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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:45:37+01:00

Tertulien avait des bras robustes, le poitrail d'un homme qui avait toujours mangé à sa faim et au-delà, le regard et la démarche d'un homme puissant. Olmène, le port, le regard et la démarche d'une jeune femme soumise à un homme puissant. Tous ceux qui la croisaient en étaient convaincus, sans imaginer une seule fois qu'entre les quatre murs de la nouvelle maison, elle avait retourné cette certitude en un doute qui ravageait secrètement Tertulien. Lui laissant, après chaque visite d'amour, l'obscur sentiment de sa virilité remise en question. Et Ermancia s'assurait avec vigilance qu'Olmène renouvelait ses offrandes à Erzuli afin que Tertulien ne connût jamais la paix de l'esprit. Jamais.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:45:27+01:00

Tertulien se mit à désirer Olmène non point comme un fruit défendu - il régnait en maître et seigneur des vies et des biens à des kilomètres à la ronde- , mais comme un voyou désire l’innocence d'une pucelle. Elle n'avait pas d'avis, si ce n'est qu'il était venu le temps pour elle d'être d'être une femme. Et que cet événement et ce savoir lui viendrait de Tertulien Mésidor, un homme puissant.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:45:13+01:00

Comme nous tous, Olmène se demandait souvent si Dieu, le Grand Maître, dans sa grande sagesse, les avait créés, elle et les siens, avec la même glaise qu'eux tous. Et s'il avait mis autant de soin à sa création à elle qu'à la leur. Aussi bien ceux qui aimaient l'homme à chapeau noir et lunettes épaisses que ceux qui ne l'aimaient pas. Elle regarda ses pieds nus, l'auguste assemblée de ces hommes, la peau claire de Mme Frétillon et la voiture neuve de son époux. Il lui sembla que non. A nous aussi.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:45:02+01:00

La route jusqu'à Anse Bleue avait été longue. Très longue. Elle menait à notre monde. Un monde sans école, sans juge, sans prêtre et sans médecin. Sans ces hommes que l'on dit de l'ordre, de la science, de la justice et de la foi.

Un monde livré à nous-mêmes, des hommes et des femmes qui en savent assez sur l'humaine condition pour parler seuls aux Esprits, aux Mystères et aux Invisibles.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:44:53+01:00

C'est certainement ce soir-là qu'Orvil sentit que, même si vivre et mourir était une même chose, il y avait dans la main rugueuse du vent, dans la morsure du soleil, dans le ventre des eaux, comme un orage qui s'annonçait. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas appelé les divinités de la famille et il en éprouva profondément le besoin. Il implorerait leur pardon pour les avoir négligées durant de longs mois. Même si les temps étaient difficiles. Parce que les lwas ont faim et soif, et même davantage que nous. Et qu'il faut pour cela les nourrir. Pour qu'ils nous protègent. Pour qu'ils veillent sur nous et ferment la porte au malheur.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:44:42+01:00

Dehors, le crissement des insectes se déchaînait. J’ai aimé voir les coucouyes voleter comme de petites étoiles. J’ai aimé la voluptueuse couverture de la nuit. Je suis dans la nuit comme dans la chair de Philomène. Et puis un jour, j’ai senti le froid de la lune sur mon ventre de fille comme un bain. Je ne l’ai jamais oublié. Abner est bien plus grand que nous tous. Il est le seul à m’accompagner dans la nuit. A prendre avec moi ces bains de lune. A goûter la sauvage beauté, le violent mystère de la nuit.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:44:31+01:00

Comme pour nous rappeler qu'entre la naissance et la mort tout passe vite. Très vite. Les plaisirs plus vite que les malheurs mais tout passe. Et qu'il nous faut tout prendre, la jouissance et l'effroi, la souffrance et le plaisir, les joies et les peines. Tout. parce que la vie et la mort se donnent la main. Parce que la mort et la jouissance sont sœurs.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:44:15+01:00

Un monde livré à nous-mêmes, des hommes et des femmes qui en savent assez sur l'humaine condition pour parler seuls aux Esprits, aux Mystères et aux Invisibles.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:44:06+01:00

Quand il nous croisa , l'envie de nous parler d'enfer et de paradis le saisit, mais père Bonin n'osa pas. Non, il n'osa pas. Le seul lieu pour reposer nos vieux os s'appelait la Guinée et, après la dure vie que nous avions mené sur terre, aucune divinité n'aurait l'idée de nous envoyer ailleurs brûler ces os là. Pour sûr nos yeux disaient tout cela, et même davantage. Alors l'espace de quelques secondes père Bonin eut du mal à nous reconnaître, nous ,les brebis de sa paroisse .A cause de toute cette cohorte de divinités lâchées dans nos veines. A cause de nos yeux de grandes cavales, luisants comme des lampes bobèches dans le petit matin.

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Extrait ajouté par Didie6 2015-01-17T12:43:56+01:00

En septembre de l'année 1963, le malheur allait creuser des entailles profondes dans la vie de milliers d'hommes et de femmes. Des silhouettes furtives rasaient les murs dans la nuit de Port-au-Prince pour éviter les phares des DKW. Avec leurs casques, leurs fusils, les ombres bleues des miliciens avançaient dans les DKW, fouillant les entrailles de la ville. Ils défilaient dans les ténèbres, formant la horde de la haine, pourchassant les ombres fiévreuses, tremblantes, qui se glissaient entre les arbres, se précipitaient dans des corridors obscurs, tentant de se confondre avec les portes, les palissades, les fenêtres. C'étaient la cadence de leur propre coeur et le souffle de leur propre voix qui maintenaient encore debout ces frêles silhouettes et les faisaient avancer, aveugles, affolées. Et tous ces chuchotements, ces souffles, ces cris, ces crissements de pneus éveillaient les esprits cruels de la nuit. Alors, les ombres tremblantes guettaient les pas sur l'asphalte, le sang figé d'effroi dans leurs veines, jusqu'à ce qu'ils fussent fusillés par les phares des DKW, comme un prélude à leur deuxième mort, la vraie. Jusqu'à ce qu'un cri, longue lame aiguisée, ne tailladât la nuit.

En septembre 1963, l'homme à chapeau noir et lunettes épaisses recouvrit la ville d'un grand voile noir, Port-au-Prince aveugle, affaissée, à genoux, ne vit même pas son malheur et baissa la nuque qu milieu des hurlements de chiens fous. La mort saigna aux portes et le crépitement de la mitraille fit de grands yeux dans les murs. Jamais ces événements ne firent la une des journaux.

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