V. S. Alexander

Ayant déjà lu un livre traitant du même sujet qui m’avait déçu j’ai commencé ce roman avec des aprioris et finalement je l’ai trouvé très intéressant. J’aime beaucoup lire des récits se passant pendant la seconde guerre mondiale et j’en ai rarement lu ou les personnages principaux sont allemands. J’ai trouvé l’histoire de Magda et Karl touchante et émouvante. L’intrigue est prenante avec beaucoup de rebondissements. L’écriture fluide rende la lecture agréable.

Un roman riche et intéressant, on en ressort marqué et cultivé après cette lecture. En plus d'avoir une couverture magnifique je trouve, ce roman aborde le point de vue d'une allemande qui "doit faire ce qu'il faut pour survivre" d'après les propres mots de son père qui m'ont marqués au début de cet ouvrage. Ces simples mots résument bien le livre = l'héroïne est confrontée à la dure réalité de la guerre et doit survivre dans ce monde impitoyable au côté de la pire des ordures. J'ai particulièrement appréciée suivre un point de vue de l'autre côté du camp, ceux des "méchants". On se rend compte que le peuple allemand a également énormément souffert lors de ce conflit, surtout les civils laissés pour compte et exposés aux bombardements de Berlin et à la disette général du pays. L'horreur prend d'ailleurs place dans les 100 dernières pages que je trouve très dures et éprouvantes à lire mais qui illustrent bien cette dure réalité. Grâce à sa fonction, l'héroïne est un peu mise à l'abri de toutes ces horreurs dans une sorte de cocon coupé du monde. Elle mange bien, elle ne manque de rien, elle est protégée et à l'abri mais petit à petit, elle se rend compte de la vérité, de ce que les autorités cache au peuple, du dénie général concernant la victoire incontestée du peuple allemand sur les troupes alliées ainsi que de l'horreur des camps qui "ne peuvent en aucun cas traiter les gens de cette manière, c'est forcément une mascarade des alliés pour décrédibiliser le führer"... On se prend une réelle claque. En commençant ce roman, je me suis demandée comment le récit allait pouvoir fonctionner sur le long terme autour de la thématique des gouteuses d'Hitler sans tourner en rond et devenir ennuyeux, au final, c'est une réelle surprise et un sincère coup de cœur que je recommande vivement. Attention cependant, ce n'est pas le récit d'un témoignage direct mais un récit de fiction basé sur de sérieuses recherches et études de l'auteur sur le sujet.

Le régime nazi a tout mis en place pour endoctriner la jeunesse via diverses organisations, dont la Hitlerjugend. L’adhésion à ces groupements était obligatoire. Au péril de leur vie, plusieurs intellectuels antifascistes ont choisi de lutter et d’exprimer clandestinement leurs convictions. Aussi quelques étudiants se regroupaient pour rédiger des tracts et les distribuer. Un de ces mouvements dissidents se nommait « La rose blanche », créé notamment par Sophie et son frère Hans Scholl. V.S. Alexander revient sur ces années de guerre et nous plonge au sein de cette association en suivant le parcours de Natalya, qui a pris position pour ses amis et qui participe à leurs actes de rébellion. Lorsqu’elle tombe amoureuse d’un homme rencontré par hasard, des doutes l’assaillent. Peut-elle se fier à lui ou doit-elle s’en défier ? Comment être certaine qu’il ne va pas la trahir ? Malgré les horreurs qui l’entourent, elle ose croire que tout est possible et se projette dans un avenir qui lui permettra d’être heureuse en compagnie de celui qu’elle aime. Mais un monde de paix est-il crédible ? La Gestapo rôde, les délateurs s’embusquent à chaque carrefour et la peur tétanise la plupart des citoyens. Après « A la table d’Hitler », l’auteur renoue avec les vieux démons de la seconde guerre mondiale et expose sans fard la brutalité d’un conflit où peu d’espoirs surnagent. Espérer vivre enfin dans une société sereine relève-t-il de l’utopie ? Un roman qu’on ne lâche pas et qui se lit d’une traite grâce à un réel sens de la narration, des repères historiques précis et une documentation sérieuse. Un livre pour que l’horreur ne se coagule pas dans les mémoires !

Pour ce livre j’avoue être assez dubitative. J’ai adoré le thème qu’il traitait, je n’avais jamais lu de livre sur ce sujet et je connaissais encore moins cet aspect historique. Pourtant, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus historique et de moins romancé, cet aspect m’a quelque peu déçu je l’admets…

Un aspect que j’ai trouvé assez étrange, c’est qu’au début de ce livre Hitler n’est pas décrit comme un monstre sanguinaire, il semble même assez “conciliant” et vraiment je m’attendais à tout sauf à ça.

Pour le reste des personnages, je n’ai pas plus que ça apprécié Karl et Magda. Cependant, j’ai bien aimé que l’auteur montre un certain aspect égoïste du personnage principal, elle choisit de résister non pas parce qu’elle est engagée après tout (enfin pas au début). J’ai trouvé que cet aspect rajoutait du réalisme au récit.

Pour conclure, je m’attendais à un livre plutôt historique donc pour cet aspect j’ai un peu été déçue. Les personnages sont toutefois assez bien travaillé et vraiment très réalistes.

J'avais déjà lu, sur le thème, "La goûteuse d'Hitler". Ce livre-ci m'est apparu comme une sorte de remake pasteurisé, fade et totalement dénué de véritable profondeur.

Longuet