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p. 27, 28.
Aujourd'hui, on considère que l'accès à un avortement libre et gratuit est une question sociale et politique, et que l'interdire serait une entrave fondamentale à la liberté des femmes de maîtriser leur capacité à donner la vie.
Des travaux scientifiques ont montré qu'interdire l'avortement, loin de le faire disparaître, le rendait clandestin et dangereux. Plus de 47 000 femmes meurent chaque années de complications liées à un avortement pratiqué dans de très mauvaises conditions, en particulier en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elles peuvent aussi garder des séquelles, notamment sur leur fertilité.
Et sans surprise, ce sont les femmes les plus pauvres qui payent le plus lourd tribut lorsque l'IVG est interdite, car elles ne peuvent se rendre dans les pays où elles pourraient avorter dans un environnement sûr et médicalisé.
Aux USA, le nombre de grossesses adolescentes est 3 fois plus élevé qu'en Europe et le nombre de morts liées à la grossesses est 2,8 fois plus élevé que la moyenne en France, en Allemagne et en Angleterre. Une étude de l'université du Colorado montre que mettre fin à l'avortement aboutirait à une augmentation de 21% du nombre de décès chez les femmes Américaines (et de 33% chez les Américaines noires).
L'obsession du contrôle revient, en dépit de tous les arguments de santé publique. Plus de cinquante ans après la promulgation de la loi Veil, le droit à l'avortement reste fragile, et il nous semble que ce combat ne sera jamais définitivement terminé.
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