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Tous les livres de Zeev Sternhell

La déliquescence dans nos sociétés et nos organisations politiques des valeurs universelles que nous devons aux Lumières « franco-kantiennes » ne procède pas de la génération spontanée. Dès le XVIIIe siècle et tout au long des deux cents dernières années s'est édifiée une autre tradition - une autre modernité. Sur une argumentation similaire, elle a fait la guerre aux Lumières. Une des raisons de la cohérence interne de la pensée qui s'en prend aux Lumières tient aussi au fait que tous les ennemis des Lumières se lisent les uns les autres avec une grande attention.

Pour l'historien des idées, leur ouvre constitue un matériau premier, mais en même temps ils sont chacun à son tour interprètes de la pensée de leurs prédécesseurs, historiens des idées, critiques de la culture, philosophes politiques et aussi publicistes de renom. Taine écrit longuement sur Burke et Carlyle, Meinecke consacre de longs développements à Burke et une centaine de pages à Herder, pour Renan Herder est le « penseur-roi », Maistre suit Burke et est lui-même suivi par Maurras, Sorel attaque les Lumières avec la même hargne que Maurras, Croce lit Vico avec le même enthousiasme que celui avec lequel Meinecke se penche sur Herder.

Le concept de l'imperméabilité des cultures de Spengler poursuit et développe la pensée de Herder. Isaiah Berlin écrit avec un ravissement semblable sur Vico et Herder et subit l'influence de Meinecke. Il attaque d'une manière comparable les Lumières françaises et, en produisant sa propre version de leur ouvre, ajoute dans la seconde moitié du xxe siècle un nouveau maillon à la culture politique des anti -Lumières. Avec la rigueur et l'esprit méthodique qu'on lui connaît, le grand historien israélien Zeev Sternhell établit avec précision une généalogie convaincante des anti-Lumières (ou des contre-Lumières, si l'on préfère).

Ce faisant, il éclaire les enjeux de notre temps tant il est vrai que ce sont les maux contre lesquels ont combattu les Lumières sont de toutes les époques. Pour éviter à l'homme du XXIe siècle de sombrer dans un nouvel âge glacé du conformisme, la vision prospective créée par les Lumières d'un individu maître de son présent, sinon de son avenir, reste irremplaçable.

Le sionisme se voulait une révolution.

Comment, au cours du demi-siècle qui précède l'Indépendance d'Israël en 1948, le mouvement travailliste a-t-il conjugué les exigences du mouvement national, particulariste, avec celles, universalistes, du socialisme? Le travaillisme, qui a exercé le pouvoir politique jusqu'en 1977, puis depuis lors par éclipses et épisodes, a toujours défendu la propriété privée des moyens de production afin de s'assurer l'appui de la bourgeoisie dans la renaissance nationale et la construction du pays.

De fait, dès le début des années vingt, les principes socialistes cèdent le pas à l'aspiration nationale, et l'aspiration à l'égalité devient vite un mythe mobilisateur, pas un principe organisateur. En sorte que l'expérience du kibboutz demeure confinée au secteur agricole, et que, de la période pré-étatique jusqu'à aujourd'hui, les écarts sociaux sont toujours allés grandissant en Israël. La " révolution sioniste " fut une révolution nationale - culturelle et politique - et non pas un effort vers une société autre : telle est la leçon de cette étude minutieuse dont la parution fut un ébranlement en Israël.

Les trois volumes La France entre nationalisme et fascisme ont résonné tels un coup de tonnerre dans le monde des historiens. Leur idée maîtresse : non seulement la France a été, des années 1880 à l'entre-deux-guerres, profondément imprégnée d'idéologie fasciste, mais la pensée fasciste trouve sa source au coeur même de la patrie des droits de l'homme. Le tome premier Maurice Barrès et le nationalisme français montre le rôle essentiel de ce brillant homme de lettres, d'abord socialiste, puis nationaliste, dans la naissance d'une véritable doctrine préfasciste à l'occasion de l'affaire Dreyfus. La démonstration est poursuivie et élargie dans le second volet, La Droite révolutionnaire : les origines françaises du fascisme qui montre l'extension progressive, dès avant 1914, de ces conceptions dans le monde politique et intellectuel. Enfin, le dernier tome Ni droite, ni gauche : l'idéologie fasciste en France s'attache au phénomène fasciste lui-même, que la crise économique a permis de faire parvenir à maturité, et ce, contrairement aux idées reçues, en France plus tôt qu'ailleurs.

