Tous les livres de Véronique Grenier
Ce livre donne la parole à des gens qui ne se prononcent pas d’emblée sur la culture du viol. Des femmes et des hommes qui ne montent pas nécessairement aux barricades pour énoncer leurs points de vue. Montre que cette insidieuse menace peut se cacher dans un petit coin et qu’il est facile de ne pas la voir. Expose la fréquence et l’abondance des comportements qui contribuent à la perpétuation de ce rapport de force malsain.
Parce que « qui ne dit mot consent », nous avons voulu dire, crier, hurler le sujet. Le mettre en mots, en images, en idées, en points d’interrogation.
Pour ouvrir une porte aux dialogues.
Il y a parfois des ruptures qui ne peuvent pas arriver, mais qui le devraient. Parce que les cœurs se crient après sans arrêt, enterrent tout le reste, s’enterrent eux-mêmes. Ils s’emportent et se débattent et débordent, avec cette certitude qu’ils s’arrêteront le jour final, le jour ultime où, à se heurter sans arrêt, à s’exister de trop près, à s’attendre, un coup de trop les éclatera.
Hiroshimoi est un récit en fragments d’ordinaire amoureux, coincé dans une boucle, qui martèle sans fin que l’espoir, c’est la résignation.
ma paume sur le tissu pelucheux du pyjama un cœur repousse ma main
ça me rassure de savoir que cette chose startée dans mon ventre se lasse pas elle de continuer de se faire aller j’ai fabriqué un cœur qui a le goût de battre
Chenous, c’est une histoire de flocons sur des petites langues et de frette au fond du ventre. De la poésie de désordre, de comptoir et de rebord de fenêtre. Chenous, c’est l’histoire d’une débarque.
https://www.tamere.org/nos-livres/chenous/
C’est un lieu rond. On y arrive du dessus parce qu’on l’a ressenti. Un jour de trop. Il y a des arbres. Un plan d’eau. Des aires de jeux. De repos. Faut faire le tour. Longer le bord.
Choisir la vie, le vide.
Au parc du last call, on se teste l’espoir, le vouloir, le soi, une épreuve à la fois.
Dans Colle-moi, on suit les réflexions d’un jeune garçon dont les parents se sont séparés.
Désespérément à la recherche du lien familial perdu, l’enfant partage des états d’âme nuancés, riches.
On y reconnaitra l’écriture franche et sensible de Véronique Grenier (Hiroshimoi, Chenous, Carnet de parc) qui n’hésite pas à décortiquer les émotions au moyen d’images étonnantes et toutes simples
Du jour au lendemain, on était conscrit «au foyer» – pour peu, en tout cas, que nous ne soyons pas un travailleur essentiel. C’est une fissure sociale, bien sûr, qui déjà, dans sa prémisse, paraissait riche de fictions. Mais ce numéro d’XYZ avançait, bien conscient, sur la ligne fragile du morne quotidien : si notre réel apparaissait dystopique, sa narration ne prendrait-elle pas une forme ennuyeuse, comme ces « journaux de confinement » qu’on vit éclore avec les tulipes en mai 2020 ? Les auteur.e.s de ce numéro évitent ce piège avec intelligence. Bien sûr, certains revisitent le quotidien des jours, mais pour le poétiser – ainsi de Véronique Grenier, Esther Laforce, Christine Comeau, Chantal Fortier –, ou encore, le dramatiser – chez Mikella Nicol, Olivier Sylvestre – ou pourquoi pas, le révolutionner – chez Edem Awumey. Certains n’hésitent pas à faire de notre situation exceptionnelle le ferment d’une situation encore plus étonnante, soudainement trempée dans le récit d’anticipation: Mattia Scarpulla fait du confinement notre futur, Joanie Lemieux lui donne une note de magie. Enfin, Lori Saint-Martin détourne quelque peu le thème pour nous plonger dans un huis clos angoissant, réponse directe à la nouvelle de David Dorais, parue dans notre numéro 136, avec la polémique que l’on sait. XYZ est plus qu’heureuse d’accueillir ce texte. Le numéro est complété par trois nouvelles en thème libre, nouvelles de haut calibre. Philippe St-Germain nous présente une disparition fascinante, sur fond d’enquête metanarrative ; Antoine Dion-Ortega raconte les idéaux perdus quand l’âge gagne contre sa force de résistance ; Valérie Provost propose des nostalgies au parfum de mer. Dans une nouvelle rubrique, «À rebours », Jean-François Chassay nous présente l’œuvre d’une nouvelliste américaine, Grace Paley. Un compte rendu du recueil d’Antoine Desjardins, Indice des feux, ferme le numéro. Bonne lecture !
La technologie ne nous a pas libéré·e·s de nos quotidiens surchargés, contrairement à ce qu’on nous avait promis. Et il ne semble pas y avoir assez de café et de boissons énergisantes pour transcender la fatigue des jours et de nos vies numériques.
Véronique Grenier se lance dans une «odyssée de la fatigue» pour explorer ce qu’elle appelle nos fatigues ordinaires, celles qui nous sont intimes, mais qui nous définissent aussi socialement. Car être fatiqué·e, c’est être occupé·e, et regarder nos fatigues, c’est affronter notre rapport au temps.