout en manuel de guérilla mais plus une (très)mini-biographie, le titre est trompeur. On perçoit le besoin de l'auteur de se soulager de se mariage. Certains chapitres étaient vraiment plaisant à lire comme "la double mort des femmes" ou le besoin de jeunesse des hommes, qui frisent la cinquantaine, mais à d'autres moments il n'y avait que des statistiques, des études, qui de sommes étaient intéressantes, mais creusaient une rupture dans l'histoire, on s’ennuyait presque, et on regardait combien de pages il restait du chapitre.
J'ai tout de même un avis positif, suite à la lecture de cette ouvrage, et je relirai deux ou trois passages que j'ai particulièrement bien aimé, car le style de l'auteur rend presque comique certains passages qui n'ont pas lieu d'être mais qui nous plonge avec allégresse dans la vraie vie des femmes.
Mesdames à vos manuel!!

Un livre acerbe sur le comportement humain qui me fait dire que le livre porte mal son nom. Un livre qui semble critiquer la quête du sensationnalisme tout en simplifiant certains fonctionnements agricoles et économiques. L'introduction invite au "passéisme" et à l'inaction face aux urgences auxquelles les sociétés font face. Tout de cette "géographie amoureuse du monde" me donne l'envie de jeter le bébé avec l'eau du bain.

"There's still time to change the road you're on" (Il est toujours temps de changer de route) est un extrait du bien connu "Stairway to heaven" de Led Zeppelin... et le thème de ce roman d'itinérance.

Huit femmes et trois hommes, entre 15 et 75 ans, constituent le groupe français qui va effectuer une randonnée équestre dans le sud-ouest de l'Utah, au pays des Mormons et les parcs nationaux du Grand Canyon.
Onze personnes aux caractères et vécus très différents et parfois diamétralement opposés vont devoir vivre ensemble, sur le dos de leur cheval le jour, dans la promiscuité des campements sans confort, une fois la nuit tombée.
Trois semaines pour apprendre à se connaître et à s'accepter, sous le chapeautage des trois cow-boys mormons qui encadrent cet échantillon de l'humanité.

Si au fil des pages le lecteur intègre l'histoire de chacun des personnages (y compris celle des Mormons), c'est le vécu d'Anne qui est mis en avant. C'est surtout elle qui (se) raconte et par l'intermédiaire d'elle, l'expérience de l'auteur : "J'ai fait cette randonnée avec "Cheval d'Aventure" en 2010. [...]. La chronologie, les détails sont justes. Quant aux personnages, je les ai croisés au cours de mes randonnées à cheval à travers le monde". Mais Sylvie Brunel, en "se cachant" derrière Anne expose également sa propre histoire, celle d'une femme abandonnée par son mari après trente ans de vie commune.

Le livre décrit de façon quasi photographique la somptuosité des paysages sauvages, évoque les chevaux et leurs comportements, aborde la vie et les croyances des Mormons, mais relate surtout les relations entre femmes et hommes.
C'est ce dernier sujet qui m'a finalement le plus interpellé... et également le plus agacé. Parce qu'il n'y a dans ce groupe pas qu'Anne qui, autour de la cinquantaine, à été délaissée par son mari ; Geneviève et Karine ont connu pour l'une, et connaîtra pendant le raid pour l'autre, le même sort : celle de la femme vieillissante au corps se transformant (se déformant ?), rejetée par son mâle qui se promet et se dévoue à une seconde jeunesse... on sent alors comme un goût d'amertume.

Mais au final, le cheminement avec les autres et les chevaux, en découvrant les magnifiques sites naturels qui incitent à l'introspection, est également un itinéraire intérieur pour chacun, et sur cette route-là... il est toujours temps de changer de direction...

Ce livre, à mi-chemin entre récit de voyage et réflexion sur le tourisme, se lit facilement. On apprend beaucoup de petites choses sur les différents lieux visités par Sylvie Brunel et sa famille, ce qui le rend agréable à lire. L'ouvrage est cependant porté par l'idée de disneylandisation, la mise à disposition du monde au touriste par le biais de spectacles et d'attraction recréant des petits mondes, comme dans le parc d'attractions éponyme. Le propos est traité de façon accessible, il n'est pas nécessaire d'être un géographe pour comprendre, juste d'être curieux.
C'est un ouvrage qui fait réfléchir, même si sa forme hybride le rend parfois un peu étrange - j'aurais aimé que ce livre soit structuré d'une autre façon, que l'équilibre entre expérience et réflexion soit un peu mieux balancé.

J'adhère à l'opinion de Malagalette. L'auteure écrit tout au plus sa biographie en louant la carrière politique de son ex-mari, Eric Besson et en racontant leur histoire de couple. J'aurais aimé un livre plus militant, embrassant fièrement la cause des femmes de plus de 50 ans, laissées en route par un mari qui a un retour de jeunesse. J'aurais aimé savoir les moyens de se sortir du marasme où les maris laissent ces femmes et leur véritable guérilla. Parler de femmes-cougar n'est qu'une infime partie de celles qui sont restées sur le carreau ! Donner des moyens simples de rebondir mais bon, devant l'adversité, beaucoup relèvent la tête et aidées par diverses associations privées ou gouvernementales, arrivent à s'en sortir et se sentent mieux après leur divorce, plus libres ! Le livre n'est pas à la hauteur des espérances que son titre pourrait lever. Dommage.

J'ai été très surprise de m'être laissée embarquer parce que d'ordinaire, ce n'est pas trop le genre de livres que je lis.
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la plume de l'auteur, agréable et fluide. Il y avait beaucoup de descriptions (ce qui n'est absolument pas gênant), de l'humour... Certains chapitres sont écrits du point de vue d'un personnage (à la troisième personne du singulier) et on en apprend donc plus sur lui, sur son passé, sur le pourquoi de cette échappée sauvage, ce qu'il pense des autres personnages etc...