La droite révolutionnaire est de ces très rares recherches vraiment neuves et incontestablement salutaires. Paru en 1978, l'ouvrage a littéralement miné le sage roman national qui se racontait en France. Celui-ci voulait que, depuis la Révolution, l'histoire de France ait tourné au même régime à trois temps : celui de l'orléanisme, du bonapartisme et de la contre-Révolution. La conclusion semblait s'imposer d'elle-même : la France avait échappé au virus fasciste.L'ouvrage de Zeev Sternhell prouve au contraire que la France non seulement n'a pas échappé à la contamination fasciste (ce que prouvent à l'envi les années trente et certains aspects de Vichy), mais qu'elle fut au foyer de l'idéologie fasciste. De 1885 à 1914, en effet, les théoriciens de la droite révolutionnaire - qui n'était pas la droite contre-révolutionnaire traditionnelle -, posèrent les fondements génétiques du racisme, formulèrent l'association organique du Capital et du Travail, définirent un régime antidémocratique puisant l'autorité dans le culte du chef, é1aborèrent la nécessité, pour entretenir l'énergie des masses, de mythes, récits et images destinés à une propagande d'État.Des thèses aujourd'hui acceptées par tous, au point que l'ouvrage connaît une forme particulière de postérité : son titre est devenu une expression commune chez les historiens.

De toutes les grandes idéologies du XXe siècle, la fasciste est la seule à naître avec le siècle. Troisième voie entre le libéralisme et le socialisme marxiste, elle propose une autre solution aux problèmes que posent la révolution technique et la révolution intellectuelle à la société européenne du tournant du siècle. Cette idéologie a nourri un projet non conformiste, avant-gardiste et révolutionnaire, capable de monter à l'assaut de l'ordre établi et de concurrencer efficacement le marxisme dans l'esprit et la faveur des intellectuels aussi bien que des masses. Le berceau du fascisme, c'est en France qu'on le trouve, dans le nationalisme intégral, la droite révolutionnaire, mais aussi le révisionnisme révolutionnaire sorélien, composante première du fascisme. Lancé en France, le révisionnisme révolutionnaire devient en Italie une force intellectuelle, politique et sociale. Alliés aux nationalistes et aux futuristes, les révisionnistes révolutionnaires italiens trouvent, en été 1914, les troupes, les conditions et le chef qui leur permettront de transformer en force historique la longue incubation intellectuelle commencée au début du siècle.

Rarement livre aura à ce point été au cour de tous les grands débats historiographiques, intellectuels et politiques depuis sa première parution en 1983. Il n'empêche : malgré la virulence du front du refus opposé dès l'origine par certains historiens, il s'est imposé comme une des références majeures pour l'histoire du fascisme et de la catastrophe européenne du XXe siècle. De quoi s'agit-il ? Enfermés dans le schéma des trois droites (légitimiste, orléaniste, bonapartiste), nombre d'historiens soutenaient que la France avait été, par sa culture républicaine, rationaliste, universaliste et humaniste, immunisée contre le fascisme ; en sorte que le régime de Pétain, appuyé sur l'Action française, était un ultime sursaut de la droite légitimiste. Zeev Sternhell fait exploser littéralement ce mur de l'oubli. D'abord, en révélant l'existence en France dès le XIXe siècle d'une droite révolutionnaire, organiciste, particulariste, irrationaliste, antidémocratique et antihumaniste (La Droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Folio histoire n° 85). Puis, avec cet ouvrage, en mesurant l'ampleur, dans l'entre-deux-guerres, de la contamination des intellectuels - quand bien même l'occupation nazie en fera basculer plus d'un dans la Résistance - par cette droite révolutionnaire et sa révolte contre la République et la démocratie. Vichy, régime à beaucoup d'égards plus brutal et sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l'histoire nationale ; son essence se trouve dans cette droite révolutionnaire qui réussit à légitimer chez les meilleurs esprits l'idée qu'il fallait inventer une autre forme de communauté nationale autour du Chef et des chevaleries d'experts. La guerre froide et l'enrôlement des intellectuels dans les deux camps effaceront chez les uns le souvenir des ces textes, voire blanchiront d'authentiques collaborateurs en penseurs libéraux.