Extraits

Logan ne s'est jamais considéré comme un harceleur, mais c'est précisément ce qu'il a fait le lendemain. Traqué Callie avec ses yeux à travers le noyau de la poésie. Il s'est caché derrière un kiosque numérique et l'a espionnée alors qu'elle prenait son déjeuner à un assembleur de repas. Et, après la sortie de l'école, il la suivit, elle et sa sœur, Jessa, dans un parc voisin.

Il s'assit sur un banc en fer forgé et les observa. Comme toujours, elle lui donna l'impression qu'il venait de nager une course de cent mètres. Ses cheveux étaient longs et ondulés, sombres avec des morceaux d'or qui lui faisaient signe comme les lumières au bout de la piscine. Sa peau était brune et lisse, ses joues rondes et rouges. Mais c'était ses yeux qui l'avaient attrapé - qui l'avaient toujours attiré. Pas tant leur couleur chaude ou leur jolie forme, mais leur expression. Elle avait cette façon de le regarder comme si elle le voyait vraiment. Comme s'il comptait vraiment.

Elle et Jessa se tenaient sous un arbre, les feuilles colorées tombant autour d'elles. Elles ont incliné leurs visages vers le ciel et Callie a ri. Il pouvait à peine entendre le son, mais il n'en avait pas besoin. Il l'avait entendu assez de fois à l'école. Et peu importe le nombre de personnes dans la pièce, peu importe à quel point elles étaient bruyantes, il pouvait toujours distinguer le rire de Callie.

Quelques mots passèrent dans la brise. Noms de couleur. Rouge, orange, marron. Jessa cite la couleur des feuilles avant qu'elles ne tombent. Intéressant. Il ne savait pas que la jeune sœur était psychique, mais d'une manière ou d'une autre, cela ne le surprenait pas.

Callie joignit les mains. Même de loin, il pouvait dire qu'elle essayait de ne pas bouger. Elle était probablement nerveuse à l'idée de recevoir son souvenir, demain. C'est pourquoi ils étaient toujours assis l'un près de l'autre en classe - parce que leurs anniversaires étaient séparés de deux jours. C'était une bénédiction quand ils étaient amis - et une pure torture quand ils ne l'étaient pas. La phrase «faire quelque chose» semblait défiler autour d'elle comme un rouleau de texte qui se répétait sans cesse. Faire quelque chose. Faire quelque chose. Faire quelque chose.

Mais pour la première fois en cinq ans, quand il la regarda, il n'entendit pas les mots. Il ne voyait pas Mikey être traîné, les mains serrées derrière lui dans une paire de poignets électro. Au lieu de cela, il la vit telle qu'elle était dans sa mémoire. Assis au premier rang des gradins, croisant son regard sur la foule. Murmurait ces mots, "Ma feuille rouge."

Parle-lui, s'ordonna-t-il, mais ses pieds de plomb refusaient de bouger. Tant de temps s'était écoulé. Elle avait parfaitement le droit de le détester. N'importe quelle fille ordinaire le ferait.

Mais Callie n'était pas une fille ordinaire. C'est elle qui est tombée sur sa chaise parce qu'elle essayait de voir le soleil. La fille dans sa mémoire qui le regardait avec acceptation. La fille qui voyait à travers les profondeurs tordues de lui - et l'aimait de toute façon.

Soudain, elle et sa sœur se sont retournées et ont marché vers la gare de train à grande vitesse, leurs bras oscillants synchronisés.

Oh, mince. Il bondit sur ses pieds et trottina après eux. "Calla, attend !" appela-t-il en utilisant son nom complet. Cela faisait des années qu'il ne l'avait pas dit, mais les syllabes montaient à ses lèvres aussi naturellement que s'il les disait tous les jours. Toutes les heures. Et peut-être que quelque part au plus profond de son âme, il l'avais fait. Parce qu'à cet endroit, Callie n'a jamais cessé d'être son ami.