Tous les livres de Yves Jaffrennou
1507. Les nouvelles routes maritimes à l'Ouest, le butoir ottoman à l'Est, l'effervescence scientifique, économique, religieuse et culturelle partout en Europe, de Nuremberg à Venise, de Prague aux Flandres, tel est le cadre dans lequel se forment les enjeux nouveaux d'une Europe en train de se façonner et de ce que l'on a ensuite nommé la Renaissance. Un artiste - il n'est pas le seul - se trouve à la confluence des transformations en train de s'opérer : Albrecht Dürer.
Dans ces pages, Yves Jaffrennou n'écrit pas le roman de Dürer, mais il se sert de ce personnage pour écrire le roman de la Renaissance. Fresque "de civilisation", roman d'amour et intimité avec le travail de création du peintre, Le Nombril d'Ève permet une de ces rencontres de hasard qui deviennent parfois après coup nécessaires.
Quatrième de couverture :
Ils jouent à faire des colliers avec les gouttes de rosée, à faire semblant de dormir, à ne pas écraser les fleurs, puis un jour, ensemble, ils descendent au village...
Les publications suscitées par la seconde guerre mondiale ne manquent pas, travaux d'historiens ou témoignages particuliers. Dans La guerre de Titi Yves Jaffrennou propose aussi un témoignage, mais très singulier : ici, la guerre est constamment vue à travers le regard spontané, parfois candide, toujours décalé du garçonnet qu'il était à cette époque.
Cela donne une trentaine de courts récits, une trentaine d'aventures, minuscules certes à l'aune des tremblements de terre dus au conflit et à leur onde de choc planétaire, mais énormes et fabuleuses pour le petit garçon dont elles occupent tout l'espace mental.
Chaque chapitre porte un titre qui souvent se réfère à la «grande» histoire : L'Armistice, L'Exode, Intelligence avec l'ennemi, Le plan Marshall, etc. La confrontation avec le texte lui-même fait sourdre un ton original qui ne manque ni d'humour ni parfois de tendresse.
Les événements relatés se passent en Anjou, dans un milieu bien caractérisé par l'auteur, celui d'une petite ville d'industrie ardoisière - Trélazé, à côté d'Angers - dont la population est à l'époque tout autant bretonne qu'angevine. Toutefois La guerre de Titi n'est pas une oeuvre régionaliste. Son intérêt se veut beaucoup plus large: l'enfant, qui demeure en nous, entre de plain-pied dans les histoires racontées, et les adultes que nous sommes devenus peuvent y savourer les mots dans ce va-et-vient incessant entre adhésion et recul qui constitue pour l'essentiel le plaisir de la lecture.