Tous les livres de Valérie Forgues
Anaïs et Janvier s'aiment depuis l'enfance. Ils grandissent auprès de Noëlla, la tante de Janvier. Dans la Basse-Ville de Québec, près de la rivière Saint-Charles, entourés de livres et de chansons, ils sont à l'abri de tout, sauf des coeurs nénuphars. Comme la Chloé de Boris Vian, Janvier est malade et Anaïs est terrorisée. Obsédée par la mort qui guette, elle pousse tout croche. Alors que toutes les filles de son âge font des bébés, elle écrit des romans et s'invente une histoire où son ami ne mourra pas. Quand le coeur de Janvier s'arrête de battre, qu'il n'y a plus nulle part où se protéger de l'arrachement, Anaïs s'enfuit. Des rues de Québec à la campagne française, elle fugue, rapièce son coeur, tombe amoureuse et se fait croire que tout va bien, jusqu'à ce que la musique la rattrape.
Dans une maison où la mémoire brûle, sous la tôle froissée qui emporte l’enfance comme l’amour, à chaque dent de lait arrachée, on rêve d’îles où se poser. Il faut s’engager, creuser en soi, porter la chute comme un habit de lumière pour s’en délivrer. Sachant ce qu’on risque de perdre à tout moment, on prie des dieux qui n’existent pas, on revisite les lieux, on se transforme, on écrit. Le cœur branle, ne tient qu’à un fil. Il va tomber ou être arraché. Tour à tour histoire d’une traque et d’un enracinement dans le vide et la matière, c’est encore et surtout une histoire à laquelle il faut croire pour rester en vie.
En 1929, Virginia Woolf publiait Une chambre à soi, un livre hybride, primordial, entre essai, autobiographie et roman, dans lequel elle défend l’idée que pour écrire, une femme a besoin d’indépendance financière et d’une pièce bien à elle. Elle appelle les femmes à prendre en main leur vie.
De cet espoir d’un avenir meilleur pour les femmes qui écrivent, que reste-t-il près de cent ans plus tard ? Est-ce que l’indépendance financière est acquise, et si oui, a-t-elle réellement ouvert la porte à une plus grande liberté ? Comment se conjuguent maternité (ou la non-maternité) et création ? Et on fait comment pour écrire, quand on n’a pas le privilège d’avoir ce fameux lieu à soi, où rêver, penser et écrire ? On se réfugie où pour créer nos fictions, nos poèmes ? Ils ressemblent à quoi, ces lieux à nous ?
Avec des textes de Virgnie Chaloux-Gendron, Fanie Demeule, Sarah Desrosiers, Stéphanie Filion, Valérie Forgues, Madioula Kébé-Kamara, Julia Kerninon, Annie Lafleur, Andrée Levesque Sioui, Chantal Nadeau et Marie St-Hilaire-Tremblay.