Tous les livres de Yvon Collin
Yvon Collin, au sortir des enfants de troupe en 1959, a l’avenir militaire prometteur et tout tracé. Mais c’est l’impondérable, l’accident : une balle le frappe en pleine poitrine. À vingt ans, réformé, il se retrouve instituteur en charge d’une classe unique dans un petit village d’une centaine d’âmes perdu au fin fond de la Champagne, où aucun instituteur n’est resté plus de six mois et où le maire, en désespoir de cause, a demandé au curé d’assurer les cours des enfants de l’école publique. Lui-même issu du monde rural, l’auteur nous fait suivre la vie de tout un village au fil des saisons. D’une plume acerbe et pleine d’humour, il montre à la fois la petitesse et la grandeur de l’âme humaine.
"Les Enfants de troupe", qui s'en souvient ?
Septembre 1950, Yvon Collin intègre la sixième de l'école d'enfants de troupe de Billom, dans le Puy-de-Dôme. Il décrit la discipline et la rigueur de l'éducation morale, intellectuelle et physique. Avec joie et nostalgie, il passe en revue ses galères, mais aussi l'esprit de camaraderie et de solidarité forgé au cours de ces années inoubliables. Des valeurs loin de se limiter aux murs de la "caserne" et qui, selon lui, guideront chaque élève tout au long de sa vie. Ce témoignage "redore le blason" de l'éducation militaire, au fils des histoires qui étonnent, scandalisent ou émerveillent. Des histoires du passé aussi, parce que depuis 1963 les "enfants de troupe" n'existent plus.
A l'évidence, ces premiers enseignements élémentaires, et spécialement la présentation, visaient, pour nos supérieurs, à obtenir notre respect inconditionnel, gage d'obéissance. On obéit volontiers à celui qu'on respecte. Encore faut-il que celui-ci soit respectable. Nous fûmes confrontés à certains cadres qui, pour se faire obéir, forçaient la dose jusqu'à nous humilier. Ils péchaient par manque d'aplomb et s'empêtraient dans un rôle qui n'était pas fait pour eux. Ceux-là nous en firent baver inutilement, nous n'eûmes jamais de respect pour eux. Jamais.
Fay-Billot semble être un village bien ordinaire, semblable à tant d'autres dans cette France qui se remet des blessures de la Grande Guerre. Pourtant, cette bourgade possède un secret : dans ses cours et dans ses granges se cachent des artisans pratiquant l'art ancestral de la vannerie. Au Fay, Petit Paul habite une ruelle étroite et sans soleil, avec sa mère,
Valentine, qu'il appelle Mantine. Valentine, jeune femme à la beauté éclatante, se fane depuis que son mari a été emporté par un obus en 1917. Lorsque Petit Paul se met à fréquenter deux clochards réfugiés dans les bois entourant le village, Valentine s'inquiète et lui interdit de les revoir. Mais le jeune garçon ne l'entend pas de cette oreille...