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J'ai été comme plongée dans le Grand Ouest Américain, où la terre est encore bien imprégnée du passé avec les derniers vestiges d'une nation quasi réduite à néant; où les paysages sont grandioses, magiques, teintés de mystères; où la communion avec la nature est entière; où l'amour du cheval n'a pas son pareil; où les lieux mythiques se succèdent comme Monument Valley, Bryce Canyon ou bien le Grand Canyon.

Les personnages sont décrits physiquement au début et on a le droit aux premières impressions d'Anne, le personnage le plus intéressant, le plus travaillé aussi, ce qui nous donne un premier aperçu (flatteur ou pas) des membres qui composent le groupe de touristes français au nombre de 11 (presque entièrement constitué de femmes... oui, il semblerait que l'équitation soit devenu au fil du temps un domaine pour les femmes), tous des étrangers les uns pour les autres qui vont être obligés de cohabiter pendant plusieurs semaines (ce qui ne s'annonce pas de tout repos!) où chacun a sa propre vision du cheval, à ses attentes du cheval, de ce voyage. J'ai même eu l'impression d'être immergée au sein du groupe un peu comme si moi aussi je participais à cette expérience unique. Il m'aura fallu quand même un temps d'adaptation au début, le temps de découvrir les personnages assez nombreux, de ne pas m'emmêler les pinceaux avec les prénoms. Sur une feuille à part, je me suis même fait un mémo sur les persos (que je n'ai plus eu besoin par la suite). Voilà, donc mes premières impressions sur chaque personnage (bien sûr, tout cela va changer au fil de l'histoire mais je ne dirai rien sur mes impressions sur eux à la fin du livre pour ne pas trop "spoiler"):

Sylvain: qui se tient à l'écart du groupe, pas bavard pour un sou
Bénédicte: simple, un peu timide au départ, assez attachante avec son amour des chevaux, solitaire qui ne demande qu'un peu d'attention (elle m'a plu aussitôt)
James: l'un des guides, le cow-boy type, "très famille", conservateur, un vrai passionné des chevaux
Joseph: le cousin de James, le deuxième guide, sévère, qui joue de son charme tant qu'il le peut encore
Zack: le père de James, un peu bourru, peu porté sur l'hygiène
Sophie: un canon ambulant, croqueuse d'hommes, insupportable
Bianca: hautaine, individualiste, agaçante
George: le bellâtre bavard, séducteur, taquin
Anne: au passé douloureux, effacée, celle que l'on suit principalement, qui fuit son passé pour tenter de tourner la page
Jean-Louis et Geneviève: un couple âgé, lui le rigolo de service, cash, qui dit toujours ce qu'il pense; elle ne m'a pas fait grande impression faute d'élément sur le personnage au début
Karine: la mère de Zoé, la tante d'Alix, qui s'est laissée aller, le travail ayant prit le pas sur sa vie de femme, que sa qualité de femme
Zoé et Alix: deux ados rebelles moqueuses, la première étant orgueilleuse, l'autre peu bavarde, très discrète.

Avant de parcourir les plaines et les paysages de l'Ouest, il faut d'abord trouver le cheval le mieux adapté pour chaque personne (ils n'ont pas tous le même niveau d'équitation), ce qui se révélera ardu. Ce qui est bien aussi c'est que les chevaux aussi ont leur propre personnalité, ce sont des compagnons de voyage indispensable, importants au sein de l'histoire. Le groupe va aussi rencontrer des autochtones navajos (indiens); j'ai trouvé aussi sympa toutes les petites anecdotes, histoires sur les indiens, les chevaux, les légendes locales, la communauté mormone (d'ailleurs, Zack, James et Joseph sont mormons); des liens vont se tisser tout au long de l'histoire et des tensions vont également s'installer. C'est donc un groupe qui en jette avec lequel on ne s’ennuie pas, on passe même par divers stades: rire, pitié, révolte...

La grande chevauchée commence et déjà, tout ne se passe pas comme prévu les problèmes surviennent (même si les guides essaient de pourvoir à leurs besoins du mieux possible): les chutes, la difficulté du terrain, les obstacles naturels à franchir, les douleurs, penser aux chevaux avant soi-même, la fatigue, l'hygiène au minimum, la promiscuité, les réveils tôt, les températures changeantes, l'éloignement de la civilisation, l'absence de technologie, le camping rustique, les pique-niques frugaux...

En fait, je me suis rendue compte qu'ils souffrent tous plus ou moins de solitude, qu'ils ont pour certains un passé douloureux, pour d'autres, quelque chose à cacher. Et c'est tout du long, qu'une guérison flagrante va se manifester (de confidences en confidences). Le groupe devient au fil des pages plus soudé, les persos sont de plus en plus attachants, des personnages que j'ai aimé, d'autres moins et ceux qui ne m'avaient pas fait grande impression, j'ai appris à les apprécier en fin de compte comme Bianca et Zack.

L'épilogue m'a permis de savoir ce qu'ils sont tous devenus, un an après les événements tragiques survenus dans le Grand Canyon. Ce voyage les aura tous profondément changé, aura transformé leurs vies de façon radicale; ce voyage aura tout remis en question, leur aura permis de faire un grand pas en avant, une marche après l'autre vers la quiétude, une nouvelle vie... vers le paradis.

En bref, une lecture que je ne regrette pas, une lecture surprenante et agréable, un voyage initiatique au cœur du Grand Ouest encore sauvage des plus intéressants auquel j'ai participé en compagnie d'Anne, Sylvain, Zoé, Bianca et des autres.